PORSCHE
718
GTS 4.0

L’essai Sport-Auto.ch du 10 février 2021

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Bob de Graffenried

 

Après avoir implanté un flat4 2.5L suralimenté de 365 ch dans sa 718 GTS, Porsche a surpris tout le monde en annonçant l’année passée le retour du flat6 atmosphérique avec la GTS 4.0 ! Exception faite de la 718 Spyder récemment essayée (plus chère et moins polyvalente), cette nouvelle mouture de 400 ch hisse la Boxster dans une nouvelle dimension. D’ailleurs, pour célébrer les 25 ans de la Boxster, Porsche a récemment présenté une version limitée « Boxster Edition 25 ans » basée sur cette même GTS 4.0. L’hiver battant son plein, la neige a joué les trouble-fêtes dans l’essai de cette propulsion découvrable. En route !

Disponible à la fois en coupé (Cayman) ou cabriolet (Boxster), la 718 GTS 4.0 est visuellement plus sage que les délurées Spyder et GT4 dotées de boucliers plus agressifs. Elle conserve donc le dynamisme et la finesse du modèle de base, tout en abaissant sa garde au sol de 20 mm grâce à la présence de série du châssis PASM (Porsche Active Suspension Management). Les jantes optionnelles « 718 Sport » noires de 20 pouces ont laissé place, pour l’hiver, à d’élégantes jantes argentées de 18 pouces qui tranchent avec le Vert Python de notre modèle d’essai.

0-100km/h (s) : 4.5

Vmax (km/h) : 293

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.51

propulsion
6 cyl. 4.0L atmo
400 ch / 420 Nm
1’405 kg

Muni du pack intérieur GTS de couleur Craie (CHF 5’750.-), l’habitacle se différencie du reste de la gamme en proposant un très beau mélange de carbone et d’alcantara parsemé des sigles GTS sur les seuils de portes et les sièges. Comme d’habitude chez Porsche, les possibilités de personnalisation sont nombreuses, il est donc tout-à-fait possible de choisir un équipement en cuir en différentes teintes ou d’opter pour les baquets à dossier fixe (CHF 6’510.-). Dans notre voiture d’essai, les sièges Sport Plus adaptatifs (CHF 3’420.-) aux 18 réglages électriques proposent un bon compromis entre confort et maintien. 

Si certains diront qu’en 2021, l’ergonomie de la 718 commence à dater, d’autres – comme moi – apprécieront la présence de boutons physiques pour gérer la climatisation ou les fonctions liées à la conduite ! Le petit volant en alcantara est agréable au toucher et tient bien en main. Le pack Sport Chrono étant de série sur la GTS 4.0, il est muni du sélecteur rotatif de modes de conduite.

Tourner la clé (située à gauche, s’il vous plait !) et entendre le flat6 s’ébrouer dans son grondement métallique si caractéristique est toujours un grand moment. A première vue et aux yeux des puristes, la boîte manuelle aux débattements si courts semble l’alliée parfaite de ce bloc atmosphérique de 4 litres. Si le couple de 420 Nm est identique à celui de la 718 Spyder, la puissance a été revue à la baisse, affichant 400 ch contre 420 ch pour la Spyder. Cela se traduit par un petit dixième perdu sur le 0-100 km/h, effectué en 4,5 secondes. Autant dire qu’au volant, je n’ai ressenti aucune différence.

En revanche, je vais pester à nouveau contre l’étagement de la boîte manuelle, trop long pour exploiter sereinement ce flat6 sur la route ! A 7’000 trs/min, régime auquel la puissance est maximale, le compteur indique 115 km/h sur le deuxième rapport, et ce n’est pas fini, la zone rouge culminant à 7’800 trs/min ! Ce défaut est légèrement atténué sur la boîte automatique à double embrayage PDK dotée de 7 rapports, contre 6 sur la présente boîte manuelle. Dopant les performances de cette GTS de manière impressionnante (0,5 secondes de moins sur le 0-100 km/h malgré un poids supplémentaire de 30 kg), la boîte PDK sera sans doute le choix de ceux qui privilégient les performances au plaisir intense qu’offre cette boîte manuelle dans son maniement.

