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Entretien avec Thibault Maret – Cap sur de nouveaux objectifs !

Pour sa deuxième saison en Rally2, Thibault Maret a poursuivi sa progression, se rapprochant des leaders. Le pilote Valaisan termine la saison 2024 à la troisième place du championnat suisse des rallyes. Sport-Auto.ch a eu l’occasion de s’entretenir avec Thibault Maret à l’approche du début de sa nouvelle saison.

Sport-Auto.ch : Lors de notre dernier entretien, tu nous confiais vouloir continuer à progresser en 2024. Est-ce que cet objectif fixé a été atteint ?

Thibault Maret : « Oui, l’objectif que je m’étais fixé au début d’année a été atteint. L’envie de progresser est toujours là, et c’est justement ce qui rend le sport aussi passionnant : dès qu’on atteint un palier, on en vise un autre. Cette saison, on a franchi des caps importants.

Le bilan est clairement positif, même si je suis rarement totalement satisfait.  Ce qui me motive, c’est de constater qu’à chaque rallye, on parvient à réduire l’écart avec des pilotes comme Mike Coppens et Michaël Burri. Cependant, sur certaines épreuves, comme le Rallye du Valais, leur avance reste encore significative, ce qui montre qu’il reste du travail pour réellement rivaliser avec eux.

La sortie de route au Valais me reste un peu en travers de la gorge, surtout que l’erreur provenait d’une mauvaise prise de notes de ma part. Mais l’essentiel, c’est qu’on a su identifier ce qui n’allait pas, et on continue à travailler dur pour s’améliorer. La route est encore longue, mais on progresse. »

Quelle spéciale en 2024 t’a marqué ?

« La première spéciale du Rallye de Bourgogne, avec un tout premier temps scratch, a été un vrai déclic. Elle m’a prouvé qu’on était capables, à la régulière, de signer un bon chrono. Pour compléter, je dirais que le Rallye de Bourgogne dans sa globalité m’a marqué. Dans un premier temps, les conditions ont été délicates. Du côté performance, j’ai donc pu réaliser mon premier scratch mais également mon premier podium scratch. J’ai pu vivre cette expérience entouré de mes amis (Mike Coppens, Christophe Roux, Kevin Brönner, Michaël Burri, Gaëtan Aubry). Certes ce n’est « que » un podium, pour moi, il a une saveur toute particulière. »

As-tu une anecdote ou un fait marquant sur cette saison à nous partager ?

« Michael en a déjà parlé dans une interview, mais je pense direct au repas avant le Rallye du Mont-Blanc Morzine. On était tous réunis : Michael, Gaëtan, Mike, Christophe, Kévin avec Mike qui nous avait cuisiné un super repas ! L’ambiance était top, on a passé la soirée à rigoler, à se détendre, et franchement, ce moment résume bien l’ambiance qu’il y a eu tout au long de la saison. Ce genre de moments, c’est aussi ça le rallye, pas seulement la course, mais le partage, les potes, la passion commune. »

Quels sont les prochaines étapes à franchir pour jouer la victoire ?

« Il reste encore beaucoup de travail avant de pouvoir prétendre à la victoire, mais on s’y attelle depuis le Rallye du Valais, entouré des bonnes personnes pour m’aider à progresser. Je dois encore gagner en régularité, être plus performant sous la pluie, et surtout éviter de commencer les rallyes comme un moteur diesel !

Je travaille aussi sur mon système de notes pour le rendre plus précis, afin qu’il décrive encore mieux la route. L’objectif, c’est de mieux exploiter à la fois le tracé et le potentiel de la voiture. Et puis il y a la préparation en amont, qui est cruciale, on cherche constamment à l’optimiser. Ce qui va être sympa cette saison, c’est que même si mon ami Michaël Burri ne roule pas en Rally2, il sera présent à mes côtés tout au long de l’année pour m’épauler avec toute son expérience, que ce soit sur la terre ou sur l’asphalte. Le fait qu’il ne soit pas dans la voiture lui offre un regard extérieur, plus analytique, et ça, c’est un vrai plus pour continuer à évoluer. »

La saison 2025 a déjà débuté pour toi avec le Rallye de la Ronde du Jura, comment est-ce que s’est déroulé ce rallye ?

