PORSCHE
BOXSTER SPYDER

L’essai Sport-Auto.ch du 22 février 2016

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : D.R. Porsche

Sans passé, il n’y a pas d’avenir. De nombreux constructeurs font fréquemment référence à ce constat. C’est le cas par exemple de Porsche. Avant de ressortir au prochain Salon international de l’automobile de Genève, l’appellation 718 pour ses modèles à moteur central désormais animés par un moteur à quatre cylindres, le constructeur de Stuttgart-Zuffenhausen avait ressorti le patronyme « Spyder » pour la Boxster la plus puissante jamais construite en 2015. Jumelle dizygote du Cayman GT4 qui avait été essayée par Bob de Graffenried, la Boxster Spyder millésime 2016 arrive en ce moment-même au compte-goutte chez les concessionnaires de la marque. Sport-Auto.ch a eu le privilège de l’essayer.

0-100km/h (s)

Vmax (km/h)

rapp. poids/puiss. (kg/ch)

propulsion
6 cyl. 3.8L atmo
375ch / 420Nm
1’315kg

Les ingénieurs de Porsche expliquent que la nouvelle Boxster Spyder s’inscrit dans la lignée des premières voitures de course à moteur central de la marque, à commencer par la 550 Spyder et la 718 RSK des années cinquante. On rappellera que la 718 RSK avait permis à Wolfgang von Trips de briller à la course de côte Aoste-Grand-St-Bernard qui avait été le théâtre en 1957 de la 5e épreuve du championnat d’Europe de la montagne. A son volant, le pilote allemand s’était imposé dans sa catégorie de cylindrée et avait terminé à la 2e place du classement général derrière la Maserati du Suisse Hans-Peter Daetwyler.

Avec la 550 Spyder, la Porsche 718 RSK à moteur central est justement l’une des inspiratrices du Boxster Spyder. Toutes les trois partagent notamment la position de leur propulseur et la pureté de leurs lignes. Dévoilée au Salon de New York, la Boxster Spyder bénéficie en effet d’éléments stylistiques qui magnifient le caractère exclusif de ses 375 chevaux, dix de moins que sa jumelle fermée, la Cayman GT4.

Les deux bossages aérodynamiques du capot arrière de la Spyder rappellent la bosse qui prolongeait l’appuie-tête de la 718 RSK précédemment évoquée. Mark Webber, grand passionné de Porsche avant même de défendre les couleurs du constructeur de Stuttgart-Zuffenhausen dans le championnat du monde d’endurance, qualifie quant à lui la Boxster Spyder de « petit frère de la Carrera GT ». On ne saurait lui donner tort. Il y a en effet davantage qu’un air de famille entre celle qui avait établi en 2004 un nouveau record du tour sur le Nürburgring en 7’28’’ et la Boxster la plus « méchante » jamais construite. Selon les responsables de Porsche, la Boxster Spyder de 2015 boucle ce même tracé en 7’47’’.

« Nous savons pertinemment que très peu de propriétaires de Boxster Spyder iront taquiner les chronos sur le Nürburgring », nous a expliqué Philipp Setter, en charge du département commercialisation de la gamme Boxster/Cayman, « Nous sommes cependant de l’avis qu’il n’est pas inutile de leur faire savoir que, s’ils le désirent, leur Boxster Spyder est en mesure de réaliser des temps particulièrement intéressants. »

Ce qui est certain, c’est que nous avons eu beaucoup de plaisir à conduire la Boxster Spyder sur des routes exigeantes à souhait et très peu fréquentées, que ce soit dans la région du Grand-St-Bernard chère à Wolfgang von Trips, sur une épreuve spéciale du rallye international du Valais au-dessus d’Orsières ou encore d’Aoste à Vevey en passant par Chamonix, le col de la Forclaz et Martigny. Nous avons en outre été enthousiasmés par la très large plage d’utilisation du moteur. Celle-ci autorise aussi bien un pilotage particulièrement sportif à haut régime qu’une conduite plus sage tout en profitant de beaucoup de couple à bas régime. Cela par exemple lorsqu’il s’agissait de suivre sagement la 911 Cabriolet du photographe chargé de nous immortaliser et de la dépasser ensuite dans de fabuleuses montées en régime, une fois les prises de vue terminées.

On relèvera également que les performances profitent de la cure d’amaigrissement imposée. La Boxster Spyder pèse 1’315kg, soit 30 kg de moins qu’une Boxster GTS. Cela s’explique avant tout par un toit en toile à ouverture manuelle qui pèse 11kg de moins que la capote électrique conventionnelle, ainsi que par un programme amincissant où les poignées d’ouverture de porte ont par exemple été avantageusement remplacées par des sangles (-250 gr).

L’avis de Sport-Auto.ch

Commercialisée à partir de CHF 97’600.-, la Boxster Spyder n’est disponible qu’avec une boîte manuelle qui contribue elle aussi à l’allègement du tout. Un allègement qui se traduit au niveau des performances par une vitesse de pointe de 290km/h et une accélération de 0 à 100km/h effectuée en à peine 4,5 secondes. Davantage que ces performances brutes, notre essai nous a permis d’apprécier une agilité tout simplement bluffante. C’est cette agilité qui avait également permis en son temps aux 550 Spyder et aux 718 RSK de battre en compétition des voitures disposant pourtant de moteurs beaucoup plus puissants. La Boxster Spyder atteindra-t-elle dans quelques décennies les sommes vertigineuses que requièrent aujourd’hui les 550 Spyder et autres 718 RSK ? On l’ignore ! Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’elle est d’ores et déjà un collector !

laurent[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Sonorité envoûtante du flat 6 atmo
  • Tenue de route
  • Freinage
  • Déjà collector !
Contre...
  • Absence de boîte PDK
  • Toutes vendues !

Merci à Porsche Suisse pour le prêt de la Porsche Boxster Sypder.

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