LE 10E ANNIVERSAIRE
DE GENESIS

Le reportage Sport-Auto.ch du 23 octobre 2025

Texte: Laurent Missbauer
Photos: Laurent Missbauer, Genesis et Bentley

Genesis, la division de luxe de Hyundai, fête ses 10 ans. C’est en effet le 4 novembre 2015 qu’elle est devenue une marque à part entière. A l’occasion de ce 10e anniversaire, Genesis Suisse nous a permis de faire plus ample connaissance non seulement avec ses nouveaux modèles électriques mais également avec sa stratégie d’expansion. Celle-ci s’appuiera notamment sur la participation en 2026 aux 24 Heures du Mans.

A l’image de DS, qui caractérisait la gamme premium de Citroën entre 2009 et 2014 avant de devenir une marque à part entière le 1er juin 2014, Genesis était tout d’abord synonyme des modèles haut de gamme de Hyundai avant de devenir elle aussi une marque à part entière le 4 novembre 2015. Cela avec des ambitions qui devraient culminer l’année prochaine avec son engagement dans le WEC, le championnat du monde d’endurance dont les 24 Heures du Mans constituent l’épreuve reine.

Il n’y a pas dix mille façons pour une marque automobile de se faire une réputation prestigieuse. Une des façons les plus connues est de s’attaquer aux 24 Heures du Mans. Ce ne sont certainement pas Ferrari ou Ford qui nous contrediront. Le constructeur de Maranello s’est en effet imposé dans la grande classique mancelle à six reprises consécutives de 1960 à 1965 alors que le géant américain en a fait de même de 1966 à 1969, avant que Porsche, sous la houlette de Ferdinand Piëch, le petit-fils du fondateur Ferdinand Porsche, ne s’impose en 1970 et en 1971.

C’est ce même Ferdinand Piëch, devenu entretemps patron du groupe Volkswagen, qui est à l’origine des huit victoires aux 24 Heures du Mans remportées par Audi de 2000 à 2008. Et si la victoire de 2003 échappa à Audi, elle revint à Bentley (photo ci-dessus à gauche au milieu), autre marque du groupe Volkswagen à laquelle Ferdinand Piëch souhaitait associer une victoire prestigieuse afin de la positionner au-dessus de l’éternel rival Rolls-Royce.

C’est une stratégie similaire que suit actuellement Genesis, dont le logo ressemble justement à celui de Bentley. En s’engageant aux 24 Heures du Mans, le constructeur coréen entend marcher sur les traces de Porsche, Audi et Bentley et se positionner ainsi sur le segment du luxe de façon différente que Lucid, qui mise à fond sur l’électrification de ses modèles, ou que Lexus et Infiniti qui sont les deux marques de luxe de Toyota et de Nissan. Et le parallèle entre Genesis et Bentley ne se limite pas aux 24 Heures du Mans. Il passe également par Luc Donckerwolke (photo ci-dessous), le directeur du design et de la création de Genesis.

Ce talentueux designer belge, qui avait notamment travaillé chez Lamborghini avant de passer chez Bentley, est à l’origine de quelques-uns des plus beaux modèles ornés du «B» ailé, à commencer par le Bentley EXP Speed 6. Le coup de crayon de Luc Donckerwolke a non seulement permis de rajeunir toute la gamme Bentley mais également de l’anoblir. On ne s’étonnera donc pas que les Genesis actuelles, qui portent également la signature de Luc Donckerwolke, aient un petit air de Bentley. Cela vaut en particulier pour la G90 (photo ci-dessous à gauche).

Même constat pour la nouvelle Genesis eG80 électrique, que le constructeur coréen nous a permis de brièvement essayer du côté de St-Moritz (photo ci-dessous à droite). Cette Genesis eG80 est d’ailleurs la voiture de fonction de Jacky Ickx (deuxième photo en bas à droite), le nouvel ambassadeur de la marque qui, comme Luc Donckerwolke, est Belge lui aussi. Vainqueur à six reprises des 24 Heures du Mans, Jacky Ickx s’était déplacé l’année passée au Studio Genesis de Zurich, en compagnie de sa fille Vanina Ickx (deuxième photo en bas à gauche), afin de dire tout le bien qu’il pensait des ambitions de Genesis, ambitions concrétisées par la présentation à Zurich du prototype Genesis X Gran Berlinetta Concept.

D’autres prototypes ont vu le jour depuis. On pense en particulier à la Genesis X Gran Coupé et à la Genesis X Gran Convertible (photo ci-dessous) dévoilées cette année au Salon de Séoul. Toutes deux sont de très belles interprétations à deux portes de la limousine eG80 – e pour «electrified» – qui nous a laissé une très bonne impression entre St-Moritz et Zurich.

Et la Genesis X Grand Convertible se caractérisait par un intérieur bleu foncé qui n’est pas sans rappeler l’intérieur bleu clair de la Genesis GV60 qui nous a emmenés de Zurich et St-Moritz. C’était la première fois que nous conduisions une voiture dotée d’un volant bleu. Et c’était également la première fois que nous étions confrontés à une insolite sphère qui tourne sur elle-même lorsque la voiture est prête à démarrer. Il s’agit là d’un dispositif original qui indique que la voiture est bel et bien allumée et non pas éteinte. Si une telle indication n’a pas sa raison d’être dans une voiture thermique, car on entend immédiatement si le moteur est allumé, elle s’avère en revanche fort utile dans une voiture électrique.

Ce volant bleu et cette sphère qui tourne sur elle-même ne sont que deux exemples parmi tant d’autres de cette audace qui caractérise la volonté de Genesis de sortir des sentiers battus. Cette audace lui permettra peut-être de gagner quelques parts de marché dans le segment des voitures de luxe où le constructeur coréen dispose d’un certain nombre d’atouts. A commencer par celui du prix, qualifié de très compétitif par les responsables de la marque coréenne.

La nouvelle berline de luxe Genesis eG80 est en effet commercialisée «à partir de 87’100 francs» et se distingue, toujours selon les responsables de Genesis, «par un design premium distinctif, une technologie de pointe caractérisée notamment par deux moteurs électriques de 272 kW, un confort de premier ordre et des capacités d’autonomie qui, selon le cycle WLTP, lui permettent de parcourir 570 km avec une seule recharge». Et l’architecture «avancée» 800 volts «autorise des recharges rapides de 10 à 80% en seulement 25 minutes»

Sachez encore que la stratégie d’expansion évoquée au début de cet article passera par l’arrivée de Genesis sur quatre nouveaux marchés européens en 2026. La France, l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas viendront en effet s’ajouter aux marchés actuels que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse.

Genesis communiquera prochainement davantage de détails sur son modèle commercial et sur le fonctionnement de son réseau de distribution dans chacun des nouveaux marchés. En Suisse, où la marque est présente uniquement à Genève, Bâle et Zurich, Genesis continuera de proposer une expérience client que les responsables coréens qualifient d’«exceptionnelle». «Cette expérience est en effet fondée sur le concept coréen de son-nim que l’on peut traduire par invité précieux», nous a précisé Diego Battiston, le directeur des ventes de Genesis Suisse. 

Merci à Genesis Suisse pour cette invitation à découvrir à St-Moritz ses nouveaux modèles ainsi que sa stratégie d’expansion.

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