CUPRA
LEON
ST VZ

L’essai Sport-Auto.ch du 29 octobre 2025

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

Devenue marque à part entière en 2018, l’ancienne division sportive de Seat, Cupra, a déjà vendu plus d’un demi-million de voitures depuis son lancement. Si certains modèles Cupra, comme le Tavascan ou le Formentor, lui sont propres, d’autres sont toujours des versions sportives des modèles Seat. C’est le cas de la Cupra Leon Sportstourer VZ qui nous intéresse aujourd’hui et dont la recette est bien connue depuis une dizaine d’années : proposer un break à traction intégrale avec au moins 300 ch sous le capot. Voyons donc comment se comporte sur la route la version actuelle de ce best-seller.  

Visuellement, la Cupra Leon se démarque sensiblement de la Seat Leon Sportstourer. Cupra a en effet réussi à communiquer autour d’une identité forte et singulière qui ne laisse pas indifférent. Si la plupart des éléments de carrosserie sont communs à ceux de la Seat du même nom, Cupra réussit néanmoins à faire passer « sa » Leon pour un autre véhicule.

En s’approchant de notre modèle d’essai, on apprécie d’abord (ou pas) l’originale peinture Century Bronze Mat (CHF 2’550.-, à noter que d’autres peintures mates exclusives sont disponibles). La hauteur de caisse abaissée, les jantes en aluminium forgé de 19 pouces Hailstorm (CHF 1’800.-) en finition noir/cuivre ainsi que les bas de caisse Cupra (CHF 450.-) confèrent à l’auto une apparence sportive.

0-100km/h (s) : 4.8

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 4.73

4×4
4 cyl. 2.0L turbo
333 ch / 430 Nm
1’576 kg

A l’avant, la face en forme de nez de requin entourée par les phares Matrix LED à motifs triangulaires attire le regard. L’arrière n’est pas moins réussi, grâce notamment à la présence du logo Cupra éclairé au centre du bandeau lumineux. Chez Cupra, le style prend donc le pas sur l’ergonomie, tout cela remplaçant le traditionnel logo pivotant permettant d’ouvrir le coffre sur la Seat Leon… De l’extérieur, il est donc nécessaire d’utiliser la télécommande pour ouvrir le coffre, ce qui constitue son principal défaut en matière de praticité.

La forte identité de Cupra se retrouve également dans l’habitacle. L’ambiance est à la fois sportive et soignée. Les productions actuelles Audi, sensiblement plus chères à prestations équivalentes, ne font pas vraiment mieux en matière de finitions et qualité des matériaux. Face au conducteur, le volant est toujours doté de boutons physiques. Au centre, l’écran central tactile peut sembler disproportionné avec sa diagonale de 12,9 pouces. Mais il faut reconnaître que son ergonomie a été bien améliorée par rapport aux versions précédentes dotées d’un écran certes plus discret mais avec un système d’exploitation plus lent et plus limité.

La climatisation automatique à trois zones, les sièges avant chauffants et le volant chauffant sont fournis de série. En sus du pack Progressiv Design (CHF 1’200.-) comprenant notamment la sellerie en cuir à réglages électriques, les seules options de notre voiture d’essai sont la sonorisation hi-fi Sennheiser à 12 haut-parleurs (CHF 650.-) ainsi que, curieusement, les airbags latéraux avant et arrière (CHF 450.-). A noter que les sièges « CUPbaquets » sont disponibles en option et équipaient le Cupra Formentor VZ5 BAT essayé en 2024.

Sous le capot, on retrouve un moteur qui équipe de nombreux modèles du groupe VAG depuis des années. Il s’agit du quatre cylindres 2.0L TSI (code EA888 de dernière génération), développant ici 333 ch, permettant ainsi à notre break de chasse d’atteindre 100 km/h en seulement 4,8 secondes. A noter qu’en version 5 portes, la Leon VZ (VZ pour Veloz qui veut dire rapide en espagnol) n’est pas équipée de la traction intégrale et sa puissance est limitée à 300 ch. Bien que Cupra mette en avant que le break Sportstourer VZ est la Leon la plus puissante, d’autres versions ont ponctuellement existé avec une puissance encore supérieure tirée du même moteur, notamment la Seat Leon Cupra ST370 en 2019. Moins performantes, deux motorisations hybrides rechargeables sont également disponibles au catalogue (204 ou 272 ch), promettant une autonomie électrique de plus de 100 kilomètres.

