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Ces autres Suisses en Formule 1: Découvrez les meilleurs souvenirs des journalistes suisses

 Saviez-vous qu’il n’y a pas que l’écurie Sauber Alfa Romeo ou les anciens pilotes suisses  qui représentent notre pays dans le paddock de Formule 1 ? A presque chaque course, un grand nombre de journalistes suisses sont présents dans le petit monde de la Formule 1. Qu’ils soient de la télévision, presse écrite ou de différents autres médias, ils suivent les secrets et anecdotes du paddock avec passion et émotion. 

Lors du dernier Grand-Prix d’Italie à Monza, Sport-Auto.ch était d’ailleurs présent avec eux pour représenter les médias suisses et nous avons ainsi eu l’occasion de nous entretenir en privé pour vous avec eux. Alors, Monaco est-il vraiment le meilleur circuit ? Un Suisse sera-t-il prochainement en Formule 1, quel est le meilleur souvenir de chacun d’entre eux ? Découvrez leurs réponses et qui sont les voix et les plumes suisses de la Formule 1.  En espérant bien évidemment que vous n’en oublierez pas votre site Sport-Auto.ch et sa rubrique Formule 1 dans le futur pour autant.

Luc Domenjoz

Notre première rencontre est avec le grand (et pas seulement de taille) Luc Domenjoz, journaliste pour Le Matin mais également consultant pour la RTSLe Vaudois commente en effet toutes les courses de la saison avec Fabrice Jaton sur la RTS  et forme un duo de taille (oui Fabrice est tout aussi grand) depuis 2014. De Bahraïn à Abu Dhabi, en passant par Monaco et Silverstone, Luc, est sur place lors de pratiquement toutes les épreuves de la saison et doit être le journaliste suisse de Formule 1 qui voyage le plus tout au long de l’année. De par sa longévité dans le paddock et ses nombreuses connaissances, il est un peu l’encyclopédie de Fabrice Jaton sur RTS. Luc, merci de nous accorder cet entretien. Voici les 4 questions de Sport-Auto.ch

Quelle est votre première course en Formule 1 ? Vous souvenez-vous qui a gagné?  C’était en 1982 au Grand-Prix de Suisse qui se disputait à Dijon (la Suisse interdisait alors de disputer une  course automobile sur son territoire et la course était délocalisée sur le circuit français). Keke Rosberg avait remporté la victoire, sa seule et unique de la saison, qui le conduira pourtant jusqu’au titre de champion du monde de F1 1982. J’étais fan de l’équipe Williams et le seul membre suisse du club officiel Williams.

Quel est votre meilleur souvenir en Formule 1 ? C’est difficile comme question, mais je dirais Silverstone 1987. Mansell chasse Piquet pour la victoire et le double à Stoke. La foule est en délire, galvanisée en scandant son nom. A chaque tour avant la fin, elle se lève au passage du pilote britannique. Un beau souvenir pour tous les fans de Williams à domicile et d’autant plus avec un pilote anglais.

Quel est votre Grand-Prix de Formule 1 préféré ? Sans aucun doute, Monaco. Il se déroule dans la ville et n’est pas à proprement parler sur un circuit, mais c’est un endroit unique et spécial. Cela n’a peut-être pas de sens, mais à mes yeux c’est indiscutable. Et comme le disait l’ancien président de la FIA Max Mosley, la Formule 1 sans Monaco ce n’est pas envisageable c’est plus qu’un édifice de la F1.

Quand aura-t-on le prochain pilote suisse en Formule 1 ? Je ne pense malheureusement pas dans les 10 prochaines années. Il faut être rapide, avoir beaucoup de soutiens, et être là au bon moment, lorsque la fenêtre de tir s’ouvre. Il y a donc aussi une partie de chance. Malgré son excellent niveau, cela risque aussi d’être compliqué pour Louis Delétraz, les places étant chères.


Mario Luini

En deuxième, Mario Luini, journaliste pour la revue automobile suisse. Présent dans le paddock depuis 1973, il ne laisse rien au hasard et connaît le parcours de chaque pilote. Du haut de son expérience, il est parmi les plus attentifs en salle de presse et n’hésite pas à débattre avec les journalistes étrangers présents sur place. 

Quelle est votre première course en Formule 1 ? En tant que spectateur, c’était en 1968 à Monza. Mais, j’ai commencé à fréquenter le paddock au milieu de la saison 1973 en tant que stagiaire à 24 Heures, avant d’y être engagé. On peut aussi dire que lorsque j’ai officiellement été accrédité pour ma première saison, j’ai également eu beaucoup de chance. En effet, un Suisse, Clay Regazzoni monte alors en puissance et tout un pays s’enthousiasme à le suivre. Par la suite, le Tessinois signera en 1974 pour Ferrari et remportera de magnifiques victoires.

