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Interview Guillaume Girolamo et Benjamin Bétrisey – Troisième et dernière partie

Après les deux premiers épisode de notre grande  interview de Guillaume Girolamo et Benjamin Bétrisey, vous découvrez cette fois leurs objectifs pour l’avenir ainsi qu’une série de Question-Réponse rapide plutôt ludique.

 

OBJECTIFS POUR L’AVENIR

 

Vous venez d’essayer la nouvelle Clio Rally3 lors d’une séance d’essais réalisée en Espagne. Comment cela s’est-il passé ?

BB – La sangria était bonne ! (rire)

 

GG – Bien ! Déjà, c’est une chance d’avoir eu cette opportunité d’être invités par Renault Sport et par Brice (Zufferey) que je profite de remercier. C’est une proposition qu’on ne pouvait pas refuser ! En plus, c’est une voiture qui n’est même pas encore disponible et on nous propose d’aller la rouler… c’est une expérience. C’était dans la région de Barcelone, sur des routes qu’on ne connaît pas. Malheureusement, c’était un peu court. Seul un aller-retour (NDLR : sur une base d’essai) était prévu à côté d’un pilote Renault et la même chose en tant que pilote. Au final, j’ai quand même pu faire deux allers-retours.

 

La voiture est assez impressionnante par rapport à notre Clio (Rally5). Visuellement, c’est surtout l’aileron qui les différencie mais, par exemple, la procédure de départ est similaire à une R5 et beaucoup d’autres choses changent.

 

Je suis monté avec Vigion (NDLR : Jean-Sébastien qui développe la Rally3 avec Renault/Alpine). Les routes étaient typées comme le rallye d’Espagne. Le départ est moins impressionnant qu’une R5. Elle a beaucoup moins de puissance. On nous a parlé de 260 chevaux environ alors qu’une R5 comme la Fiesta est autour des 290 chevaux donc la différence n’est pas significative mais tu la sens bien quand même. Par contre, le châssis est fantastique. C’est impressionnant parce qu’on me disait que depuis l’extérieur, on voit la voiture bouger beaucoup mais à l’intérieur t’es comme sur un tapis, ça ne bouge pas. Ça absorbe plus que la R5, c’est complètement différent. C’est impressionnant dans le vertical.

 

Après, je suis passé derrière le volant. Déjà, j’ai roulé sans copilote donc c’est quelque chose que je n’aime pas parce que je n’arrive pas à mémoriser la route. C’était plus une découverte qu’une recherche de la performance. J’ai quand même tiré un peu et plus je me suis un peu faire refroidir… c’est normal, ils ne veulent pas que tu la détruises. Du coup, je suis sorti de là avec la banane parce que je la trouve bien mais je crois qu’on m’a ‘sur-vendu’ la voiture. L’écart avec la Rally5 est bien là mais j’avais l’idée qu’elle serait plus proche de la Rally2. Après, c’est dommage que Benjamin n’ait pas pu aller rouler…

 

BB – Je regrette de n’avoir pas pu, ne serait-ce que faire un aller-retour à côté pour ressentir la voiture. J’aurais été curieux de voir ce que la Clio pourrait donner en comparaison avec la Fiesta Rally3.

 

GG – J’ai discuté de mes impressions avec Brice qui m’a dit d’aller voir Jean-Baptiste Franceschi qui était là aussi pour l’essai. Celui-ci m’a dit qu’il n’aimait pas, non plus, la voiture dans cette configuration. Pourtant, il l’a déjà roulée avant. Pour que tout le monde puisse l’essayer, ils ont mis un ‘setup’ de base pour qu’elle soit facile.

Est-ce que cet essai pourrait déboucher sur un achat ou une location de la Rally3 pour la saison 2023 ?

GG – Achat non. Si j’avais eu la grosse banane là-bas, ça aurait pu le faire mais ce n’est pas le cas. On m’avait dit qu’elle coûtait 105’000 Euros et c’est plutôt 120’000 Euros HT donc non… après, en location, peut-être que oui. On va essayer de préparer qqch pour le début de saison 2023 et on verra.

 

Avez-vous déjà un programme défini pour la saison prochaine ?

GG – Depuis que je roule, c’est la saison où j’ai le plus d’inconnues. Je ne sais pas ce que je vais faire, si ce n’est que j’ai plein d’idées mais qui ne sont pas forcément réalisables. Je recherche le budget pour une saison en Rally2. J’ai peut-être l’opportunité d’aller chercher certains sponsors mais s’ils ne me suivent pas, ça tombera à l’eau. Malheureusement, il y a des chances que ça tombe à l’eau…

 

Après, on a eu la chance d’être invités par Renault Sport et puis Brice est toujours là… on va peut-être préparer quelque chose pour le début de saison. Avec Ismaël, on s’était dit qu’on referait le Rallye Mont-Blanc Morzine, de nouveau avec la Rally5, pour rouler avec le trophée français. Ça peut être sympa…

 

Ce n’est pas sûr qu’on fasse le Crité. Ce n’est pas un rallye qui me plait forcément. Déjà, j’ai l’impression que c’est loin. En plus, en n’y allant pas, ça me laisse un peu plus de temps pour définir mon programme et pour préparer des choses comme un repas de soutien par exemple.

 

Est-ce que vous envisagez de courir prochainement dans la catégorie reine du Championnat suisse des rallyes (Rally2) ?

GG – Ce n’est pas prévu mais si on a un donateur qui tombe du ciel… (rire)

 

Comment vous projetez-vous dans votre carrière rallystique dans 5 ans ?