« Tout est parti d’un week-end à l’autocross de Bure, où j’étais avec Michael Burri pour lui donner un coup de main à monter des pneus. Il venait de racheter sa toute première voiture de course : une Peugeot 106 de 1994. Et puis, au fil de la journée et après quelques bières (rire), on s’est lancé le défi de faire la Ronde du Jura 2025 avec cette voiture, en double départ, en échangeant nos rôles de pilote et copilote. Michaël et Gaëtan avaient gagné cette épreuve en 2024, on s’est retrouvés début janvier avec le numéro 1 sur la 106, prêts à prendre le départ. Franchement, c’était une expérience géniale, 100 % pour le plaisir. J’ai rarement autant rigolé pendant un rallye, que ce soit dans la voiture ou à l’assistance, avec tous les amis du Mact Racing. Même les jours précédents, à bricoler la voiture pour la remettre en état, on a passé des bons moments. »

Qui a été le copilote le moins assidu ?

« Franchement, on s’est vite rendu compte tous les deux du boulot de dingue que fait un copilote… Ce n’est pas juste lire une feuille, il y a les pointages, les routiers, etc. Mais bon, je pense que Mika a un peu plus galéré que moi quand même ! On a fait presque un kilomètre sur le routier avant qu’il me dise qu’il fallait tourner à gauche… haha. Et puis, je voyais bien qu’il n’était pas super rassuré à ma droite ! Rien que d’y repenser, je rigole encore. (Rire) »

Quels sont tes projets en 2025 ?

« Un de mes objectifs principaux cette année, c’est de découvrir la terre. C’est d’ailleurs pour ça qu’on n’était pas au départ du Critérium Jurassien : la terre, ça demande aussi du budget, surtout quand on n’en a jamais fait et malheureusement on ne peut pas se permettre de faire le championnat suisse complet. Nous serons donc au départ du Rallye Terre de Découverte en juillet avec une Renault Clio Rally3. L’objectif, c’est vraiment d’apprendre cette surface, de prendre de l’expérience. Et la suite sur la terre dépendra du budget. Mais bon, j’aime trop ma région, donc on sera forcément au départ du Rallye du Chablais et du Rallye du Valais. Et on fera aussi un petit détour par le Rallye du Val d’Aoste, pour prendre en main cette nouvelle Skoda. »

N’as-tu pas peur de « t’ennuyer » en Rally3 après avoir fait quelques piges en Rally2 ?

« Franchement, non. Déjà parce qu’on va découvrir une nouvelle surface, et ça change tout. La terre, c’est un autre monde, donc même si la voiture est un peu moins performante qu’une Rally2, l’apprentissage sera hyper riche. Et puis les Rally3, c’est loin d’être des escargots elles sont hyper efficaces. Du coup, non, je ne pense pas m’ennuyer… au contraire, j’ai hâte ! »

Quels sont les projets à long terme ?

« À long terme, l’objectif serait clairement de participer à un championnat international en Rally3, comme le Junior WRC par exemple. Mais plus le temps passe, plus on réalise à quel point il est difficile de réunir le budget que demande ce genre de programme… Donc on verra bien où le vent nous mène.

Quoi qu’il en soit, prendre de l’expérience à l’étranger ne pourra que nous faire progresser. »

Tu rouleras en Skoda Fabia RS lors des prochaines courses, qu’est-ce qui t’a motivé à changer ?

C’est une décision mûrement réfléchie, prise en concertation avec l’ensemble de mon entourage. On a observé les performances de la Skoda RS, notamment lors du dernier Rallye du Valais ou au Critérium, et clairement, elle a montré de belles choses.

Aujourd’hui, on travaille sur tous les axes pour combler l’écart avec les meilleurs : les notes, le pilotage, la préparation… Alors si la voiture peut, elle aussi, nous faire gagner quelques dixièmes ici et là. C’est pour ça qu’on pense que c’est un bon choix, même s’il va falloir s’y habituer, parce qu’il parait qu’elle est différente à piloter.

Sur le papier, il y a plusieurs évolutions : le châssis, le moteur, un peu d’aérodynamique et de sécurité aussi. Mais on verra vraiment ce que ça donne quand on aura la chance de la tester prochainement. Après, oui, c’est plus cher que la version Evo, c’est aussi un facteur à prendre en compte. »

Sport-Auto.ch souhaite bonne chance à Thibault Maret dans sa saison 2025!

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