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WRC 2022 : Présentation Monte Carlo 2022

LE DEBUT D’UNE NOUVELLE ERE

Comme (presque) chaque année, le Rallye de Monte Carlo ouvrira la saison du Championnat du monde des Rallyes. Il s’agit, bien sûr, de l’une des épreuves les plus mythiques du WRC. Outre les innombrables histoires et anecdotes qui ont marqué l’épreuve, le Monte est l’occasion de découvrir les nouvelles équipes et équipages, les nouvelles décos des voitures, bref, c’est là que commence généralement l’histoire de chaque ‘mondial’.

Cette année encore, l’épreuve aura un intérêt particulier. En effet, avec le lancement de la nouvelle génération des WRC, les fameuses Rally1, le rallye sera l’occasion pour tous de se mesurer aux autres concurrents. Le niveau de performance de chaque voiture est une totale inconnue. Si tous les constructeurs engagés ont affûté leurs armes depuis de longs mois, ça sera la première occasion de comparer les chronos de la concurrence.

On imagine volontiers une concurrence féroce et on espère des performances de haut niveau de tous les concurrents pour de belles bagarres. Outre l’aspect de ‘vitesse pure’, ce nouveau championnat verra apparaître une composante tactique avec l’utilisation, à bon escient, du ‘boost électrique’ apporté par la nouvelle technologie hybride. On ne connaît pas encore l’utilisation qui pourra être faite de cette ‘option’ mais gageons qu’elle offrira de belles ‘empoignades’ et quelques prises de tête.

En 2017, lors du lancement de l’ancienne génération de WRC, on a vu les quatre constructeurs alors engagés s’imposer, tour à tour, sur les quatre premières manches du mondial. M-Sport Ford avait ouvert le bal avec un certain Sébastien Ogier au Monte Carlo, relayé par la Yaris WRC en Suède, la Citroën C3 WRC de Meeke au Mexique et la Hyundai i20 WRC de Neuville en Corse.

TOYOTA GAZOO RACING

L’équipe championne du monde en titre repart pour une nouvelle campagne WRC. C’est toujours le modèle Yaris qui défendra les couleurs de la marque mais dans une version… plus actuelle. Le look général de la voiture évolue avec le changement de modèle mais c’est surtout la partie mécanique qui prend une nouvelle direction.

Développée à partir d’une feuille blanche, l’ancienne Yaris WRC avait fait des débuts remarqués en 2017 avec une victoire dès son deuxième rallye aux mains de… Jari-Matti Latvala qui n’est autre que le directeur actuel de l’équipe ayant succédé à Tommi Mäkinen.

L’équipe engagera quatre voitures sur ce Monte Carlo. C’est le champion du monde en titre et ‘retraité’ à temps partiel, Sébastien Ogier, qui tentera de l’emporter à nouveau à Monaco. Pour l’occasion, ce n’est plus Julien Ingrassia mais Benjamin Veillas qui occupera le baquet de droite. La suite du programme 2022 de ce nouveau duo n’est pas encore connu. Il échangera sont baquet avec l’équipage Esapekka Lappi/Janne Ferm sur différentes épreuves.

Le double vice-champion du monde en titre, Elfyn Evans et son coéquipier Scott Martin occuperont la deuxième Yaris Rally1 toute la saison. Les finlandais Kalle Rovanperä/Jonne Halttunen disposeront de la troisième voiture tandis que le japonais Katsuta roulera également au Monte Carlo et tout le reste de la saison.

HYUNDAI MOTORSPORT

Du côté du constructeur coréen, le nouveau modèle i20 Rally1 relaiera l’ancienne génération de WRC. Si le développement de la i20 semble avoir eu un peu de retard au lancement sur la concurrence (attente de la décision de la direction Hyundai), il a également dû faire face à une grosse sortie de Thierry Neuville en essais qui aura détruit la voiture de tests.

Le départ, fin 2021, de l’ancien directeur Andrea Adamo n’aura pas facilité les choses. Le pilote belge semble néanmoins confiant dans les chances de son équipe. Sans doute que l’expérience des équipes en place et les compétences de son compatriote Christian Loriaux, qui a rejoint l’équipe courant 2021, pourront combler le léger retard accumulé par l’équipe.

