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FIA WEC – Rebellion s’impose aux 6 Heures d’Austin, Sébastien Buemi 2e

Lone Star Le Mans. Telle a été l’appellation officielle des 6 Heures d’Austin disputées sur le Cota, the Circuit of the Americas. Ce circuit des Amériques a vu dimanche soir la Rebellion R13 de l’écurie Rebellion Racing, qui court sous pavillon suisse, fêter sa deuxième victoire de la saison 2019-2020 du championnat du monde d’endurance FIA WEC. Le pilote vaudois Sébastien Buemi est quant à lui monté sur la 2e marche du podium, à 51 secondes des vainqueurs.

Pilotée par le Brésilien Bruno Senna, le Français Norman Nato et l’Amércain Gustavo Menezes (photo ci-contre, de gauche à droite, avec Hugues de Chaunac, le directeur d’Oreca, et Calim Bouhadra, le directeur de Rebellion), qui avaient réalisé le meilleur temps des essais, la Rebellion R13 s’est imposée avec très exactement 51’’524 d’avance sur la Toyota numéro 8 dont le Vaudois Sébastien Buemi partageait le volant avec le Néo-Zélandais Brendon Hartley et le Japonais Kazuki Nakajima. Quant à la troisième place, elle est revenue à la Toyota numéro 7 – confiée au Britannique Mike Conway, au Japonais Kamui Kobayashi et à l’Argentin Pechito Lopez – qui a terminé à deux tours des vainqueurs et qui était encore plus pénalisée que la numéro 8.

Afin d’entretenir artificiellement le suspense, la FIA équilibre les performances des différentes forces en présence en attribuant un lest qui pénalise les voitures les mieux placées au championnat. Les Toyota numéro 7 et numéro 8 devaient ainsi rouler à Austin à respectivement 2’’77 et 2’’21 de leurs chronos théoriques, alors que la Rebellion numéro 1 n’était pénalisée que de seulement 0’’55. Du coup, les chances de s’imposer des Toyota était considérablement réduites. Elles devaient en effet espérer que le Rebellion Racing ne réalise pas une course parfaite.

Or, le trio Menezes-Nato-Senna et leurs mécaniciens ont bel et bien réalisé un sans faute au Texas. Cela pour le plus grand plaisir d’Alexandre Pesci qui a relevé qu’il était «très fier de cette victoire due à une parfaite stratégie et à un non moins parfait travail de l’équipe». Le président et propriétaire de Rebellion ajoutait en outre que cette victoire, survenue une semaine après l’annonce que son équipe se retirerait du sport automobile après les 24 Heures du Mans de cette année, « permettait de prouver une nouvelle fois que Rebellion était une équipe sérieuse, disciplinée et professionnelle. »

Le premier qualitatif «sérieuse» est-il à mettre en relation avec un récent article de l’hebdomadaire français Auto-Hebdo? En tout cas, Thibaut Villemant, le journaliste responsable du WEC à Auto-Hebdo, avait commenté comme suit le retrait de Rebellion, deux mois seulement après avoir lié son avenir à Peugeot avec lequel il aurait dû participer au championnat du monde d’endurance à partir de 2022 : « Avec tout le respect que nous avons pour l’écurie suisse, nous peinions à comprendre la nécessité (hormis financière) d’un constructeur comme Peugeot de s’allier avec un privé. D’autant plus que c’était ce dernier qui donnait l’impression de tirer les ficelles. Même la petite sœur des 905 et 908 se serait appelée Peugeot-Rebellion, ce qui, avouons-le, ne faisait pas très sérieux. Un partenariat censé être autant financier que sportif, alors que l’intégralité des membres du Rebellion Racing – qui est en réalité un prête-nom – œuvrant sur les circuits étaient sous contrat avec Oreca. » Tout cela peut en effet expliquer l’adjectif «sérieuse» utilisé par Alexandre Pesci pour qualifier le Rebellion Racing.

On relèvera qu’Hisatake Murata, le président de l’écurie Toyota, s’est montré très sportif, au terme des 6 Heures d’Austin, en adressant le message suivant à l’écurie courant sous pavillon suisse: « Félicitations à chacun des membres de Rebellion Racing pour cette course exemplaire ! » Ses pilotes étaient en revanche déçus, à l’image de Kamui Kobayashi, 3e sur la Toyota numéro 7. A l’issue de la course, l’ancien pilote de Sauber en F1 devait en effet déclarer ce qui suit : « Une troisième place était ce que nous pouvions espérer de mieux compte-tenu du grand handicap qui nous a été infligé. C’est frustrant… »

Même frustration chez son coéquipier argentin Pechito Lopez qui habite depuis plusieurs années dans le canton de Vaud : « Ce n’est pas facile d’arriver à une course en sachant pertinemment que nous conduirons la LMP1 la moins rapide du plateau… »

Sébastien Buemi, 2e sur la Toyota numéro 8 qui était moins pénalisée que la Toyota numéro 7, était lui aussi fataliste même s’il tenait à féliciter Rebellion.

Sébastien Buemi : « Nous avons obtenu le meilleur résultat que l’on pouvait espérer aujourd’hui. Il n’y a vraiment pas grand-chose que nous aurions pu mieux faire. Bravo tout de même à Rebellion pour sa victoire. Nous n’étions pas en mesure de nous imposer cette fois-ci et notre course a malheureusement été solitaire car nous n’avons pas pu non plus nous battre contre la numéro 7 qui a dû composer avec un lest encore plus important que le nôtre. »

Au niveau suisse, on relèvera encore le 7e rang au classement général et le 4e en LMP2 du trio Antonin Borga-Alexandre Coigny-Nicolas Lapierre, sur l’Oreca du Cool Racing, ainsi que la 27e place (7e en LMGTE-AM) de Thomas Flohr (photo) associé à deux Italiens, Francesco Castellacci et l’ancien pilote de F1 Giancarlo Fisichella, au volant d’une Ferrari 488 GTE Evo. Sachez enfin que la prochaine course, l’antépénultième de la saison, aura lieu le 20 mars à l’enseigne des 1000 Miles de Sebring. Les deux dernières épreuves de cette saison 2019-2020 sont agendées le 25 avril (6 Heures de Spa) et les 13-14 juin (24 Heures du Mans). Rappelons que Rebellion alignera dans ces deux dernières courses de la saison une seconde voiture pour le Genevois Louis Delétraz qui sera associé aux Français Romain Dumas et Nathanël Berthon.

Lone Star Le Mans 2020 :
1 #1 Rebellion Racing (Senna/Menezes/Nato) 189 tours
2 #8 Toyota Gazoo Racing (Buemi/Nakajima/Hartley) +51.524secs
3 #7 Toyota Gazoo Racing (Conway/Kobayashi/López) +2 tours
4 #22 United Autosports (Hanson/Albuquerque/Di Resta) +7 tours
5 #37 Jackie Chan (Tung/Aubry/Stevens) +7 tours
6 #38 JOTA (Gonzalez/Da Costa/Davidson) +8 tours

Classement complet

Credit photo : FIA WEC, Laurent Missbauer, Rebellion Racing, Toyota Gazoo Racing

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