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24 heures du Mans 2015 – Retour vers le futur

IMGP7739Après une édition 2014 qui fut marquée par des faits de course mécaniques pour les différents candidats à la victoire, rappelant ainsi les éditions du passé où le vainqueur était celui qui en avait connu le moins, l’édition 2015 des 24 Heures du Mans nous a ramené dans l’ère moderne, avec une course « sprint » où la moindre faute était une cause irrémédiable de non victoire.

Si l’an passé, les changements de leaders furent liés aux problèmes mécaniques, cette année, ce fut aux prix d’attaques et de duels marquants, comme peut-être jamais nous n’en avions connu auparavant, et sur une aussi longue durée de course. Autre témoin de l’intensité de la course et de la qualité des concurrents, la distance parcourue (la 2ème de l’histoire, malgré de longues périodes sous régime de voiture de sécurité) et moins de 10 tours entre les 8 premiers, là où ce même écart pouvait être celui séparant le vainqueur du 2ème, autrefois.

Porsche

IMGP8066Après avoir annoncé son retour au Mans en 2012, Porsche retrouvait la piste Sarthoise dans la catégorie LMP1 l’an passé, après avoir démontré que la 919 était bien née, en ayant mené la course à divers moments. Après la victoire à Rio l’an dernier et le long travail durant l’hiver, le constructeur allemand a remporté sa 17ème victoire dans la Sarthe, au prix d’une course qui exigeait aucun faux pas. C’est ainsi que s’est faite la victoire de la Porsche n°19, puisque l’équipage formé de Nico Hülkenberg, Earl Bamber et Nick Tandy allait connaître 24 heures sans aucun fait de course, tout en assurant un rythme très soutenu. Autre témoin de la nécessité d’une course parfaite pour s’imposer, la 2ème place de la Porsche n°17, la Porsche « rouge » (Timo Bernhard – Mark Webber – Brandon Hartley) étant écartée de la victoire par une pénalité d’une minute et demie en raison d’un dépassement sous drapeau jaune, Timo Bernhard perdant, en outre, une poignée de secondes en traversant un bac à graviers afin d’éviter une Ferrari. Finalement, sur les trois 919 Hybrid engagées, une seule allait connaître des soucis mécaniques, la n°18, pilotée par Neel Jani en l’occurrence. Ainsi, des problèmes de frein sur la 919 noire allait mettre à la faute Romain Dumas et Neel Jani (coéquipier Marc Lieb) qui, tout deux, allaient toucher le mur de pneumatiques à Mulsanne durant la nuit.

Audi

IMGP7662Si cette édition 2015 ne fut pas synonyme de victoire pour Marcel Fässler, elle fut néanmoins synonyme de podium. Désormais, le pilote schwytzois connaît le podium du Mans sur toutes ses marches, après avoir terminé 2ème en 2010 et s’être imposé à trois reprises en 2011, 2012 et l’année passée. Quadruple vainqueur en titre, et en ayant remporté 13 des 15 dernières éditions, Audi devait s’incliner cette année, mais la tête haute. Ainsi, après avoir été dominées en performance pure, les Audi R18 e-tron quattro s’avéraient parfaitement dans le coup en course, au point d’être les seules voitures à passer la barre des 3 minutes et 18 secondes. Mais si les R18 semblaient un cran au-dessus des Porsche le samedi soir, la température chaude de l’air et de la piste semblant apporter un petit avantage aux troupes d’Ingolstadt, la fraîcheur de la nuit et les températures plus douces du dimanche annulaient ce léger avantage, et les faibles écarts enregistrés en début de nuit se retrouvaient au petit matin, alors que la Porsche des futurs vainqueurs et l’Audi des triples vainqueurs s’échangeaient la place de leader au gré des ravitaillements. Finalement, c’est un capot moteur qui s’arrachait et ensuite une pénalité (en raison d’une manœuvre de Marcel Fässler dans une « slowzone » jugée illicite, le pilote suisse s’étant porté alors à la hauteur de la Porsche) qui allaient mettre un terme aux chances de victoire de la #7 et c’est finalement sur des ennuis mécaniques de l’une des voitures sœur que le trio Marcel Fässler – André Lotterer – Benoît Tréluyer récupérait la troisième marche du podium à deux tours des vainqueurs. Quatrième à quatre tours des vainqueurs, l’Audi R18 #8 fut écartée de la victoire dès le début de soirée. En raison d’une incompréhensible et controversée présence de feu jaune et drapeau vert à l’entrée d’Indianapolis, Loic Duval touchait une Ferrari en tentant d’éviter un peloton de GT ralenti par le feu, et partait violemment au contact avec le rail… Si la violence du contact laisser immédiatement penser à un abandon, il n’en fut rien pour le pilote, qui repartait avec une voiture passablement endommagée et seule 5 minutes furent nécessaires dans les stands pour la réparer. Dernières voitures à pouvoir l’emporter dans le clan d’Ingolstadt, l’Audi #9 était victime, en fin de dimanche matin, de problèmes au niveau du système hybride, qui allait nécessiter le changement d’un arbre de transmission, la faisant chuter au 7ème rang final.