La qualité des équipages engagés par Hyundai devrait également faire la différence. Le duo Thierry Neuville/ Martijn Wydaeghe restera la référence de l’équipe tandis que les anciens champions du monde Ott Tänak/Martin Järveoja feront également office de favoris.

Au Monte, la troisième voiture sera mise à disposition du jeune norvégien Oliver Solberg, navigué par Elliot Edmondson. Comme lors des dernières saisons, l’espagnol Dani Sordo prendra le relai du norvégien sur certaines manches WRC.

M-SPORT FORD

C’est du côté de Dovenby Hall que les plus grands changements ont eu lieu durant l’intersaison. Le duo Craig Breen/Paul Nagle a rejoint l’équipe pour deux saisons. Le ‘grand’ Sébastien Loeb rejoint également l’équipe pour le Monte Carlo et pour quelques autres manches du WRC 2022. Daniel Elena ayant jeté l’éponge, c’est Isabelle Galmiche qui ‘lancera’ les notes au nonuple champion du monde.

C’est sans doute grâce à leur passion commune et à leur grand respect mutuel que Malcolm Wilson et Sébastien Loeb ont finalement décidé d’associer leurs forces. Voilà des années que Malcolm ‘draguait’ le français pour le voir rouler sur une de ses voitures. Si la pointe de vitesse n’est peut-être plus la même qu’à la grande époque, Loeb pourra apporter son immense expérience à l’équipe, à l’image de ce qu’avait fait Sébastien Ogier en 2017-2018.

Pour le Monte Carlo et aussi pour le reste du championnat, M-Sport engagera de nouvelles Puma Rally1 pilotées par les jeunes Gus Greensmith (avec Jonas Anderson) et Adrien Fourmaux (avec Alexandre Coria).

LES WRC2 ET WRC3 ENTIEREMENT REVISITES

L’organisation de la ‘pyramide’ des catégories en rallye est entièrement revue pour 2022. Le WRC2 sera ouvert aux voitures de la classe Rally2 (anciennement R5) tandis que le WRC3 sera désormais réservé aux voitures de la classe Rally3 (par exemple la Fiesta Rally3, 4 roues motrices).

Des ‘sous-catégories’ du WRC2 sont également prévues dès le Monte Carlo. Il s’agit des ‘Master Cup’ (réservé aux pilotes nés avant le 01.01.1972), des ‘Junior’ (réservé aux pilotes nés après le 01.01.1992) et des ‘Open’ (tous les pilotes ne répondant pas aux deux critères précédents).

C’est dans ce nouveau contexte que l’on verra évoluer quelques-uns des pilotes les plus rapides. Andreas Mikkelsen, son nouveau navigateur Torstein Eriksen et leur Skoda Fabia Rally2 Evo feront office de grands favoris dès la manche d’ouverture. Eric Camilli, ancien pilote officiel M-Sport en WRC, sera sans doute un excellent contradicteur tout au long de la saison qu’il a prévu au volant de la Citroën C3 Rally2 de Saintéloc Racing.

Le dernier vainqueur du WRC3 (ancienne version selon la ‘formule 2021’), Yohan Rossel sera également présent au volant de la Citroën C3 Rally2. D’autres pilotes rapides tels que Chris Ingram, Marco Bulacia, Nikolay Gryazin, Stéphane Lefebvre mais aussi Freddy Loix (qui sera l’un des sérieux prétendant en ‘Master Cup’) ou encore de nombreux outsiders qui seront autant de contributeurs pour les places d’honneur.

Quatre équipages seront engagés en Rally3 (dont trois engagés en WRC3), tous au volant de Ford Fiesta. Ils précèderont les RGT où cinq Alpine A110 seront opposées à trois Abarth 124 Rally, offrant ainsi une belle lutte néo-rétro. Parmi les favoris dans la catégorie, on note la présence de François Delecour vainqueur en 1994.

Treize équipages prendront le départ en catégorie Rally4, avec un plateau hétérogène constitué d’une Peugeot 208, deux Renault Clio, une Opel Corsa et une Ford Fiesta de la nouvelle génération Rally4 opposée aux anciennes R2. Enfin, on retrouvera également 11 autos dans la classe Rally5 avec neuf Clio Rally5 et deux DS3 R1.

ET LES SUISSES ?

