LES 50 ANS D’AMG,
TROIS LETTRES LEGENDAIRES

Le reportage Sport-Auto.ch du 22 mai 2017

Rédaction : Laurent Missbauer

Photographies : D.R. Mercedes

AMG fête ses 50 ans en 2017. A cette occasion, nous avons pu découvrir en Hongrie, notamment sur le circuit de F1 du Hungaroring, plusieurs Mercedes AMG de la classe compacte. Nous vous proposons maintenant de revenir sur le demi-siècle d’histoire de ces trois lettres rapidement devenues légendaires.

Au début, AMG était avant tout synonyme d’un préparateur réputé de Mercedes. Ce préparateur a fini par faire partie intégrante de la firme à l’étoile et être associé non seulement aux modèles les plus puissants et les plus sportifs de la gamme Mercedes, mais également au département sportif de la marque qui a fait courir plusieurs pilotes suisses, à commencer par le Schwytzois Marcel Fässler et le Genevois Edoardo Mortara.

En guise d’introduction, il n’est pas inutile d’expliquer ce que signifient les trois lettres AMG. Le A a été choisi pour Aufrecht, le M pour Melcher et le G pour Grossaspach. Ces trois noms constituent le point de départ d’une société qui ne comptait à ses débuts que deux personnes, à savoir les ingénieurs Hans Werner Aufrecht et Ehrard Melcher qui se sont associés à Grossaspach, une localité située au nord-est de Stuttgart, pour donner naissance à ce qui est aujourd’hui l’histoire de formidable «success story».

Cette histoire trouve son origine dans les années 1960 : les deux ingénieurs Hans Werner Aufrecht et Erhard Melcher travaillent au département de développement de Mercedes où ils préparent le moteur de course de la 300 SE jusqu’à ce que la firme allemande suspende toute activité de sport automobile. En 1967, ils fondent la société «Aufrecht Melcher Grossaspach : Ingenieurbüro, Konstruktion und Versuch zur Entwicklung von Rennmotoren» (Aufrecht Melcher Grossaspach : bureau d’ingénierie, de construction et d’essais pour la mise au point de moteurs de course) dont le siège est un ancien moulin à proximité de la localité de Grossaspach. Rapidement, les moteurs qui y sont modifiés suscitent un grand intérêt de la part des écuries privées.

Cet intérêt bénéficie d’un important coup de pouce aux 24 Heures de Spa de 1971. Au terme de cette épreuve très réputée, la 300 SEL 6.8 préparée par AMG fait sensation en remportant la victoire dans sa catégorie et en terminant deuxième du classement général. La presse s’avère enthousiaste. Imaginez donc, une limousine de luxe particulièrement lourde réussit à laisser derrière elle des voitures de course nettement plus légères ! AMG jouit alors d’une notoriété qui dépasse largement les frontières de l’Allemagne.

Des années 70 à la fin des années 90, AMG forge sa réputation dans le sport automobile. S’ensuivent plusieurs années de croissance rapide durant lesquelles AMG équipe de plus en plus de modèles Mercedes avec une technologie haute performance. En 1990, un accord de coopération est signé formellement entre AMG et Mercedes. En 1999, Daimler, la maison mère de Mercedes, devient le principal actionnaire d’AMG et, à partir de 2005, AMG appartient à 100% à Mercedes. Entre deux, AMG a fait courir dans le championnat allemand DTM quelques-uns des plus grands noms du sport automobile : Keke Rosberg, Jacques Laffite, Jean Alesi et même Michael Schumacher avant qu’il ne connaisse le succès que l’on sait dans le championnat du monde des sport-prototypes avec les Sauber-Mercedes construites chez Peter Sauber, à Hinwil, dans l’Oberland zurichois.

Plusieurs pilotes suisses ont également couru pour AMG. Le Schwytzois Marcel Fässler a défendu les couleurs de Mercedes-AMG dans le DTM de 2000 à 2003. Il y a signé trois victoires avant de passer chez Opel, puis chez Audi où il a notamment remporté à trois reprises les 24 Heures du Mans. Le Genevois Edoardo Mortara a emprunté le chemin inverse. Né à Genève le 12 janvier 1987, il a disputé, de 2011 à 2016, ses six premières saisons de DTM en tant que pilote d’usine Audi. Après avoir remporté huit victoires pour le compte d’Audi, il a été transféré cette année chez Mercedes-AMG. En plus de courir en DTM, il participe à différentes opérations promotionnelles pour la marque à l’étoile. Il était par exemple présent ce printemps en Hongrie où les représentants de la presse ont eu tout loisir d’essayer plusieurs modèles actuels de la gamme AMG, occasion que j’ai pu saisir pour l’interviewer.

On relèvera encore que Mercedes-AMG compte aujourd’hui plus de 1’100 salariés sur son site d’Affalterbach et que les trois lettres AMG figurent désormais en bonne place non seulement sur les Mercedes alignées en GT3 et en DTM, mais également sur les monoplaces de F1 du constructeur à l’étoile. De 2014 à 2016, l’écurie Mercedes-AMG Petronas a remporté six titres de champion du monde en F1. Trois chez les constructeurs et trois également chez les pilotes : deux pour Lewis Hamilton (2014 et 2015) et un pour Nico Rosberg (2016), le fils de l’ancien champion du monde de F1 Keke Rosberg qui a couru en DTM en 1992 pour Mercedes-AMG. La boucle est ainsi bouclée. Il en va de même pour Michael Schumacher qui avait signé un contrat d’ambassadeur pour Mercedes après sa 19ème et dernière saison en F1 en 2012. Au début de sa carrière, celui qui allait devenir septuple champion du monde de F1 avait également couru en DTM chez Mercedes AMG. Aujourd’hui, son fils Mick Schumacher, jeune espoir de la F3 européenne né le 22 mars 1999 dans le canton de Vaud, vient de passer son permis sur une Mercedes Classe A AMG !

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