Yokohama 160×600
Vide

WEC – Interview de Neel Jani avant les 6 Heures de Fuji

Valence-Lausanne-Tokyo tel a été le minitour du monde effectué en à peine quatre jours par Neel Jani avant les 6 Heures de Fuji. Si le pilote biennois a procédé à Valence à la mise au point de la monoplace électrique au volant de laquelle il participera à la prochaine saison du championnat FIA de Formule E, il a répondu à nos questions lors d’une soirée organisée au Centre Porsche de Lausanne. Il nous a ainsi annoncé un scoop en révélant qu’il continuerait à piloter pour l’usine Porsche aussi bien en 2018 qu’en 2019! Même si le constructeur de Stuttgart-Zuffenhausen se retirera à la fin de la présente saison de la catégorie LMP1 – la catégorie reine du championnat du monde d’endurance –, il continuera à être présent en GT avec ses nouvelles 911 RSR à moteur central. Et c’est justement l’une de ses 911 RSR que Neel Jani pilotera en 2018: «Je devrais disputer au moins trois courses à son volant. Le programme définitif n’est en effet pas encore fixé. Il dépendra notamment du calendrier du championnat FIA de Formule E que je disputerai en intégralité pour le compte de l’écurie Dragon et de l’une ou l’autre courses d’endurance avec l’écurie Rebellion», nous a précisé Neel Jani qui avait participé en début d’année aussi bien aux 24 Heures de Daytona qu’aux 12 Heures de Sebring au sein de l’écurie Rebellion du Lausannois Alexandre Pesci. La présence de Neel Jani au Centre Porsche de Lausanne avait attiré plusieurs dizaines de passionnés le 6 octobre dernier. Neel Jani n’est en effet pas n’importe quel pilote. Membre à part entière de l’équipe d’usine de Porsche depuis le 1er juillet 2013, il a été le premier pilote à signer une pole-position avec la Porsche 919 Hybrid, c’était à Spa en 2014, lors de la première saison qui a marqué le grand retour de Porsche dans la catégorie-reine du championnat du monde d’endurance. Il a également été le premier pilote, avec ses coéquipiers Romain Dumas et Marc Lieb, à offrir à Porsche la toute première victoire de la 919 Hybrid. C’était au terme des 6 Heures de Sao Paulo, lors de la dernière épreuve de la saison 2014. Aujourd’hui, cette voiture figure en bonne place au musée Porsche de Stuttgart-Zuffenhausen et, comme devait le confier Wolfgang Porsche, le petit-fils de Ferdinand Porsche, à Neel, notre « petit Suisse » fait désormais partie intégrante de la grande histoire de Porsche. Troisième du championnat du monde d’endurance, aussi bien en 2014 qu’en 2015, en s’étant imposé aussi bien au Brésil qu’à Bahreïn, Neel Jani devait connaître la consécration en 2016. Vainqueur cette année-là aussi bien des 6 Heures de Silverstone que des prestigieuses 24 Heures du Mans, il a en effet également été sacré champion du monde d’endurance en fin d’année, rejoignant ainsi au Panthéon des meilleures pilotes de la planète des noms aussi prestigieux que ceux de Juan Manuel Fangio, Stirling Moss, Mario Andretti, Jacky Ickx et bien sûr Jo Siffert qui contribua aux trois titres de champion du monde des constructeurs remportés par Porsche en 1969, 1970 et 1971. Voici les questions que nous avons posées à Neel Jani : 1 – Neel, comment qualifies-tu ta saison 2016 ? « C’était la meilleure saison de ma carrière. Gagner les 24 Heures du Mans et remporter à la fin de l’année le titre de champion du monde des pilotes, c’est tout simplement fantastique. Surtout pour le compte d’un constructeur aussi prestigieux que Porsche. » 2 – Tu as gagné les 24 Heures du Mans, ce que ni ton ancien coéquipier Mark Webber, ni Jo Siffert n’avaient réussi à faire. Quand as-tu été conscient que tu avais réussi quelque chose de très grand à cette occasion? Lorsqu’on t’a pris les empreintes de tes mains et de tes pieds afin de les exposer au centre de la ville du Mans, un peu comme on le fait à Hollywood sur le boulevard des stars? « Quand tu vois, depuis la première marche du podium, les dizaines de milliers de fans qui t’acclament, tu réalises effectivement que tu as accompli quelque chose d’immense. Surtout que ce n’est pas toi qui décides de gagner une course aussi difficile et aussi longue que les 24 Heures du Mans. Comme l’a rappelé Jacky Ickx, ce sont les 24 Heures du Mans qui décident qui va s’imposer. On l’a vu en 2016 et on l’a également vu cette année où mon coéquipier André Lotterer était confortablement installé en tête avant que des ennuis mécaniques le contraignent à l’abandon. » 3 – En faisant triompher Porsche aux 24 Heures du Mans avec une voiture hybride, tu as également contribué à faire avancer cette technologie hybride dans les voitures de série. Que peux-tu nous dire de ce transfert technologique entre la compétition et les modèles que l’on peut acheter dans tous les Centres Porsche ? « Ce transfert technologique fait partie intégrante de l’histoire de Porsche. C’est grâce à son engagement en course que Porsche est ce qu’il est aujourd’hui, à savoir un constructeur de pointe dont les modèles