Ils seront trois suisses (2 équipages) à prendre à nouveau la route pour Monaco, puisque Olivier Burri, qui disputera son 24ème Monte-Carlo sera au volant de la Polo R5 avec le français Anderson Levratti dans le baquet de droite. Comme le pilote de Belprahon le précise dans son interview, son objectif sera la victoire en Master Cup. La partie ne sera pas facile puisque face à lui, il retrouvera notamment le belge Freddy Loix parmi les huit équipages engagés dans la catégorie.

Sacha Althaus et Lisiane Zbinden prendront leur troisième départ sur l’épreuve. Après deux participations avec la 208 R2, c’est au volant de la nouvelle Renault Clio Rally4 que l’équipage helvète s’élancera de Monaco. Sacha et Lisiane n’en seront qu’à leur deuxième rallye sur l’auto (après le rallye hivernal du Devoluy en décembre dernier). Dans son témoignage, Sacha nous parle de son envie de prendre du plaisir tout en rejoignant l’arrivée parmi les 50 premiers équipages.

LISTE DES ENGAGES

LE PARCOURS DU MONTE CARLO 2022

Cette année, le rallye prendra exceptionnellement ses quartiers sur le port de Monaco. C’est donc un tout nouveau ‘découpage’ que prendra le Monte par rapport aux années précédentes où les équipes se basaient à Gap. Modifié à plus de 95%, le parcours subit une véritable ‘révolution’ par rapport à l’édition 2021.

Les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence seront parcourus par les 75 concurrents dûment sélectionnés par l’ACM. Tous les équipages feront leurs reconnaissances du lundi au mercredi 17-19 janvier 2022.

Jeudi 20 janvier 2022, la ‘caravane’ du rallye prendra la route pour une première étape nocturne. Deux épreuves spéciales bien connues de l’arrière-pays, totalisant 38,45 km chronométrés. Lucéram / Lantosque (ES 1 – 15,20 km – 20h18) et La Bollène-Vésubie / Moulinet (ES 2 – 23,25 km – 21h31) ouvriront les hostilités dans la ‘Nuit du Turini’.

Vendredi 21 janvier 2022, cap au Nord du département des Alpes-Maritimes pour le deuxième jour de course qui totalise 97,86 km contre le chronomètre. Avec une boucle de trois épreuves spéciales à parcourir à deux reprises au pied du Parc National du Mercantour, cette journée sera sans aucun doute la plus difficile à négocier. Au programme, les épreuves de Roure / Beuil (ES 3/6 – 18,33 km – 09h14 / 14h16), Guillaumes / Péone / Valberg (ES 4/7 – 13,49 km – 10h17 / 15h19), et Val-de-Chalvagne / Entrevaux (ES 5/8 – 17,11 km – 11h35 / 16h37).

Samedi 22 janvier 2022, direction les Alpes-de-Haute-Provence pour le troisième jour de course qui totalise 92,46 km chronométrés. La journée commencera par Le Fugeret / Thorame-Haute (ES 9 – 16,80 km – 08h17). Place ensuite à une boucle à disputer à deux reprises avec l’inédite Saint-Jeannet / Malijai (ES 10/12 – 17,04 km – 10h08 / 14h08) et le ‘juge de paix’ Saint-Geniez / Thoard (ES 11/13 – 20,79 km – 11h16 / 15h16) avec son fameux et redouté Col de Fontbelle. A noter que cette journée se déroulera sans assistance, sauf un changement de pneus planifié à Dignes-les-Bains. Une vrai gageure !

Dimanche 23 janvier 2022, quatre chronos totalisant 67,26 km sont à disputer, sans assistance encore, dans l’arrière-pays au Nord-Ouest des Alpes-Maritimes et à proximité du département des Alpes-de-Haute-Provence. Deux épreuves à parcourir deux fois, avec notamment le tout nouveau secteur chronométré de La Penne / Collongues (ES 14/16 – 19,37 km – 08h45 / 10h53) et Briançonnet / Entrevaux (ES 15/17 – 14,26 km – 10h08 / 12h18) via le Col du Buis et le Val-de-Chalvagne. Ce dernier chrono fera office de Power Stage lors du second passage. Le retour à Monaco est prévu vers 14h00 pour l’arrivée finale et la Cérémonie de Remise des Prix, Place du Casino.

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LE PROGRAMME DU MONTE CARLO 2022

Crédits photographiques : Florian Machetto, Hyundai Motorsport, Redbull, Chris Ingram, Nuno Ferreira

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