NISSAN
Z

L’essai Sport-Auto.ch du 17 novembre 2025

Rédaction : Nicolas Mari
Photographies : Nicolas Mari, Bob de Graffenried

Nous l’avions annoncé l’année passée : la nouvelle Nissan Z, jusqu’ici absente du marché européen, débarque enfin en SuisseCette nouvelle Nissan Z se définit comme “une légende revisitée”. On retrouve effectivement beaucoup de différences par rapport à la 370Z qu’elle remplace, à commencer par un moteur V6 biturbo de 3 litres dépassant à présent la barre de 400 ch. Issue de la mythique lignée des Z inaugurée avec la 240Z en 1969, cette 7ème génération parviendra-t-elle à être une digne héritière ? Réponse sur nos routes suisses. 

Avec son long capot avant, sa ligne de toit plate redescendant vers un arrière court, la silhouette de la Nissan Z est immédiatement reconnaissable. Mesurant seulement 4.38 m de long et 1.8 m de large, elle peut être qualifiée de petit gabarit au milieu des coupés actuellement proposés sur le marché. Les proportions sont réussies et l’ensemble visuel est attirant. La face avant, clairement inspirée de la 240Z, et le dessin des feux arrière rappelant la 300ZX apportent une touche rétro justement dosée.

Lorsque les premières photos de la voiture avaient été dévoilées en 2021 par Cody Walker, le frère de Paul Walker de la saga Fast & Furious, la calandre avant au dessin très rectangulaire avait surpris beaucoup de personnes. En réalité, une fois la voiture sous les yeux, celle-ci s’intègre plutôt bien avec la signature lumineuse des phares avant, formant deux ovales étirés d’un bel effet. 

0-100km/h (s) : 4.70

Vmax (km/h) : 250

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.90

propulsion
6 cyl 3.0L biturbo
405 ch / 475 Nm
1580 kg

Notre modèle Z Performance se pare de jantes en aluminium forgé RAYS® de 19 pouces avec des pneus Bridgestone Potenza® S007. Sur cette version, les freins Nissan Performance (356mm avant, 351mm arrière) avec étriers rouges sont livrés de série, tout comme l’aileron arrière, à angle accentué. On retrouve également en équipement standard les systèmes d’assistance à la conduite usuels dans la production automobile actuelle : avertisseurs de sortie de voie, régulateur de vitesse et distance, ou encore détection de piétons. “Des technologies avancées qui offrent tout ce dont vous avez besoin et rien de ce dont vous n’avez pas besoin”, selon z-nissan.ch. 

Sur notre exemplaire, on retrouve un intérieur bicolore bleu/noir (CHF 1200.-) qui surprend, mais s’allie bien avec la peinture “Boulder Grey” de l’extérieur. Les sièges sont garnis de cuir et suédine synthétique, conçus pour être antidérapants. Ceux-ci sont chauffants et activables par des touches centrales toutes droites sorties des “nineties”qui prêtent à sourire. Derrière le volant inspiré de la Nissan GT-R, un écran bien net affiche la vitesse et le compte-tour. Au centre de l’habitacle, lécran principal inclut Apple Carplay ou Androïd Auto, mais dispose de graphismes moins qualitatifs. Devant lui trône un monument devenu désormais très rare dans la production actuelle : un levier de boite de vitesse manuelle.

Même si l’intérieur est finalement très familier par rapport à la Nissan 370Z qu’elle remplace, la sensation d’être dans une vraie voiture sportive s’apprécie. Le conducteur (ou pilote, devrais-je dire) dispose d’une position de conduite basse et les triples compteurs au-dessus du tableau de bord lui apportent toutes des informations mécaniques pertinentes, comme s’il jouait à un jeu Gran Turismo : pression du turbo en bars, vitesse de rotation du turbo et tension de la batterie en direct.

Pied sur l’embrayage, main sur le levier : il est temps de réveiller ce moteur V6 biturbo de 405 ch. Dans les environnements urbains, la Nissan Z est plutôt docile à conduire grâce à son couple de 475 Nm disponible déjà à partir de 1600 trs/min. Il faut cependant composer avec un accélérateur particulièrement sensible. De plus, la visibilité arrière est plutôt réduite, surtout avec les vitres teintées de notre exemplaire. La Nissan Z dispose d’un coffre arrière de 241 l pouvant accueillir un sac de golf, non pas en longueur de l’habitacle comme une McLaren GT, mais en largeur.

