Édito du 15 décembre 2016

 

6 novembre, 16h48. Les conditions météorologiques et de luminosité vont mettre fin prématurément à notre séance photo. Pourtant peu adepte de cette pratique, je me prends en selfie pour passer le temps. L’automne est bien entamé, le vent s’est levé, il fait froid et humide. La raison de ma présence au bord de cette route glissante ? J’attends Steve entre deux passages avec la Seat Ibiza Cupra que je dois photographier en filé. Pas franchement agréable dans ces conditions. Il sera juste possible de capturer le strict nécessaire avant la tombée de la nuit. Mais pourquoi faire tout cela, après tout ? Alors que les constructeurs mettent à notre disposition un grand nombre d’images de qualité… L’idée est essentielle : nous tenons à vous proposer un contenu visuel exclusif et contextualisé. Et notre passion conjointe pour la photographie nous pousse à respecter au mieux cet objectif.

Une année après le lancement de notre rubrique « Puissance Max » consacrée à l’automobile sportive, il est temps pour nous de jeter un œil dans le rétroviseur ainsi que sur la situation actuelle de l’automobile.

 

28 sportives, rien que ça !

 

Partis avec comme objectif ambitieux de couvrir 24 essais en une année, nous ne pouvons qu’être satisfaits de la confiance attribuée rapidement par la majorité des constructeurs. Un grand MERCI à eux ! Cependant, il nous manque encore quelques acteurs clé du marché de l’automobile sportive, tels que BMW ou Mercedes. Et nous continuerons de travailler dur afin de vous en proposer des essais dès que nous en aurons les opportunités… si elles se présentent !

 

Le rouge sans complexe !

 

Souvent boudé depuis les années nonante, le rouge semble revenir peu à peu à la mode. Ainsi, ce sont huit voitures qui nous ont été mises à disposition en rouge, sans compter celles dont nous n’avons pas encore publié les essais… Certes, ce n’est pas représentatif de la proportion de véhicules rouges en circulation – même parmi les modèles sportifs – mais c’est néanmoins un indicateur fort des constructeurs qui choisissent généralement la teinte qu’ils estiment la plus pertinente pour les modèles confiés à la presse.

Bien qu’il inonde toujours le marché, le noir fut quant à lui discret, ce dont nous ne sommes pas plains vu les désavantages que cette couleur occasionne lors des séances photo : difficulté de faire ressortir les formes, reflets, saletés voyantes, etc.

 

La boîte manuelle, dernier sursaut d’orgueil ou retour en force ?

 

La fin de la boîte manuelle est prédite depuis des années par certains experts, malgré son attrait économique sur les véhicules low cost. Elle est souvent dénigrée dans les véhicules sportifs, du fait de sa lenteur relative comparée aux boîtes robotisées dont les progrès techniques commencent à se tasser quelque peu. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sept secondes de moins pour l’Alfa Giulia QV sur la boucle du Nürburgring lorsqu’elle est équipée de la boîte automatique ZF et c’est une large majorité d’acheteurs qui s’orienteront vers cette transmission, également pour ses aspects ergonomique et écologique.

Et la conduite sportive dans tout cela ? Que représentent sept secondes de plus sur 21km à côté de l’expérience vécue par notre pied gauche et notre main droite ? J’ai envie de dire, pas grand-chose !!!

Heureusement, grâce à son coût de production moindre, la boîte manuelle n’est pas encore morte, en particulier dans les voitures sportives qui se veulent accessibles financièrement. Ainsi, elle a concerné huit de nos 13 essais des véhicules de moins de CHF 50’000.-, une bonne nouvelle ! En pratique, il faut reconnaître que les boîtes robotisées ont de nombreux atouts, mais en tant que passionnés de conduite, nous souhaitons évidemment longue vie à la boîte manuelle. Quelle sera la tendance en 2017 ? La prochaine Porsche 911 GT3 sera-t-elle à nouveau disponible en boîte manuelle comme le laissent supposer certaines rumeurs ? Nul doute que la réponse de Porsche à cette question aura de l’influence sur la totalité du marché des voitures sportives.

 

Répression, autonomisation et écologie : vers la fin de l’automobile-passion ?

 

Concrètement, il faut être réaliste. Un simple regard en arrière sur la production automobile des années 80 et antérieures permet de constater que l’automobile a perdu une grande partie de sa superbe. Le premier tournant fut incontestablement l’arrivée de l’électronique, qui engendra progressivement le développement d’équipements de sécurité, de confort, de divertissement, etc. La voiture en soit n’est plus ludique, mais c’est ce qu’il y a à l’intérieur qui intéresse surtout l’acheteur lambda. Vinrent ensuite les normes anti-pollution, avec les conséquences que l’on connaît sur la cylindrée des moteurs et le phénomène du « downsizing ». S’ajoutent à cela des lois toujours plus répressives, des contrôles fréquents et une liberté d’action en constante baisse. Comme si cela ne suffisait pas, les voitures vertes se font de plus en plus nombreuses, mais ce qui pourrait tuer à terme l’automobile-passion que nous aimons, ce sont bel et bien les voitures autonomes, électriques ou pas…

Paradoxalement, le développement continu des moteurs à combustion se traduit par l’arrivée de modèles toujours plus puissants. Les progrès sur les châssis et sur l’emploi de matériaux légers autorisent des performances toujours plus folles, inutilisables sur la route, et de surcroît accessibles à une minorité, puisque chaque constructeur doit respecter les limites strictes d’émission de CO2 sur l’ensemble de sa production. Heureusement que les GTI polyvalentes et accessibles continuent d’exister malgré une tendance à l’aseptisation.

Ce qui est réjouissant, c’est que malgré l’omniprésence de technologies parfois inutiles, la diminution des cylindrées et l’utilisation de matériaux légers permettent de contenir le poids des véhicules, voire même de le baisser sur certains modèles. Et cette tendance risque bien de s’accentuer avec l’arrivée courant 2017 du cycle d’évaluation de pollution WLTC qui remplacera l’irréaliste NEDC, et qui va assurément – malgré l’adaptation des valeurs limites en conséquence – remettre un coup de pression supplémentaire sur les constructeurs !

 

Ggaaazzzzzzzzzzz pour 2017 !!!   

      

MERCI à vous, chers lecteurs, qui nous donnez raison d’exister. Depuis le mois de mai, vous êtes près de 700 à manifester votre intérêt pour notre page Facebook, contribuant aux 85’500 visites générées en 12 mois sur notre rubrique essais. Et ce n’est qu’un début ! Même si, pour la plupart d’entre vous, nous ne vous connaissons pas, le fait de constater une fréquentation grandissante est un grand vecteur de motivation, en plus de notre passion dévorante pour l’automobile.

Au nom de toutes les personnes passionnées qui permettent, semaine après semaine, la réalisation de nos essais, articles et reportages, je vous adresse mes meilleurs vœux de fin d’année et un départ sur les chapeaux de roues pour 2017 !

 

bob[@]sport-auto.ch

La Test Team au complet : Isabelle Crausaz, Laurent Missbauer, Michael Esteves, Sébastien Moulin et Bob de Graffenried, en compagnie de la Ford Focus RS 2016

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email