Les conditions hivernales de cet essai ne m’auront pas permis d’exploiter cette 718 GTS 4.0 sur le sec. Sur la neige, elle s’est logiquement montrée joueuse tout en étant très maniable, au point d’avoir envie de répéter l’exercice indéfiniment, qui plus est cheveux au vent et bercé par la sonorité lyrique du flat6 ! En revanche, la motricité reste étonnamment bonne sur route mouillée malgré la présence des pneus hiver. On est loin du caractère joueur de l’Alpine A110, qui se met facilement en travers notamment à cause (ou grâce !) à son couple maximal disponible bien plus bas dans les tours.

En mode Sport+, l’échappement sport présent de série accentue encore le timbre du flat6 qui s’apprécie à tous les régimes. Les suspensions se raffermissent et confèrent aux 1’405 kg de la bête un comportement dynamique de premier ordre. Avec, comme c’est souvent le cas chez Porsche, un train avant et une direction aux petits oignons offrant un excellent feedback de la route. 

La monte pneumatique hivernale et les chaussées humides rendent impossible la comparaison avec la 718 Spyder supposée être encore plus performante en virage grâce à son châssis spécifique. Mais ce que la GTS perd légèrement en efficacité, elle le compense au chapitre de la polyvalence grâce à sa capote entièrement électrique. Cette dernière peut être déployée en roulant jusqu’à 70 km/h, là où il faut s’arrêter et s’armer de patience pour rabattre manuellement celle de la Spyder. Cette différence de taille se distingue également au niveau du coffre arrière qui est en permanence accessible, alors qu’il est inutilisable dans la Spyder lorsque la capote est fermée (les points d’ancrage de la capote venant se fixer sur le hayon, ce dernier ne peut plus bouger). 

Si la consommation demeure un peu plus élevée que sur certains moteurs suralimentés de puissance équivalente, la désactivation de la moitié des cylindres à faible charge permet de limiter les frais. Annoncée à 10.9 l/100km en cycle mixte (WLTP), la consommation en conduite sportive peut dépasser les 15 l/100km. En revanche, en adoptant une conduite plus coulée, il est possible de descendre sous la barre des 10 l/100km.

La Porsche 718 Boxster GTS 4.0 est disponible à partir de CHF 106’000.-, soit près de CHF 20’000.- de moins que la 718 Spyder (dès CHF 123’400.-). Avec de nombreuses options, notre Boxster d’essai culmine malgré tout à CHF 129’700.-. La concurrence étant inexistante dans ce marché de niche des roadsters à moteur arrière, on ne peut pas dire que son prix soit démesuré. Surtout en comparaison à celui de sa grande sœur, l’iconique 911, pour laquelle il faudra compter CHF 148’800.- en version Carrera Cabriolet… hors options !

L’avis de Sport-Auto.ch

Sur le papier, cette nouvelle 718 Boxster GTS 4.0 de 400 ch n’est pas sensiblement plus performante que la version précédente munie du flat4 2.5L turbo de 365 ch. Mais au volant, le flat6 4.0L atmosphérique l’emporte aisément de par sa sonorité et son agrément exceptionnel, ce qui justifie pleinement sa présence sur une déclinaison plus polyvalente et plus accessible que la 718 Spyder.

Tiraillée entre les normes d’émissions contraignantes et les puristes attachés à ce genre de mécaniques, Porsche s’efforce à abaisser la consommation de ses moteurs afin de pouvoir encore proposer ce type de voitures en 2021. Disponible en boîte manuelle ou PDK, cette Boxster-là est certainement la plus désirable de toutes!

bob[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Plaisir de conduite
  • Sonorité
  • Retour du flat6 atmo dans une Boxster !
  • Disponible en boîte manuelle ou PDK
  • Ouverture capote jusqu’à 70km/h
Contre...
  • Etagement de boîte trop long

Merci à Porsche Suisse pour le prêt de cette Porsche 718 Boxster GTS 4.0.

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