CUPRA
TAVASCAN VZ

L’essai Sport-Auto.ch du 29 juillet 2025

Rédaction : Nuno Ferreira
Photographies : Nuno Ferreira

La mondialisation a cela de bon qu’elle permet des économies d’échelle, une rationalisation de la production et plus d’efficience. A l’opposé, elle a tendance à tout niveler et rendre parfois insipide voir… bof ! Chez Volkswagen, on a bien compris depuis longtemps les avantages du partage des composants dans son groupe. Volkswagen, Skoda, Audi et Cupra ont tous leur propre public-cible défini. Cupra est donc un constructeur généraliste qui propose des modèles au design singulier (plus affirmés que VW) et au comportement plus dynamique. Nos derniers essais ont confirmé cette vocation du constructeur espagnol issu de la marque ibérique Seat.

Le Cupra Tavascan est basé sur la plateforme MEB commune aux modèles VW ID.4, ID.5, Audi Q4 e-tron, Skoda Enyaq et même Ford Explorer et autre Ford Capri. Notre version d’essai VZ dispose de la motorisation la plus puissante de la gamme. Elle distille ses 340 chevaux délivrés par deux moteurs électriques via ses quatre roues motrices. Elle fait partie de cette catégorie dite des SUV coupé chère à de nombreux constructeurs et, visiblement, à une large clientèle.

Là où ses cousines ID.4 et ID.5 proposent un design consensuel, voir banal, le Tavascan offre un look affirmé, un design singulier, une signature lumineuse originale ou encore des couleurs spécifiques. De profil, la Cupra présente des lignes plongeantes vers l’avant. Le hayon se termine avec une légère “queue de canard” tandis que le capot plonge sur une face avant relativement massive. Le tout repose sur de grandes jantes de 21’’ au look travaillé bicolore.

0-100km/h (s) : 5.5

Vmax (km/h) : 180

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.92

4×4
2x mot. électr.
340 ch / 545 Nm
2’355 kg

La face avant est réalisée en deux couleurs, Tavascan Blue metallic pour la couleur carrosserie (CHF 1’200.-) et noir brillant. Les surfaces noires sont agrémentées d’engravures de forme triangulaire. Le triangle, parlons-en. C’est une forme que l’on retrouve un peu partout sur et dans la voiture. Il s’agit justement de la signature de la marque.

On retrouve des triangles dans les phares avant et dans les phares arrière. Le logo Cupra, qui s’inscrit justement dans un triangle, est lumineux sur le hayon et s’éclaire également sur le capot. L’allure générale du Tavascan est plaisante et suggère une certaine dynamique malgré une hauteur imposante.

A l’intérieur, on retrouve un design original mais un peu… tortueux. La présentation générale est de qualité malgré la présence de quelques plastiques de moins bonne facture. Une teinte légèrement bleutée mélangée à des touches cuivrées agrémente la présentation soignée.

On s’installe dans de confortables sièges revêtus d’un tissu à l’aspect d’Alcantara avec de petites perforations triangulaires et des surpiqures cuivrées. Nos yeux sont attirés par l’écran central d’infodivertissement de 15 pouces qui semble rapporté à l’habitacle. Le volant à méplat (bas) dispose de nombreux boutons tactiles donc la manipulation est toujours aussi peu pratique. On retrouve également les boutons Drive et Cupra déjà présents sur la Born. Ceux-ci permettent d’accéder rapidement aux modes de conduite disponibles (Range, Comfort, Performance, Cupra, Individual et Traction).

Entre les sièges, on retrouve “la colonne vertébrale de l’habitacle”, sorte d’arche en forme de Y à la structure de type écailles. Cet élément de style est très présent entre les sièges conducteur et passager. Les occupants de la banquette arrière sont également soignés puisqu’ils bénéficient de sièges chauffants et même de 2 prises USB-C (également 2 USB-C à l’avant) tout en profitant de la vue à travers le toit panoramique.

