FERRARI PRÉSENTE
SA PORTOFINO À L’EPFL

Le reportage de Sport-Auto.ch du 20 novembre 2017

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Lennen Descamps

Mardi 14 novembre a eu lieu la présentation suisse de la Ferrari Portofino. Symbole d’innovation et de hautes technologies, l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne semblait être le lieu idéal pour la présentation de la remplaçante de la California, après 8 ans d’une belle carrière.

C’est un contexte plutôt original, puisque c’est une brochette de 200 étudiants et quelques journalistes qui ont eu la chance de découvrir – en première Suisse – la Ferrari Portofino au centre du campus lausannois, ce un peu moins de trois mois après son annonce officielle. Mais avant cela, ceux-ci ont assisté à une conférence de près de deux heures dans un des auditoires de l’école. Trois personnalités du constructeur au cheval cabré vont s’exprimer : Jean-Philippe Leloup, Managing Director of Ferrari Central/East Europe GmbH, Dennis de Munck, Director Talent Acquisition of Ferrari S.p.A, et Michael Leiters, Chief Technology Officer of Ferrari S.p.A. De quoi être plutôt intimidé !

En entrée, une présentation globale avec de nombreuses images d’archives retraçant les 70 années de la marque, montrant notamment la première Ferrari 125S de 1947. Certains étudiants ont sans doute été étonnés d’apprendre qu’avant même sa création, la Scuderia Ferrari n’était autre que l’écurie de course… d’Alfa Romeo ! Ce pour rebondir et expliquer « C’est pour cela que Ferrari a la compétition dans le sang, cela fait partie intégrante de notre ADN », conclut à la fin de sa présentation Dennis de Munck.

Michael Leiters prend ensuite la parole. Dès l’entame, il s’adresse aux futurs ingénieurs : « Pour comprendre Ferrari, vous devez faire trois choses : conduire une Ferrari, vous rendre à Maranello sur le site de production de Ferrari, et enfin, vous rendre à Monza pour assister au Grand Prix de Formule 1 ». C’est sans doute ainsi que l’on peut prendre la pleine mesure à la fois de l’histoire, des sensations, et des défis technologiques qui composent l’un des constructeurs automobiles les plus prestigieux au monde. Puis celui-ci attaque le repas principal : la présentation du développement de la Ferrari Portofino, avec tous les défis engendrés par la conception d’un véhicule moderne à hautes performances.

Car même s’il s’agit du modèle d’entrée de gamme de la marque, la Ferrari Portofino représente plusieurs défis de taille, à commencer par celui imposé par la cinématique du toit, dont le déploiement est possible jusqu’à 40 km/h en 14 secondes seulement. Une voiture dotée d’un toit dur escamotable, un « coupé-cabriolet » en somme, rien de bien extraordinaire à priori. Entre ingénieurs, on serait même tenté de dire que c’est du « Know-how »… Mais comme l’a évoqué Michael Leiters, la difficulté consiste à designer une voiture qui soit aussi belle en configuration ouverte que fermée. Mais ce n’est pas tout, car comme toujours, il faut concevoir une voiture à la fois plus performante, plus légère, et plus économe que sa devancière ! L’ensemble de la voiture a été ainsi réduit de 80 kg par rapport à la California, alors que sa puissance a augmenté de 40 ch pour franchir le cap des 600 ch ! En parallèle, les émissions de CO2 ont été réduites de 10%. Et tout cela, avec un nombre restreint d’employés, Ferrari étant un constructeur artisanal. Ainsi, comme le relève Michael Leiters, « Chaque ingénieur doit avoir des compétences de haut niveau dans plusieurs domaines, car Ferrari n’emploie pas un spécialiste pour chaque élément clé du véhicule ».

Au niveau des nouveautés, on relèvera notamment que la direction électrique offre une variation du couple en continu en fonction des conditions de conduite, ce qui s’avère très intéressant pour que le conducteur puisse avoir totale confiance en sa monture même dans des conditions « limite ». Ainsi, plus le conducteur défie l’adhérence en braquant toujours plus, plus le couple augmente au volant : il devient donc plus difficile de tourner, ce qui limite le risque de perdre l’adhérence. A l’inverse, en cas de dérive prononcée du train arrière, le couple imposé est minimal dans le sens du contre-braquage pour faciliter cette manœuvre à son conducteur. Cela – comme tout le reste – nous donne évidemment très envie d’essayer cette Ferrari Portofino !

Au terme de la conférence, la place était naturellement aux questions. L’un des étudiants interrogea : « Allez-vous pouvoir continuer à faire des voitures toujours plus puissantes malgré les normes anti-pollution toujours plus contraignantes ? ». La réponse de Michael Leiters fut sans appel : « Même si nous avons des plafonds plus élevés en terme d’émission étant donnée notre petite production, nous n’échapperons pas à la révolution de l’automobile. Ainsi, Ferrari travaille déjà sur un projet de voiture hybride. Mais ce que j’espère sincèrement, c’est que nous pourrons toujours proposer à nos clients un moteur V12 atmosphérique, car un tel moteur reste une expérience unique de par l’agrément et la sonorité qu’il procure. ». Espérons qu’il a raison, car ce serait évidemment triste de voir un constructeur tel que Ferrari être contraint de se concentrer sur l’hybridation et sur les moteurs suralimentés.

Le soir même, nous avons pu goûter à une toute autre ambiance dans le Swiss Tech Convention Center, situé en périphérie de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Cette fois, ce sont les clients VIP et amis proches de la marques qui sont à l’honneur. Peu après 20h30, c’est Francesco Bianchi, President Europe Middle East & Africa, qui ouvre le bal. Bien choyés, les convives découvrent ensuite une mise en scène digne d’une première mondiale dans un grand salon, au terme de laquelle sont dévoilées trois exemplaires de la Ferrari Portofino. Outre la blanche qui était présente un peu plus tôt sur le campus de l’EPFL, il y avait une Portofino grise mais bien sûr aussi, une Portofino rouge ! Car comme le disait Enzo Ferrari : « Demandez à un enfant de vous dessiner une voiture, elle sera rouge ! ».

Plus d’informations et détails techniques de la Ferrari Portofino dans notre news auto du 25 août 2017.

Remerciements

Merci à Ferrari Central/East Europe GmbH pour l’invitation à la présentation de la Ferrari Portofino sur le campus de l’EPFL, ainsi que pour l’invitation à la soirée de présentation au Swiss Tech Convention Center.

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