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La vie d'un commissaire vu par Jean-François Joray

Après avoir découvert la vie d’un copilote, puis d’un directeur de course ainsi que d’un président et d’un responsable de sécurité, c’est cette fois avec un commissaire que Sport-Auto.ch s’est entretenu. Le commissaire est également un homme de l’ombre, sans qui rien ne serait possible. Leur travail est d’assurer la sécurité sur les épreuves en contrôlant les passages des concurrents ainsi que de gérer le public. Sport-Auto.ch s’est entretenu avec Jean-François Joray qui est commissaire depuis 16 ans.   Sport-Auto.ch: Peux-tu te présenter brièvement ?

Jean-François Joray : « Je m’appelle Jean-François Joray, J’ai 42 ans et je suis né à Neuchâtel d’une mère valaisanne et d’un père jurassien. On a rejoint le Valais lorsque j’avais sept ans. J’y ai donc fait toutes mes classes, puis un CFC de dessinateur-électricien en distribution d’énergie. Mes activités principales sont le bénévolat en tant qu’officiel dans le hockey sur glace et dans le sport auto, débutées tous les deux en 2004. »
Comment es-tu arrivé dans le monde du sport automobile ?
« Par la sécurité, surtout routière. Depuis tout jeune c’est quelque chose qui a toujours attiré mon attention. A part quelques rares sorties en famille aux Rangiers ou au Rallye du Valais, rien ne me donnait l’envie d’aller en voir plus. C’est vraiment lorsque la 1ère édition du Rallye du Chablais a mis un avis de recherche dans le journal, que je me suis dit, c’est peut-être la seule occasion que tu auras de faire de la sécurité, vas voir ce que c’est, et j’ai très vite mordu. »
Quelles sont tes fonctions durant la saison ?
« En slalom et course de côte je suis commissaire de piste, avec des postes particuliers, comme des passages publics, des intermédiaires, et notamment chef de secteur aux Rangiers depuis 2017. En rallye je suis responsable d’épreuve depuis 2008, et starter sur la super spéciale du Chablais depuis 2018. J’officie également comme instructeur aux cours commissaires de piste et de spécialisation rallye depuis 2010. »
Quel est le parcours pour devenir commissaire ?
« Dès l’âge de 16 ans, on peut sans autre s’inscrire auprès des organisateurs, en spécifiant que l’on est novice. Par la suite, dès 18 ans, on peut obtenir la licence en participant aux cours de formation ; en Suisse elle est facultative, mais vivement conseillée afin d’avoir un minimum de pratique et de connaissance des règlements. »
Quelle est la hantise d’un commissaire ? [caption id="attachment_84332" align="alignright" width="300"] Un commissaire dévoué toujours prêt à intervenir[/caption]
Une situation particulière qui évoluerait négativement en très peu de temps. »
Est-ce que les courses vous manquent en cette période de confinement ?
« Difficile à dire pour l’instant, parce que l’on est que fin avril. C’est sûr que l’on a déjà manqué le Crité, mais comme ma saison de hockey s’est arrêtée déjà fin février avec les premières mesures de la Confédération, la suite était pour moi prévisible. Reste à savoir jusqu’à quand, et quels organisateurs pourront assurer. Je fais en moyenne 20 manifestations par année, et là, l’agenda s’est vidé de 50%… donc l’enchaînement des week-ends vides va bien sûr être long… »
Que diriez-vous aux jeunes hésitants à devenir commissaire ?
« Quand on hésite c’est qu’on a déjà fait la moitié du chemin, c’est qu’il y a de l’intérêt, donc s’inscrire et voir réellement ce qu’il en est à nos côtés. De plus il y a de nombreux domaines ; sécurité course, parcs, prégrille, chronométrage, postes de contrôle en rallye… »
Quelles sont les pires anecdotes que tu as vécues ?
« En 16 saisons, j’ai eu des tas d’événements majeurs ou qui auraient pu l’être, comme cette roue partie à vive allure dans une zone public… La plus marquante reste quand même la sortie d’Eric Berguerand aux Rangiers en 2007. Même en intervenant sans avoir vu la sortie, ça été 20 minutes très intenses, au point qu’un élément important ne m’est revenu en mémoire que 10 jours après. Il m’a fallu plus de 3 mois pour ne plus y penser quotidiennement. Un événement qui reste gravé, et qui m’aide encore aujourd’hui à gérer mes interventions. »
À quelles épreuves travailles-tu ?
« J’officie sur toutes les manches romandes des Championnats Suisses slalom, côte et rallye, pour autant qu’il n’y ait pas de cumul. A cela s’ajoute une ou deux cyclos en boucle proche du domicile pour la circulation des grands carrefours routiers, de la démo, mémorial, auto-cross, et autres pour varier les plaisirs. »
Crédit photo : Trusk Images   ]]>

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