Quel est votre meilleur souvenir en Formule 1 ? J’en ai deux qui me viennent à l’esprit. Tout d’abord le Grand-Prix d’Allemagne de 1974 avec une victoire suisse, le Tessinois Clay Regazzoni sur Ferrari. Et plus proche dans le temps, en 2009 avec le Grand-Prix de Melbourne où Sébastien Buemi termine à une magnifique 7ème place et marque 2 points pour sa première course de Formule 1. Deux époques, deux visages et deux pilotes très différents, mais à chaque fois la Suisse était dignement représentée dans la catégorie reine.

 

Quel est votre Grand-Prix de Formule 1 préféré ? Je dirais que c’est Suzuka, tout d’abord pour sa piste et ce magnifique circuit. Il y a d’ailleurs souvent eu des grandes bagarres sur ce Grand-Prix puisqu’il arbitrait avant l’avènement du Mexique et des Etats-Unis la course au titre. Il faut également dire que le Japon est lui aussi un pays fantastique et nous y sommes à chaque fois tellement incroyablement bien accueillis. Pour moi, Suzuka fait encore partie de ces circuits à l’ancienne , ceux qui ont été construits autour de l’environnement naturel et pas par-dessus une piste de sable ou de béton comme certains nouveaux Grand-Prix.

Quand aura-t-on le prochain pilote suisse en Formule 1 ? On pourrait dire que Louis Delétraz a un demi pied en Formule 1. Mais, le plus difficile est toujours d’y mettre le deuxième pied. On le voit maintenant de plus en plus, il faut du talent c’est certain, mais à la fin c’est l’argent qui décide vraiment. De plus, la nationalité suisse n’est pas du tout attractive pour les constructeurs. D’un autre coté, il faut aussi être membre d’une des filières de jeunes pilotes. Sans l’appui d’une grande écurie ou constructeur, vous ne pouvez presque plus y arriver. Regardez Norris, Gasly. Ricciardo, Leclerc, Ocon, Albon ou Verstappen lui aussi. Tous ont eu à un moment donné et spécialement lors de leur éclosion en Formule 1 l’appui d’une écurie ou d’un constructeur.


Michael Stäuble

Michael Stäuble, est le commentateur de la Télévision suisse-allemande SRF. Il voyage sur les circuits toute la saison et la Formule 1 est pour lui une véritable passion. De par ses connaissances et nombreuses années dans le paddock, on entend l’émotion lorsqu’il répond à nos questions. Malgré le temps, il n’a rien perdu pour sa passion et était encore tout heureux d’interviewer les pilotes à Monza avec une équipe spéciale sur place pour cette course proche de la Suisse.

Quelle est votre première course en Formule 1 ? Vous souvenez-vous qui a gagné? Ma première course en F1 était au Brésil à Sao Paulo en 1993. C’était un Grand-Prix complètement fou avec Alain Prost qui menait en tête. Malheureusement pour lui,  il a manqué l’occasion de changer de pneus lorsque la pluie a commencé à tomber, et Senna en avait profité pour chausser des pneus pluies au bon moment. Quel retournement de situation avec un public en délire lorsqu’il a gagné la course à domicile. Et quel premier Grand-Prix aussi pour moi.

Quel est votre meilleur souvenir en Formule 1 ? Pour moi, c’est le GP du Canada en 2011. C’était une coure très longue avec énormément de rebondissements. Au total, l’épreuve aura duré plus de 4h40 y compris les interruptions dont une de deux heures pendant un déluge de pluie. Néanmoins, à aucun moment le temps ne m’a paru long. C’était comme si nous étions dans un film avec plusieurs scènes et rebondissements. Finalement, c’est Jenson Button qui s’était imposé en ayant effectué un total de six arrêts aux stands. De plus, il partait dernier, et cela nous paraissait encore inimaginable le matin qu’il remporte cette course. Mais il l’a fait. Il a remonté ses concurrents un à un et déjoué les grosses averses en changeant de gommes à chaque fois au meilleur moment. Mais finalement, ce qui est encore le plus étrange, c’est que ce jour-là, nous avions battu le record d’audience de la semaine en direct sur SRF 2 alors qu’une des émissions phares était programmée ce soir-là en prime time sur SRF1.

Quel est votre Grand-Prix de Formule 1 préféré ? Je n’ai pas de préférence à vrai dire. Pour moi chaque Grand-Prix a son charme et ses côtés négatifs. Si je dois en choisir un c’est Suzuka pour le circuit. Au delà de l’aspect sportif, Melbourne parce que c’est le premier depuis la longue attente hivernale et Monaco pour le show en coulisses sont aussi immanquables.

Quand aura-t-on le prochain pilote suisse en Formule 1 ? Le prochain pilote Suisse? Je n’en ai absolument aucune idée. J’aurais vraiment souhaité que Louis Delétraz puisse se positionner en tant que tel mais le chemin est long et dur. Peut-être qu’avec un peu plus de chance à l’avenir en Formule 2 et le soutien d’une écurie il y arrivera encore. Dans tous les cas, je le lui souhaite.

