AUDI
A6 AVANT
3.0 TFSI

On retrouve sur la face avant de notre modèle, équipé du pack extérieur S line (CHF 1490.-), de larges prises d’air avec évents latéraux qui redirigent l’air vers les roues. Au centre trône un élégant logo Audi blanc en relief, et non pas plastiqué comme sur l’actuelle RS3. Quelques capteurs et senseurs greffés asymétriquement dans la calandre rendent l’apparence à l’avant légèrement moins « propre » qu’une SQ8 par exemple. Tout comme cette dernière, les signatures lumineuses des phares avant et arrière peuvent être personnalisées. À noter également qu’on retrouve ici de vraies sorties d’échappement, et non factices comme sur l’ancienne génération.

Sans surprise, l’habitacle est spacieux et offre un espace généreux aux passagers arrière notamment. On dispose ici de l’intérieur S Dinamica/cuir (CHF 3230.-), dont les accents en « rouge express » réduisent l’austérité de l’habitacle de notre modèle. Pour ceux qui recherchent plus de gaité, pas de soucis : Audi offre plusieurs teintes de cuir à choix, dont le brun ou beige. La qualité des matériaux est bonne et le mobilier robuste : le socle de la dalle de l’écran principal ne bouge et craque pas. On retrouve ici un écran passager tactile de 10,9 pouces compris dans le pack « Tech Pro » en option (CHF 2630.-).  

On dispose également ici du pack « éclairage ambiance pro » (CHF 390.-) qui, étonnamment, propose des achats intégrés additionnels s’inspirant par exemple des couleurs des anciennes Audi Quattro A2 gr.B. Le toit panoramique opaque (CHF 3070.– ), est quasi identique que celui de notre essai de la nouvelle Renault Espace. Contrairement à cette dernière, l’Audi A6 n’offre pas le volume de coffre le plus grand dans son segment (466 litres, sièges non rabattus). 

L’A6 Avant est un compagnon de route idéal. Vous êtes bercés par le son 3D du Bang & Olufsen Premium Sound (CHF 640.-) avec ses haut-parleurs intégrés aux appuie-têtes avant, l’assistant de conduite « adaptatif plus » est bien calibré et le mode confort filtre très bien les aspérités de la route. Malheureusement, le V6 3.0 TFSI de 367 ch n’est pas très expressif, il faudra éteindre la musique pour entendre le timbre du moteur… On aurait aimé pouvoir choisir un échappement plus sportif, même en tant qu’option supplémentaire. 

Le moteur est aidé par un une micro hybridation de type MHEV Plus 48V. Telle une main géante entraînant vers l’avant le véhicule, la combinaison de cette assistance électrique avec le V6 offre une poussée forte et constante. Le 0-100 km/h est abattu en 4.7 secondes. Pas mal, sachant que c’est un break d’entrée de gamme dans blason « S » ou « RS ». Le système ACC (alternateur de chaîne cinématique) permet de manœuvrer de manière entièrement électrique, sans réveiller le V6. De plus, la voiture est équipée d’une suspension pneumatique adaptative qui peut élever la voiture pour gravir des éventuels chemins rocailleux.

Grâce aux efforts des ingénieurs Audi sur l’hybridation légère et l’aérodynamisme, la nouvelle A6 sait se montrer sobre : nous avons mesuré une consommation moyenne de 7.9l/100km sur autoroute, et 8.3l/100km sur routes secondaires. Celles-ci nous mènent à présent au « Chuenisbärgli » près d’Adelboden, un endroit mythique du ski alpin suisse. C’est sur ce flanc de montagne que se situe l’une des pistes de slalom les plus difficiles du championnat du monde. Lorsque la neige ne le recouvre pas, on y retrouve des petites routes étroites sinueuses. Voyons à présent comment l’A6 Avant s‘y comporte ! 

Grâce aux roues arrières directrices qui réduisent virtuellement l’empattement de ce long break, l’A6 Avant montre un dynamisme très convainquant dans les virages serrés, et ce même avec nos pneus d’hiver (255/35 R21). Précis et souple : voilà comment le comportement de conduite se ressent à travers le volant. Le couple disponible rend les relances véloces. Les paysages défilent… et le pack « Air Quality » avec ionisateur (CHF 530.-) s’occupe même de filtrer les odeurs de vaches broutant paisiblement dans les prairies à l’extérieur. 

Tel un skieur de slalom, l’A6 avale les virages avec une facilité surprenante. À la différence qu’elle le fait mieux dans les montées que dans les descentes. La voiture accuse un poids de 2075 kg, soit seulement 7 kg de moins que la précédente RS6 et son moteur V8 4.0 litres. Le manque de consistance de la pédale de frein limite également la confiance du conducteur. De plus, la voiture manque de frein moteur : lors des rétrogradages, celui-ci n’arrive pas à retenir suffisamment la vitesse.  

Le système Quattro, quant à lui, n’est jamais pris en défaut et passe chacun des 367 chevaux sur la route, quelles que soient les conditions. En revanche, en désactivant l’ESP, l’A6 permet au conducteur de s’amuser en sorties d’épingles avec de belles dérives contrôlables. Très fun et… inattendu ! 

Les tarifs de l’Audi A6 Avant 3.0 TFSI débutent à partir de CHF 93’550.-, et notre exemplaire optionné culmine à CHF 130’195.-. Elle se situe dans un segment désormais grandement déstabilisé par les variantes électriques, dont l’autonomie progresse de plus en plus. Reste toutefois à prendre en compte leur masse : une Audi A6 e-tron quattro sera évidemment plus puissante (428 ch)…mais bien plus lourde (2350 kg). Ce surpoids important n’est pas sans conséquence sur le comportement routier, qui laisse encore une vraie place aux modèles thermiques bien optimisés comme cette A6 TFSI. 

Les deux concurrentes directes de l’Audi A6 Avant 3.0 TFSI sont germaniques et se nomment BMW 550e xDrive Touring (313 ch + 197 ch électriques, 2285 kg, à partir de CHF 95’700.-), et Mercedes E 450 4MATIC Break (381 ch + 23 ch électriques, 2045 kg, à partir de CHF 96’100.-). Face à elles, l’A6 Avant vise le tableau de l’efficacité sur tous les terrains, avec une petite touche de plaisir de conduite grâce au différentiel quattro sport. On reste cependant un peu déçus par le manque de sensations sonores de son moteur V6 TFSI.