Côté rangement, on dispose d’un grand compartiment central permettant le rangement d’accessoires relativement volumineux. Le coffre offre une capacité de 540 litres tandis que, contrairement à d’autres voitures électriques, aucun compartiment de rangement n’est disponible sous le capot.

Lorsque l’on quitte les agglomérations, on profite pleinement de la puissance et du couple. Le 0-100 km/h est parcouru en 5.5 secondes alors que la vitesse est limitée à 180 km/h. L’amortissement est maîtrisé et les irrégularités de la route sont plutôt bien absorbées. Le comportement général, relativement neutre, est favorisé par une répartition des masses (49/51) quasi idéale et un centre de gravité bas grâce à l’emplacement des batteries. En la brusquant un peu, vous aurez néanmoins droit à un léger survirage en sortie de courbe serrée.

La direction est agréable mais pourrait être plus incisive. Sur les longs appuis chargés, on entend le travail (crissement) des pneus Continental (255/40 R21) mis à rude épreuve par le poids de l’engin (2355 kg). Le Tavascan dispose de trois modes de gestion du système électronique de stabilité (ESC) : ON, Sport ou OFF. De façon générale, le comportement est agréable et dynamique sans pour autant qu’on puisse qualifier le Tavascan de vraie sportive.

La gestion du freinage est sans aucun doute le point critique de cette Cupra. En effet, l’attaque des freins est totalement aléatoire et vous surprendra à chaque sollicitation. La course de la pédale varie beaucoup en fonction du mode de régénération de la batterie. A mon sens, cette gestion peut même s’avérer dangereuse suivant les situations de conduite. Le Tavascan ne dispose pas de mode “One pedal” mais permet néanmoins de régler le niveau de régénération souhaité sur trois niveaux paramétrables via des palettes situées derrière le volant.

L’autonomie annoncée de 512 km (WLTP) paraît difficilement atteignable dans la réalité. La batterie dispose d’une capacité nette de 77 kWh. Notre consommation moyenne durant l’essai a dépassé les 20 kWh/100 km sur les plus de 1500 km parcourus à une allure moyenne plutôt soutenue. Le constructeur annonce pouvoir faire passer la capacité de 10% à 80% en 30 minutes sur une borne d’au moins 135 kW. Au final, ne comptez pas trop dépasser les 400 km d’autonomie avec une charge complète pour une conduite dynamique sur routes variées.

Côté tarif, le Tavascan VZ s’échange à partir de CHF 63’500.- tandis que notre modèle d’essai en finition Adrenaline coûte CHF 68’700.-, options comprises. Ses cousines ID.4 et ID.5 sont vendues à partir de respectivement CHF 60’800.- et CHF 62’600.- dans leur version GTX tandis que Ford demande environ CHF 51’500.- pour les Capri et Explorer Premium (les plus luxueuses) de même puissance. Autant dire que la Cupra fait payer relativement cher son design et ses finitions originales.

L’avis de Sport-Auto.ch

Le Cupra Tavascan VZ est une bonne voiture, polyvalente au quotidien et agréable en montagne. Ses performances et son comportement en font un SUV coupé dynamique sans qu’il ne soit réellement sportif. Son principal défaut concerne le freinage et plus particulièrement le feeling à la pédale inconstant.

Il est légèrement plus cher que ses concurrentes qui disposent de la même plateforme MEB du groupe VW alors qu’il est le seul à être fabriqué en Asie, plus précisément à Anhui en Chine. Cependant, son design original très réussi par rapport à ses concurrentes, et notamment ses cousines VW et Audi, attirera sans doute les personnes qui aiment se démarquer… mais pas trop.

nuno[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Design original
  • Présentation intérieure
  • Polyvalence
  • Dynamisme
Contre...
  • Freinage
  • Poids
  • Prix

Merci à Cupra Switzerland pour le prêt de cette Cupra Tavascan VZ. 

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