Jacques Deschenaux

 Un autre commentateur est incontournable dans le monde journalistique suisse. Et comment. Jacques Deschenaux, l’ancien commentateur emblématique de la RTS nous a aussi raconté ses meilleurs souvenirs. Il est d’ailleurs toujours encore aussi concentré pendant les courses dans le paddock et se sent là-bas comme à la maison. Plus d’un demi-siècle d’histoire de la Formule 1 se trouve face à nous. Un honneur.

Quelle est votre première course en Formule 1 ? Vous souvenez-vous qui a gagné? En tant que commentateur pour la RTS, c’était en 1969 au Grand-Prix de Monaco. Graham Hill avait remporté la course et Jo Siffert terminait magnifiquement 3ème sur le podium. Cela n’aurait pas pu être mieux pour moi comme début de carrière en y repensant.

Quel est votre meilleur souvenir en Formule 1 ? C’est une question très difficile. Le plus mauvais serait malheureusement certainement plus simple. Alors pour moi, je dirais que c’est la deuxième et dernière victoire de Jo Siffert d’un point de vue Suisse. C’était en Autriche en 1971 sur le tracé du Oesterreich Ring, qui est en fait le circuit de Spielberg avant les nombreuses modifications qui suivront pendant ces dernières années.  Il avait d’ailleurs réussi la pole-position et le meilleur tour avant de remporter la course. Et un autre souvenir magnifique à partager avec vous mais bien plus récent, est lorsque j’ai été invité au Gala princier cette année pour commémorer mes 50 ans de début en Formule 1. Un grand honneur pour moi.

Quel est votre Grand-Prix de Formule 1 préféré ? J’en ai plusieurs qui me viennent à l’esprit. Suzuka, Monza ou Montréal. Je choisis pour son ambiance, son magnifique cadre et sa localisation au milieu d’un parc le circuit de Montréal. C’est également un rendez-vous magnifique en terme de nature et de culture en première partie de la saison.

Quand aura-t-on le prochain pilote suisse en Formule 1 ? Malheureusement, pas avant un long moment. Le dernier à y avoir couru est bien sûr Sébastien Buemi et pour moi c’est un talent gâché. Sébastien avait le talent pour piloter la Red Bull et remporter des courses voire plus. Il aurait dû être beaucoup plus longtemps en Formule 1. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’écurie autrichienne l’a gardé pour le rôle de pilote de simulateur et préparer les réglages des différents circuits. A mon sens, Red Bull peut dire une énorme merci à Buemi.


Fabrice Jaton

Et enfin, n’oublions pas non plus Fabrice Jaton, l’actuel commentateur de la RTS aux côtés de Luc Domenjoz. Il est parmi l’un des derniers arrivés mais collectionne déjà 6 saisons en Formule 1. Et oui, le temps passe vite, presque autant que les monoplaces en haut du raidillon belge.

Quelle est votre première course en Formule 1 ? C’était il y a 5 ans, en 2014 à Melbourne pour mon premier commentaire en direct. Je me souviens très bien c’était avec Luc Domenjoz et Sébastien Buemi. Un beau souvenir pour moi et une grande première également.

Quel est votre Grand-Prix de Formule 1 préféré ? Je pense tout de suite à Austin. Au delà du tracé, c’est plutôt l’ambiance incroyable, le show à l américaine et cette effervescence du public. J’adore également le cadre et la ville. C’est certain que je ne manquerai pour rien au monde ce Grand-Prix, et nous avons encore la chance avec la RTS de le commenter en direct. J’y serai d’ailleurs cette année et terminerai par quelques jours de visite dans le pays. A chaque fois, le titre se joue sur ce circuit ou au Mexique avec un magnifique concert en guise d’apothéose de l’événement (l’avenir lui donne raison puisque cette année encore, Austin a accouché du tire de Lewis Hamilton et d’un concert fantastique).
Quel est votre meilleur souvenir en Formule 1 ? Le Grand-Prix du Mexique en 2017. Parce que Lewis Hamilton y a remporté le titre devant une foule innombrable en délire et que nous étions sur place avec Luc Domenjoz. L’ambiance lors de son tour d’honneur a aussi été incroyable et cela clôturait la tournée Nord-Américaine. C’était un peu le baisser de rideau avant l’heure sur la saison.
Quand aura-t-on le prochain pilote suisse en Formule 1 ?
Il est certain que j’aurais envie de vous dire Louis Delétraz. J’étais plein d’espoir pour lui encore en début de saison 2019 mais pour l’instant c’est mal engagé. Rien n’est impossible, mais il faut être au bon endroit au bon moment. Pour conclure, on va dire ceci: le plus vite possible, étant donné que je suis un éternel optimiste.
Crédits Photos: @Ludovic Chevalier, @SSR SRG Suisse

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