GG – Champion du monde ! (rire) Franchement, on m’a toujours appris qu’il ne faut pas oublier qu’on roule en Suisse. Pour moi, ça reste une passion, un plaisir. Il ne faut pas commencer à s’endetter pour rouler parce qu’au final, tu ne t’en sors plus. Je pense que ça doit rester une passion. Quitte à rouler en Rally5, on se fait plaisir, on arrive à aller chercher des temps… tant qu’on a de la concurrence et qu’on se fait plaisir, il ne faut pas aller chercher plus loin.

 

A moyen-long terme, je suppose que vous aimeriez quand même essayer de jouer le titre de Champion suisse des rallyes ?

GG – Si sponsor il y a…

BB – Bien sûr, si on a l’occasion. On s’entend très bien là-dessus. C’est un passe-temps pour nous. On ne sera jamais Champions du monde et ce n’est pas en Suisse qu’on va pouvoir aller chercher très loin. Le budget pour rouler en Rally2 est pharaonique.

 

Est-ce que vous aimeriez également rouler en Championnat du Monde des Rallyes, par exemple au Rallye Monte Carlo ?

GG – J’aimerais bien. Ça serait une super expérience. Tu te dis que t’as les gars qui roulent en Championnat du monde devant toi et t’es sur un rallye du mondial. Mais quand tu connais le coût de l’inscription, certes c’est un plaisir, mais tu peux en faire trois en Suisse pour le même budget.

Vous aimeriez rouler sur la terre également ?

GG – La terre, ça me plairait bien. En 2019, avec Yohan (Loeffler), on s’était dit qu’on irait faire une manche terre, en dehors du Championnat suisse. On avait prévu de louer une voiture. Il devait rouler avec une Fiesta et nous avec une 208. Tout était prêt et, deux semaines avant, il y a eu le Covid et tout a été annulé donc ça ne s’est jamais fait. Après, c’est compliqué de jouer à la fois le Championnat suisse Junior et rouler sur la terre. Que ce soit en termes de temps ou d’argent, ça fait trop.

 

BB – Moi, ça me plairait bien une saison à rouler en ‘one shot’, faire des rallyes au coup par coup. Une manche terre, une manche en Rally2, une manche en Clio… ça me plairait de faire une saison plus ‘variée’, sortir de ce dont on a l’habitude.

 

GG – C’est aussi plus difficile de trouver des partenaires pour rouler au coup par coup. En roulant dans un but précis, par exemple le titre de Champion suisse Junior, on a un but vers lequel on tend et avec lequel on peut convaincre des partenaires. On a aussi beaucoup de partenaires locaux donc rouler en Suisse est logique. Après on verra… peut-être une manche terre, ça serait sympa.

 

Avez-vous un modèle dans le milieu du rallye, une idole ?

GG – Mon modèle depuis que j’ai commencé le rallye, c’est Yoan Bonato. J’ai eu la chance de le rencontrer lorsqu’on a fait les essais Michelin en mars 2022. C’était génial ! J’ai toujours suivi ses commentaires dans Rallye Club sur Canal+. C’est quelqu’un que j’adore parce qu’il a toujours la banane, il raconte des con… mais au final, quand il est dans la voiture, il est hyper sérieux et il sait ce qu’il fait. J’ai toujours adoré. Il n’est jamais énervé, même s’il a cassé quelque chose, il rigole et je pense que c’est comme ça qu’il faut le prendre.

 

BB – Je n’ai pas spécialement de modèle. Je ne m’identifie pas forcément à quelqu’un. C’est mon plaisir d’aller rouler et je n’ai personne que j’idolâtre. Je le fais pour moi et par pour faire comme un tel ou un tel.

 

QUESTION-REPONSE RAPIDE

Si vous deviez choisir entre…

 

Un titre de Champion suisse ou une victoire au Rallye International du Valais ?

BB – Valais

GG – Valais

 

Faire un Rallye Monte Carlo en Rally5 ou un Rallye International du Valais en Rally2 ?

GG – Valais en Rally2

BB – Valais en Rally2

 

Un Top10 en WRC ou un Top3 au général du Championnat suisse des rallyes ?

GG – Top10 en WRC

BB – Top10 en WRC

 

Rouler aux côtés de Sébastien Loeb ou Sébastien Ogier ?

GG – Ogier

BB – Loeb

 

Faire un rallye dans une Porsche 911 RGT ou dans une WRC’17 ?

BB – Porsche

GG – WRC’17

 

A la télévision, plutôt WRC ou F1 ?

BB – Ni l’un ni l’autre mais plutôt WRC quand même

GG – Les deux

 

En ‘Live’, plutôt WRC ou F1 ?

GG – WRC

BB – WRC

Rallycross ou ExtremeE ?

GG – Rallycross… quoique maintenant, c’est électrique… mais c’est quand même plus impressionnant

BB – Rallycross

 

Fondue au fromage ou raclette ?

BB – Raclette

GG – Raclette

 

Pizza ou pâtes ?

GG – Pizza

BB – Pâtes

 

Vin blanc ou vin rouge ?

GG – Rouge

BB – Blanc

 

Bière ou rosé ?

BB – Bière

GG – Bière

 

Alors, puisque c’est l’heure de l’apéro… santé et bonne chance aux deux sympathiques valaisans pour leur saison 2023 !

Sport-Auto.ch remercie Guillaume et Benjamin pour le temps qu’ils nous ont accordé pour cette interview.

 

Retrouver les deux premières parties de l’interview ci-dessous :

Interview, première partie

Interview, deuxième partie

 

 

Crédits photographiques : Nuno Ferreira / Sport-Auto.ch

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