Toyota

IMGP7528Dominateur l’an passé avec une voiture nettement plus rapide que la concurrence, le constructeur japonais avait dû s’incliner en raison d’un crash et d’un incendie, mais était néanmoins monté sur le podium. Cependant cette année, la domination de 2014 ne fut qu’un lointain souvenir. Dominées en qualification, les TS040 le furent également en course. L’amélioration des performances par rapport à l’année passée fut bien moindre que pour les deux adversaires principaux. Seul restait l’espoir de problème mécanique chez les adversaires, mais la fiabilité également affichée par les adversaires allemands privait les concurrents du soleil levant de toutes chances de victoire, et même de podium. De plus, un contact entre Antony Davidson et une GT allait imposer une longue réparation d’un quart d’heure pour la #1, qui devint difficile à conduire. C’est ainsi que la TS040 de Sébastien Buemi franchissait la ligne d’arrivée au 8ème rang. Si aucun problème n’allait entraver la course de la #2, le manque de performance rejetait cette dernière au 6ème rang, bénéficiant des problèmes techniques de la #9 pour passer l’un des prototypes allemands. Au sein du constructeur japonais, on ne cachait pas sa frustration, et on annonçait déjà se focaliser sur 2016, certains bruits de paddock annonçant un nouveau type de motorisation qui pourrait se rapprocher de celui des vainqueurs.

Si la course en LMP1 fut passionnante à suivre avec des rebondissements constants, il ne faut pas oublier que quatre catégories étaient au départ, d’autant plus que les trois autres catégories (LMP2, GTE-Pro, GTE-Am) allaient également être le théâtre de courses passionnantes.

LMP2

IMGP8064Parmi celles-ci, il faut noter une victoire helvétique, puisque le Franco-Suisse Nicolas Lapierre remportait la course en LMP2 avec l’Oreca 05 du Team KCMG. Auteur de la pole position, l’équipe chinoise réalisait la course quasi parfaite et s’imposait au Mans en ayant mené durant presque toute la course. Mais cette domination de Nicolas Lapierre, Matt Howson et Richard Bradley fut, néanmoins, très fragile, et seulement une minute séparait les vainqueurs des deux autres voitures présentes sur le podium, à savoir la Gibson du Team Jota et la Ligier n°26 du Team G-Drive, ces deux dernières échangeant leur position en fin de course à l’avantage du Team Jota.

GTE-Pro

IMGP8070Le Corvette Racing est peut-être l’équipe ayant connu le plus d’émotions durant la semaine. Ainsi, mercredi soir, à l’issue de la première séance qualificative, l’équipe américaine annonçait le forfait de la n°63 après l’accident de Jan Magnussen. Demandant à Larbre Competition la possibilité que ceux-ci envoient leur C7.R aux USA pour les prochaines manches de l’USCC durant l’été, l’équipe américaine connaissait un nouveau coup dur lorsque la Corvette du Team français allait tutoyer le mur durant la Warm-Up. L’équipe officielle venait en aide à Larbre Competition pour réparer la Corvette accidentée. Mais en course, celle-ci allait connaître une toute autre fin. Si la voiture du Larbre Competition était contrainte à l’abandon après des soucis mécaniques, l’équipe officielle remportait la victoire en GTE-Pro après avoir connu une lutte intense avec les Ferrari d’AF Corse et les Aston Martin avec des changements de leaders comme en LMP1. Mais ces dernières allaient connaître, tour à tour, divers faits de course, comme un accrochage avec une LMP2 pour la Vantage n°99 ou des problèmes de boite de vitesse pour la Ferrari n°51. Au final, la Corvette n°64 remportait la victoire devant les deux Ferrari d’AF Corse, la n°71 précédant la n°51. En revanche, les Porsche ne furent jamais en position de se battre pour les avants-postes, d’autant plus que le moteur de la n°92, pilotée alors par Patrick Pilet, partait en fumée dès la première heure de course.

GTE-Am

IMGP7957Enfin, en GTE-Am, et comme dans les autres catégories, il y eut de nombreux faits de course. Après un début d’épreuve où la Ferrari du Team SMP, puis la Viper allait s’immiscer en tête de la catégorie, Aston Martin Racing, ave la n°98, allait longuement dominer l’épreuve et la victoire ne semblait pas pouvoir échapper à la Vantage à une heure de l’arrivée…. jusqu’à la violente sortie de route de Paul Dalla Lana à la chicane Ford en vue du drapeau à damiers. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, la Ferrari 458 du SMP Racing récupérait les commandes de l’épreuve alors que la Porsche n°77, pilotée par l’acteur américain Patrick Dempsey, et la Ferrari n°62 du Team Scuderia Corse nous offrait une belle lutte en piste pour les places sur le podium. Finalement, c’est la Porsche du « Docteur Mamour », en larme sur le podium, qui coupait la ligne d’arrivée au 2ème rang devant la Ferrari de l’équipe américaine.

Très bientôt, nous reviendrons en détails sur les résultats des Suisses au Mans !

Le classement final

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