IMMERSION DANS
LE MONDE DE DS PERFORMANCE

Le reportage Sport-Auto.ch du 12 octobre 2017

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Laurent Missbauer, Nicolas Zwickel, archives DS Automobiles

2017 est à marquer d’une pierre blanche pour DS Automobiles. La jeune marque française a vu en effet Emmanuel Macron choisir la DS 7 Crossback comme voiture présidentielle lors de son investiture et la DSV-02, conçue par DS Performance, a remporté deux courses de Formule E. L’importateur suisse de la marque nous a invités à Versailles afin de faire connaissance avec DS Performance, la division sportive de DS Automobiles.

Avant toute chose, rappelons que DS Automobiles est la marque automobile premium du groupe PSA. A l’origine, de 2009 à 2014, la ligne DS caractérisait les versions haut de gamme de Citroën. Elle est devenue une marque à part entière le 1er juin 2014 et son nom fait référence à la célèbre Citroën DS qui était très en avance sur son temps, à sa sortie en 1955, et qui a été produite jusqu’en 1975.

Le lancement de la marque DS Automobiles doit permettre à PSA de se faire une place dans le segment premium, un peu de la même manière que le groupe Volkswagen l’a fait avec Audi afin de concurrencer BMW et Mercedes. Pour Yves Bonnefont, directeur général de DS Automobiles, la marque DS « souhaite perpétuer les valeurs d’innovation et de distinction véhiculées par les Citroën DS et SM, respectivement apparues en 1955 et en 1970 ».

Etant donné qu’Audi, BMW et Mercedes disposent chacune de leur division sportive, respectivement appelée Audi Sport, M et AMG, la marque DS Automobiles en a fait de même avec DS Performance. Si les modèles Audi Sport sont tous caractérisés par un logo rouge, les modèles DS Performance se distinguent par un logo carmin, or et blanc, trois couleurs qui symbolisent respectivement « la passion, la victoire et la pureté ».

Si trois couleurs caractérisent les modèles DS Performance, la mission de DS Automobiles s’appuie sur les quatre promesses suivantes : 1. l’avant-garde du design, 2. la technologie avancée, 3. le raffinement, le choix des meilleurs matériaux et l’attention du détail, 4. la sérénité dynamique et le plaisir de conduite.

L’invitation de l’importateur suisse de la marque m’a permis de vérifier ces quatre promesses, en particulier les points 2 et 4 sur le circuit de Val d’Or. Celui-ci possède plusieurs tracés, dont un similaire à une véritable épreuve spéciale de rallye, et appartient au ministère de la Défense. Il se trouve à Satory, près de Versailles, à proximité des locaux où PSA a regroupé les entités sportives de ses trois marques : Peugeot Sport, Citroën Racing et DS Performance.

C’est tout d’abord à l’entrée de la piste de vitesse que les responsables de DS Automobiles m’ont permis de me familiariser avec le système de freinage Active City Brake. Celui-ci permet d’éviter les accrochages à basse vitesse. De quelle façon ? Grâce à un capteur laser qui détecte les obstacles. Jusqu’à 30 km/h, il identifie le risque éventuel et communique directement avec le calculateur de freinage afin d’éviter la collision sans aucune intervention du conducteur.

Dans mon cas, l’obstacle devant lequel ma DS 3 Performance doit s’arrêter est constitué de trois éléments gonflables. Installé à mes côtés, un instructeur me demande de rouler vers l’obstacle à une vitesse de 30 km/h et de ne pas actionner les freins. Comme par miracle, la DS 3 freine toute seule et s’immobilise à moins d’un mètre de l’obstacle. La démonstration est bluffante !

« Cette démonstration illustre parfaitement que la DS 3 est un véritable concentré de technologie sur moins de quatre mètres avec non seulement l’Active City Brake, mais également de nombreuses aides à la conduite et au stationnement, ainsi qu’une caméra de recul avec une restitution de l’image sur un écran de sept pouces », explique Alain Joseph, responsable Synthèse Clients de DS Automobiles. La deuxième des quatre promesses évoquées plus haut – la technologie avancée – n’est donc pas une promesse en l’air ! Cela se confirme lors du deuxième exercice : l’évitement d’un obstacle à 60 km/h. Ici aussi, les différentes aides à la conduite, dont l’ESP, remplissent parfaitement leur rôle et apportent « la sérénité dynamique et le plaisir de conduite » évoqués dans la quatrième promesse.

Le « plaisir de conduite » arrive cependant à son comble dans le troisième exercice qui consiste à effectuer une dizaine de passages sur le circuit rallye du site de Val d’Or. Plus qu’un circuit, il s’agit d’une véritable épreuve spéciale de rallye. Sur un peu moins de deux kilomètres, il regroupe différents types d’adhérence – pavés glissants, goudron… – des virages avec plusieurs rayons de courbure, des montées, des descentes, un saut et une ligne droite qui me permettra de dépasser des vitesses largement prohibées sur routes ouvertes. En un mot comme en cent, le « pied » et même le « pied géant » !

Cela d’autant plus que c’est sur cette piste d’essai que le Vaudois d’adoption Sébastien Loeb – que nous avions interviewé en début d’année – a mis au point les différentes Citroën qui lui ont permis de remporter neuf titres de champion du monde des rallyes, record absolu. Pour tourner sur cette piste, les responsables de DS Automobiles me proposent de choisir entre plusieurs DS 3 Performance. Je choisis la version Cabrio étant donné que mon collègue Sébastien avait déjà essayé la version « fermée ».