Les 333 ch et 420 Nm de couple disponibles de 2’100 à 5’500 trs/min sont transmis aux quatre roues par l’intermédiaire d’une boîte automatique à double embrayage DSG à 7 rapports. Suivant les conditions, cette dernière montre ses limites face à la concurrence, les passages de rapport n’étant pas toujours aussi rapides qu’espéré, surtout en mode manuel. 

Si côté mécanique, la recette n’a subi aucune évolution notable, un seul élément vient changer la donne sur cette nouvelle version : le différentiel arrière doté de la technologie « torque splitter » (aussi appelé torque vectoring) capable de modifier sensiblement le comportement de l’auto en virage suivant le réglage adopté. Ainsi, fini la tendance sous-vireuse propre au système Haldex, la Leon Sportstourer VZ accepte d’enrouler en sortie de virage, où l’on sent qu’une bonne partie de la puissance est transmise aux roues arrière.

Vous en voulez encore plus ? Basculez en mode Drift et désactivez l’ESP : la traction intégrale se transforme alors presque en propulsion ! Le système bénéficie en effet d’un paramétrage rendant la Leon encore plus joueuse que le Formentor VZ5, pourtant doté de la même technologie. On retrouve également cette technologie sur l’actuelle Audi RS3 et la Volkswagen Golf 8 R.

Si ce dispositif révolutionne positivement le comportement de la voiture, on peut regretter que la direction manque toujours de feeling et que la sonorité fasse appel à des haut-parleurs en mode Cupra. Pour n’entendre que les notes de l’échappement à clapet actif, il est toutefois possible de régler le son moteur sur « Pure » dans le mode de conduite Individuel, lequel permet aussi de paramétrer la dureté des excellentes suspensions pilotées DCC sur 15 niveaux.

Le système de freinage de série procure un bon feeling et n’a montré aucune faiblesse sur routes ouvertes. Mais si cela ne vous suffit pas ou que vous désirez vous rendre sur circuit, des freins Akebono sont disponibles en option (disques avant de 375 x 36 mm).

Enfin, côté efficience, le break de 4,66 m annonce une consommation correcte de 8,3 l/100 km sur le cycle WLTP. Une valeur que j’ai pu vérifier durant l’intégralité de mon essai de 1’506 km, comportant pourtant des phases de conduite sportive et de nombreux arrêts. En paramétrant le moteur sur « Eco » dans le mode de conduite Individuel, la transmission se commute automatiquement sur N à chaque décélération (mode roues libres), ce qui a permis d’abaisser la consommation en roulant davantage sur l’élan lorsque les conditions s’y prêtaient. 

La Cupra Leon Sportstourer VZ est disponible à partir de CHF 55’750.- et notre modèle d’essai culmine à CHF 66’726.-, soit un prix proche de celui du Cupra Tavascan VZ que nous avons récemment essayé (340 ch, 100% électrique). Et à ce prix, pas de sièges massants ni d’affichage tête-haute… Côté concurrence, on trouve sa cousine la VW Golf R Variant équipée du même moteur (333 ch, dès 64’200.-), la Mercedes CLA 35 AMG Shooting Brake (320 ch, dès 77’800.-), ou encore Audi S5 Avant quattro (367 ch, dès CHF 94’150.-), plus lourde et plus longue avec 4,83 m. 

L’avis de Sport-Auto.ch

Si la Cupra Leon Sportstourer VZ reste plus abordable que ses concurrentes, elle n’est plus aussi attractive qu’à l’époque où elle s’affichait à moins de CHF 45’000.- options comprises…

Côté sportivité, la présence du différentiel à vectorisation de couple sur l’essieu arrière est une nouveauté intéressante qui permet d’exploiter toute la cavalerie en sortie de virage sans que cela ne se paie par une tendance sous-vireuse.

Enfin, bien qu’ils représentent une minorité des ventes face aux SUV, les breaks conservent certains avantages, notamment en matière de consommation et de poids. La Cupra Leon Sportstourer VZ pèse 1’576 kg, une valeur correcte au vu de ses équipements.  

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Forte identité
  • Polyvalence
  • Comportement équilibré en mode Cupra et survireur en mode Drift
  • Ergonomie
  • Rapport performances/consommation
Contre...
  • Tarifs en hausse
  • Boîte DSG vieillissante
  • Pas de bouton sur le coffre
  • Mode Eco “caché”

Merci à Cupra Suisse pour le prêt de cette Cupra Leon Sportstourer VZ.

Tous nos essais de A à Z :