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Vernissage du livre sur Herbert Müller

Quarante ans! Il a fallu attendre 40 ans, jour pour jour, après l’accident mortel dont avait été victime Herbert Müller, le 24 mai 1981 lors des 1000 Kilomètres du Nürburgring, pour qu’un livre rende enfin honneur à ce pilote qui, avec Clay Regazzoni et Joseph Siffert, a été l’un des trois meilleurs ambassadeurs suisses sur la scène mondiale du sport automobile des années 60 et 70.

Cette attente de 40 ans n’a pas été vaine car le livre «Herbert Müller… alles zu langsam», verni dimanche dernier à Zweisimmen (BE) en présence d’un grand nombre d’invités, dont les anciens pilotes de F1 Marc Surer et Kurt Ahrens, est tout simplement magnifique. Il retrace sur 384 pages l’ensemble de la carrière de Herbert Müller qui a notamment été pilote d’usine chez Porsche, marque avec laquelle il s’est imposé à deux reprises à la Targa Florio. C’est également au volant de deux Porsche légendaires, une 917 Gulf en 1971 et un 911 RSR Martini en 1973, qu’il a terminé deux fois les 24 Heures du Mans en deuxième position.

Mais Herbert Müller était bien davantage qu’un spécialiste des courses d’endurance du championnat du monde. Il était également un touche-à-tout de talent, capable de briller aussi bien en course de côte – il a notamment été champion d’Europe de la montagne en 1965 sur une Porsche 904 GTS – qu’en Can-Am, en F2 ou lors de l’unique course de F1 qu’il avait disputée en 1963. Une autre preuve de son grand talent est qu’il a disputé à 13 reprises les 24 Heures du Mans, dont quatre fois au volant de quatre des voitures les plus emblématiques de la grande classique mancelle, à savoir Ford GT40 (1965), Matra MS630/650 (1969), Ferrari 512S (1970) et Porsche 917 (1971).

Tout comme Jo Siffert, il a couru au volant des véritables mythes de l’histoire du sport automobile que sont la Shelby Cobra 427, la Porsche 917, sacrée «voiture de course du XXe siècle», et la Ferrari 250 GTO. Celle-ci est l’une des voitures les plus chères du monde. On en veut pour preuve le fait que le célèbre homme d’affaires suisse Ernesto Bertarelli avait acheté la sienne – la 250 GTO numéro de châssis 3809GT avec laquelle Pierre Sudan avait notamment disputé en 1964 la course de côte Sierre-Montana – pour 45 millions d’euros en 2016!

Le vernissage du livre a été mené de main de maître par Daniel Müller, fils unique de Herbert et Marianne Müller, qui a raconté de nombreuses anecdotes, souvent drôles et parfois très émouvantes sur son champion de père. Plusieurs anciens pilotes, ingénieurs, mécaniciens, ami, épouse (Marianne Müller) et compagne (Helena Zaugg Wildi) ont également pris la parole. Le célèbre pilote allemand Kurt Ahrens a par exemple rappelé que lorsque Jo Siffert et lui avaient offert à Porsche la toute première victoire d’une 917 – au terme des 1000 Km de l’Österreichring en 1969 – c’était Herbert Müller et Jo Bonnier qui avaient terminé sur la deuxième marche du podium au volant d’une Lola T70.

Les techniciens et ingénieurs Heini Mader et Edi Wyss, ainsi que le pilote bâlois Marc Surer, venu directement depuis Zurich où il avait commenté quelques heures auparavant le Grand Prix de Monaco dans les studios de la Télévision suisse alémanique, ont tous rappelé que Herbert Müller était non seulement un compétiteur de grand talent mais également une très belle personne.

On relèvera en outre que c’est Marc Surer qui a signé la préface de ce magnifique livre de près de 400 pages qui peut être commandé sur le site https://www.herbertmueller.ch/#/. On ajoutera que Marc Surer, par le biais de sa fondation qui venait en aide aux jeunes pilotes suisses particulièrement prometteurs il y a une trentaine d’années, avait également soutenu Daniel Müller à l’époque. Daniel Müller, brillant pilote de F3 du championnat d’Allemagne, s’était notamment illustré au Grand Prix de Monaco de F3 de 1989 où il s’était révélé plus rapide que les futurs champions du monde de F1 Mika Häkkinen et Jacques Villeneuve!

Crédit des photos: Laurent Missbauer

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