représentent ce qui se fait de mieux dans chacune de leurs catégories respectives. Et les enseignements retirés de notre 919 Hybrid de course se retrouvent dans la Panamara Turbo S eHybrid. Avec ses 680 ch, elle est la Panamera la plus puissante. Il s’agit également de la deuxième Porsche la plus puissante de toute la gamme actuelle derrière la 911 GT2 RS de 700 ch. » 4 – Cette année 2017 n’a, pour l’instant, pas été aussi fructueuse que celle de l’année passée. Elle t’a cependant réservé quelques belles satisfactions comme le fait d’avoir roulé en ouverture du GP d’Autriche de F1 au volant de la Porsche 936 qui s’était imposée aux 24 Heures du Mans en 1981 avec Jacky Ickx et Derek Bell. Tu faisais partie à cette occasion des «Légendes du sport automobile» avec Jean Alesi, Hans Stuck, Gerhard Berger, Mark Webber, Tom Kristensen et bien d’autres encore. Comment se sent-on en tant que légende? « Je ne pense pas que je suis une légende mais toutes les attentions dont j’ai fait l’objet en ouverture du Grand Prix d’Autriche étaient vraiment très agréables. Mon épouse et moi étions logés dans l’hôtel qui surplombe le circuit et les transferts de l’aéroport et vers l’aéroport étaient assurés en hélicoptère. C’était la grande classe ! » 5 – Un autre grand moment a été la conduite au mois de juillet d’une 550 et d’une 917 à l’Ennstal Classic. Que peux-tu nous dire de ces deux voitures légendaires mises à disposition par le musée Porsche? « J’ai un très grand respect pour les pilotes qui ont disputé des courses au volant de telles voitures à l’époque. La tenue de route, le freinage, la direction n’ont rien à voir avec ce que nous connaissons de nos jours. Dans la 917, tu es pratiquement couché, dans une position relativement inconfortable. Heureusement, je ne devais pas courir à son volant mais juste me balader dans une région magnifique devant un public très chaleureux. Ceci dit, il ne faut pas non plus croire que tout est beaucoup plus facile aujourd’hui. Le maniement du volant de notre 919 Hybrid est par exemple extrêmement complexe. Son mode d’emploi comporte la bagatelle de 38 pages ! » 6 – Porsche participera à partir de la saison 2019-2020 au championnat FIA de Formule Electrique. Tu y seras déjà présent cette saison, à partir des deux premières courses qui auront lieu les 2 et 3 décembre à Hong Kong. Tu viens de rentrer de plusieurs journées d’essais intensifs au volant de la formule E de l’écurie Dragon. Que peux-tu nous dire de cette catégorie? « C’est une catégorie qui représente l’avenir. C’est vrai que je préfère les voitures qui font du bruit, comme la 917 par exemple, ou ma 911 GT3 de fonction, mais c’est une évolution inéluctable. Ce qui est très positif, c’est que Zurich accueillera le 10 juin une course de cette nouvelle catégorie. Sébastien Buemi et moi aurons ainsi le plaisir de courir pour ainsi dire à domicile. » 7 – Es-tu content de piloter à nouveau en monoplace, une catégorie où tu avais battu à plusieurs reprises Lewis Hamilton en Formule Renault? « Bien entendu. A la base, je suis un pilote de monoplace mais je suis également en mesure de m’adapter facilement et très rapidement à chaque monture. Aux 12 Heures de Sebring de cette année, j’ai par exemple signé la pole position. Ceci dit, Sébastien Buemi et tous les autres pilotes qui ont déjà trois saisons de Formule E derrière eux partiront avec un avantage. Ce sera à moi de le combler assez rapidement. Histoire de pouvoir répondre présent si Porsche décide de m’intégrer à leur équipe de Formule E lorsqu’ils s’attaqueront au championnat FIA de Formule E lors de la saison 6 de la discipline. » 8 – Une dernière question enfin, la dernière fois que tu étais venu au Centre Porsche Lausanne, pour une opération promotionnelle similaire à celle de ce soir, tu avais remporté la victoire. C’était à l’occasion des 6 Heures de Bahreïn. Penses-tu qu’il en ira de même cette fois aux 6 Heures de Fuji ? « Ce serait une très bonne chose. Surtout que nous ne devrons peut-être pas nous plier cette fois-ci aux directives de l’écurie comme cela avait été le cas lors des dernières courses où la Porsche No 2 d’Earl Bamber, Timo Bernhard et Brendon Hartley n’était pas encore assurée du titre. A Fuji, il suffit qu’ils terminent devant la Toyota de Sébastien Buemi et de Kazuki Nakajima pour qu’ils soient mathématiquement assurés de la conquête du titre mondial, deux courses avant le terme de la saison. » Pour savoir si Neel Jani remontera sur la plus haute marche du podium sachez que les 6 Heures de Fuji auront lieu ce dimanche aux heures suisses suivantes : de 4h00 à 10h00 du matin. La course est retransmise en directe sur le site www.sport1.de qui assurera un reportage en direct depuis le Japon de 3h30 à 10h30. La chaîne allemande Sport 1 retransmet elle aussi toute la course en direct. Eurosport 1 en fera de même pour la dernière heure de course de 9h00 à 10h00 du matin. Crédit des photos : Bob de Graffenried]]>

Related posts