SUR LA NEIGE AVEC LES
PORSCHE MACAN ET
PANAMERA GTS

Le reportage Sport-Auto.ch du 5 février 2019

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Laurent Missbauer, D.R. Porsche

Porsche a récemment remis au goût du jour ses modèles Macan et Panamera GTS. Ceux-ci distillent encore plus de sportivité que par le passé. Nous avons pu nous en convaincre en participant à une « Porsche Experience » très concluante. Celle-ci nous a menés de Villars-sur-Ollon à Villars-sur-Ollon en passant par le circuit de glace de Bourg-Saint-Pierre situé à l’entrée du tunnel du Grand-Saint-Bernard !

Villars-sur-Ollon, lieu de départ et d’arrivée de la « Porsche Experience », est une localité qui n’est pas sans importance dans l’histoire de Porsche. Elle a en effet été le théâtre d’une des épreuves les plus emblématiques du championnat d’Europe de la montagne entre 1958 et 1971 : la célèbre course de côte internationale Ollon-Villars où Porsche s’imposa à quatre reprises consécutives au classement général, à savoir en 1958, 1960, 1962 et 1963. Cette belle série de victoires prit cependant fin en 1965, Ferrari ayant développé une Dino V6 2000 spécialement affûtée pour les courses de côte pour son pilote Ludovico Scarfiotti qui courait également en F1.

Pour répondre à cette Ferrari Dino V6 2000 qui remporta coup sur coup, les 3ème, 4ème et 5ème épreuves du championnat d’Europe de la montagne de la saison 1965, Ferdinand Piëch, le neveu de Ferry Porsche qui venait d’être nommé à la tête du département technique de la firme, fit construire en à peine 20 jours une voiture révolutionnaire : la Porsche 906/8 «Ollon-Villars». Insuffisamment mise au point, elle ne pouvait cependant faire mieux que 2ème derrière Ludovico Scarfiotti qui s’imposait de nouveau et qui remportait du même coup le titre continental. Cela n’empêcha pas la Porsche 906/8 «Ollon-Villars» d’influencer la construction de toutes les Porsche de compétition qui lui succéderont, de la Carrera 6 à la 917, et qui ont été si importantes pour l’ADN sportif des voitures de série de Zuffenhausen.

Pour le pilote d’usine Neel Jani, présent à cette journée (lire l’article que nous lui avons consacré), cet ADN se retrouve également dans les Macan, Macan S et Panamera GTS que Porsche nous a fait essayer à l’occasion de cet événement. Etant donné que nous avons déjà essayé le nouveau Porsche Macan S lors de sa présentation internationale à Majorque ainsi que la Porsche Panamera Turbo S e-Hybrid, nous jetons notre dévolu sur la nouvelle Panamera GTS en version «break de chasse» appelée Sport Turismo dans la terminologie Porsche.

C’est donc une Porsche Panamera GTS Sport Turismo qui nous permettra de relier en une heure et vingt minutes la station de Villars-sur-Ollon au circuit sur glace de Bourg-Saint-Pierre appartenant au TCS. La neige, tombée en grande quantité dans les Alpes vaudoises pendant la nuit du 28 au 29 janvier, est encore bien présente sur la chaussée lorsque nous quittons Villars sur le coup de 8h. Sans clous et qui plus est sur route ouverte avec un trafic dense, il n’est pas question de jouer aux rallyemen. Nous nous contentons de suivre tranquillement les Porsche qui nous précèdent, dont une Porsche Panamera GTS berline vert Mamba.

Ce n’est qu’en entrant sur l’autoroute, à la hauteur de St-Triphon, que nous pouvons enfin accélérer franchement et libérer les 460 chevaux qui permettent à la GTS de se positionner entre la Panamera S de 440 ch et la Panamera Turbo de 550 ch. Relevons que le constructeur revendique pour la GTS une accélération de 0 à 100 km/h en à peine 4,1 secondes et une vitesse de pointe de 289 km/h.

Si les 20ch qui séparent la GTS de la version S ne sautent pas aux yeux, il n’en va pas de même pour sa présentation. Le pack SportDesign aux éléments noirs, les nouvelles jantes 20 pouces, mais aussi l’alcantara et l’aluminium dans l’habitacle confèrent à la GTS une allure sportive. Même constat pour les sièges sport adaptatifs à 18 réglages, le pack « Sport Chrono » de série ou encore le volant sport multifonction chauffant – ce qui est particulièrement apprécié en cette froide matinée de janvier où le thermomètre affichera -10 degrés sur le circuit de Bourg-Saint-Pierre à 1’918 mètres d’altitude.

Avec les modèles GTS, Porsche élargit l’offre des systèmes de confort et d’assistance pour la gamme Panamera avec un affichage tête haute offrant de multiples possibilités de configuration. On rappellera que la Sport Turismo offre un volume de rangement plus important et que la banquette arrière peut accueillir trois passagers contre deux seulement pour la Panamera berline.

Si le trajet sur autoroute entre St-Triphon et Martigny se déroule dans un silence de cathédrale, ce n’est pas le cas lorsque l’on appuie sur la touche de l’échappement sport dès l’entame de la montée en direction du col tunnel du Grand-Saint-Bernard. La sonorité distillée n’est cependant pas aussi rageuse que la précédente Panamera GTS qui était propulsée par un V8 atmosphérique de 4,8 litres en lieu et place du V8 biturbo de 4,0 litres actuel. Le passage d’un moteur atmosphérique à un moteur suralimenté, très bien servi par une boîte PDK à huit rapports, a cependant été bénéfique au niveau de la soif du V8.

Le but de cette « Porsche Experience » n’était cependant pas de consommer le moins possible mais bien de prendre un maximum de plaisir sur un circuit copieusement enneigé. C’est sur cette même piste, sur laquelle le TCS donne ses cours de conduite hivernale, que nous avions eu la chance d’essayer l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio il y a deux ans.

Histoire de vérifier que la Panamera GTS, malgré ses dimensions généreuses, possédait bel et bien des aptitudes sportives en adéquation avec l’ADN de la marque. Sur ce plan, le résultat est parfaitement réussi et le plaisir fut de mise au cours des différents exercices concoctés à notre égard. Slaloms, dérapages contrôlés et contre-braquages ont mis encore une fois en lumière l’excellente agilité des Porsche sur neige et glace, ce grâce à une gestion du couple sur les 4 roues motrices finement mise au point.

Et cela non seulement avec la Panamera GTS de 460ch mais également avec le Macan 4 cylindres de 245 ch et le Macan S 6 cylindres de 354 ch. C’est à bord de ce dernier, magnifique avec sa couleur vert Mamba, que nous avons effectué le chemin du retour depuis Bourg-Saint-Pierre jusqu’à Villars. En empruntant le parcours de la course de côte d’Ollon-Villars, où la neige du matin avait complètement disparu, nous avons particulièrement apprécié sa vivacité et son comportement dynamique. Le passage des rapports est un véritable régal avec le mode Sport+ et l’ensemble pousse vraiment très fort, confirmant nos excellentes impressions lors de notre récent essai réalisé à Majorque.

L’ADN sportif de la marque est indiscutablement présent à bord du Porsche Macan. On comprend ainsi aisément qu’il connaisse autant de succès. Plus de 350’000 Macan de la première génération ont en effet vendus de 2014 à 2018 et son succès devrait se poursuivre encore de plus belle avec l’arrivée de ce Macan de la deuxième génération.

Remerciements

Merci à Porsche Suisse pour l’invitation à cette « Porsche Experience » en Suisse romande.

Tous nos essais de A à Z :

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