Tout comme lui, j’ai été ravi du comportement de cette « bombinette » qui affiche 208ch pour un couple de 300Nm. Quel que soit le niveau d’adhérence, il est très difficile de prendre en défaut la motricité. Cela est dû à la présence du différentiel à glissement limité Torsen sur le train avant. Grâce à lui, ma DS 3 Performance Cabrio n’a jamais patiné à la sortie des virages, négociés pourtant à vive allure. Cela est à la fois sécurisant et très efficace. Et étant donné qu’il ne s’agit pas d’un véritable cabriolet, mais plutôt d’une version découvrable à l’image de l’Abarth 595C Turismo essayée en 2016, je n’ai pas ressenti de différence au niveau de la rigidité du châssis avec une DS 3 « fermée ».

Mais les DS 3 Performance ne constituent qu’une des facettes sportives de la marque premium de PSA. Parmi les autres, figurent la présentation de prototypes comme la DS E-Tense, qui incarne le futur de la marque en termes de style et de technologie, ainsi que l’engagement dans le championnat FIA de Formule E réservé aux monoplaces électriques. « Le caractère à la fois futuriste et proche du public offert par la Formule E, dont les courses se déroulent au cœur des grandes villes, constitue une opportunité de rencontre avec nos clients pour qui l’exclusivité, la modernité et l’art de vivre sont des priorités », a relevé Yves Bonnefont, le directeur général de DS Automobiles.

Le point culminant de la visite des installations de DS Performance à Versailles a été constitué par la découverte des ateliers où sont assemblées les monoplaces électriques et par une séance d’entraînement grandeur nature au volant d’un simulateur. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de celui utilisé jusqu’ici par les deux pilotes DS de la saison 2016-2017 de Formule E : le Britannique Sam Bird et Jose Maria Lopez, le plus suisse des pilotes argentins, puisque le triple champion du monde de WTCC habite depuis de nombreuses années dans le canton de Vaud, tout d’abord à Chavannes-près-Renens, puis à Lausanne et désormais à Mies.

Le circuit qu’il m’est proposé de découvrir est celui de Montréal qui a accueilli les 29 et 30 juillet les deux dernières épreuves de la saison 3 de Formule E. Après m’être installé sans trop de problèmes dans l’exigu habitacle, j’écoute attentivement les consignes transmises dans le casque par Sylvain Béjard, ingénieur bancs HIL chez DS Performance : « Accélérez, préparez-vous à freiner, accélérez à nouveau… », jusqu’à ce qu’il m’invite à rentrer aux boxes après deux tours de circuit qui m’ont véritablement donné l’impression d’avoir piloté à grande vitesse dans les rues de Montréal.

La simulation HIL, où ces trois lettres signifient Hardware-in-the-loop (littéralement matériel dans la boucle), est caractérisée par l’association de véritables composants connectés à une partie temps-réel simulée. Le réalisme est saisissant et j’en veux pour preuve le fait que la première chose que j’aie faite après m’être extrait de la monoplace a été de boire car l’exercice avait été véritablement physique avec toute une série de freinages et d’accélérations. « C’est un simulateur vraiment très bien réalisé », devait me confier quelques jours plus tard Neel Jani, champion du monde en titre d’endurance chez Porsche, qui disputera la saison 4 de Formule E avec l’équipe Dragon. Avant de signer pour cette dernière, le pilote biennois était en effet en pourparlers avec DS et avait lui aussi essayé ce simulateur à Versailles.

Ce n’est finalement pas Neel Jani qui remplacera chez DS Jose Maria Lopez, lequel se concentrera avant tout sur son programme en endurance chez Toyota, mais Alex Lynn qui avait déjà pallié à la défection de « Pechito » Lopez à New York lors des deux courses disputées le même week-end que les 6 Heures du Nürburgring. C’est donc avec Sam Bird et Axel Lynn que DS participera à la nouvelle saison de Formule E qui débutera le 2 décembre à Hong Kong et qui s’arrêtera à Zurich le 10 juin.

« Notre engagement en Formule E nous aide à développer nos nouvelles technologies », a précisé Xavier Mestelan Pinon, le directeur de DS Performance. « Nos futurs déplacements passeront inévitablement par une électrification partielle ou totale des groupes motopropulseurs. » Cela est déjà le cas du prototype DS E-Tense. Doté de deux propulseurs électriques développant 402 ch avec un couple de 516 Nm, il accélère de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et atteint 250 km/h en vitesse de pointe.

Cela sera également à l’ordre du jour en 2019 avec la commercialisation du SUV DS 7 Crossback E-Tense. Ses quatre roues motrices, ainsi que ses trois moteurs, un thermique et deux électriques qui développeront une puissance cumulée de 300 ch, lui permettront d’être très bien armé face aux SUV d’Audi, BMW, Mercedes et Porsche. Mais 2019, cela apparaît encore bien loin.

A ce sujet, Alain Joseph a confié qu’il fallait passablement de temps pour installer une marque et consolider son image. Il a notamment rappelé qu’Audi avait dû patienter une bonne dizaine d’années avant de s’imposer. Alors wait and see, comme on dit en Grande-Bretagne, la patrie de Jaguar qui souhaite lui aussi se tailler une part non négligeable du gâteau premium et que DS Performance affrontera pour la deuxième année consécutive sur le front de la Formule E.

Remerciements

Merci à PSA Suisse pour cette invitation au cœur du monde de DS Performance.

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