Même à basses vitesses, le ronron du V6 est très agréable à entendreSon timbre rappelle celui de la Nissan GT-R. La boite à 6 vitesses dispose de série de la fonction “Rev-Matching”, et la voiture est équipée d’un arbre de transmission en carbone, comme sur une Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio par exemple. Prenons à présent la direction des routes sinueuses fraîchement parcourues par le Rallye du Valais pour voir comment cette Nissan Z se dévoile en conduite sportive.

1ère vitesse : 1-2-3-4000 trs/min : vu le vacarme à l’intérieur, on pense que la montée dans les tours est finie mais non, il faut aller encore plus haut ! 5-6-7000 trs/min : le son devient vivifiant et grisant, mais il est temps de déplacer sa main droite pour changer de rapportEn 2ème vitesse, rebelotteLe moteur a une grande allonge, et les 405 ch répondent bien tous présents. Il n’y a pas d’effet de turbo “on/off” et les accélérations sont linéaires comme avec un moteur atmosphérique. Chaque augmentation de trs/min est perceptible à l’oreille. Un vrai régal !  

La Nissan Z dispose de nouvelles barres stabilisatrices avant/arrière, et notre version Performance reçoit un différentiel mécanique à l’arrière. Le comportement est sain et l’empattement court de la voiture est un avantage dans les parcours sinueux. Par son positionnement dans le segment des voitures GT, la ne dispose pas d’une direction et train avant exagérément incisif, mais correctement adapté pour se faire plaisir sur routes ouvertes.  

Malgré les conditions automnales de notre essai mélangeant givre, pluie et même neige, la Nissan Z a montré une polyvalence acceptable, digne d’une voiture de production actuelleCertes, il faut particulièrement doser son pied droit, car le patinage n’est jamais bien loin, même sans appuyer sur le bouton ESC off. Nous l’avions constaté lors de notre article sur l’initiation au drift sur circuit, la lignée des Nissan Z toujours été une excellente base de voitures avec lesquelles il est agréable de glisser, si les conditions le permettent 

Côté consommation, la Nissan z est annoncée pour 10.8 l /100km, et nous avons mesuré plus de 12 l / 100 km sur notre essai, effectué en grande majorité en conditions humides. La voiture n’offre pas différents modes de conduite sélectionnables, ce sera votre pied droit qui contrôlera directement vos consommations.  

Au niveau des tarifs, notre version Performance se situe au milieu de gamme, commençant par la version Sport (à partir de CHF 68’900.-) et culminant par la version Nismo (CHF 86’900.-), qui est également disponible à la commande en Suisse.  

 

Bien que non importée en Europe et donc étant un produit à part dans la production actuelle, les concurrentes à la Nissan Zà ce niveau de prix, sont présentes et se nomment notamment Ford Mustang (V8 de 446 chà partir de CHF 66’500)Toyota GR Supra (version V6 de 340 ch à partir de CHF 76’400.-), ou encore BMW M2 (V6 de 48chà partir de CHF 94’500.-)Quant à une Porsche 992 Carrera T, elle coûte près du double (à partir de CHF 166’500.-). Cependant, de par leur diffusion bien plus large en Europe, aucune de ces voitures n’est aussi exclusive que la Nissan Z !  

L’avis de Sport-Auto.ch

Durant ce court essai peu commun que nous pouvons qualifier de quatre saisons (!), la Nissan Z s’est montrée très enthousiasmante à conduire. Avec son look réussi, sa motorisation sans filtres tout en étant convaincante par ses prestations, on a plutôt de la peine à la rendre. Au volant on (re)plonge dans un monde qui flaire le plaisir de conduite engageant, sans fioritures, mais gardant la philosophie GT qui permet d’avaler les kilomètres. La Nissan Z représente une pépite d’exclusivité dans le marché automobile actuel.  

nicolas[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Forte identité
  • Moteur expressif
  • Plaisir de conduite
  • Exclusivité
Contre...
  • Détails de finitions intérieures
  • Mauvaise visibilité arrière

Merci à all.cars Global GmbH pour ce prêt de cette Nissan Z. 

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