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WRC – Qui pour succéder à Sébastien Ogier ?

Au terme d’une saison 2017 palpitante, où il avait fallu attendre le terme de la pénultième épreuve pour connaître le Champion du Monde, Sébastien Ogier remportait son cinquième titre et M-Sport réussissait le carton plein avec le titre constructeur en plus des titres pilote et copilote remportés par le duo Ogier-Ingrassia.

Après 2 mois de pause hivernale, où les tests, sur goudron mais aussi sur neige en prévision de la Suède, ont permis de découvrir les évolutions 2018 sur les voitures, les concurrents du WRC 2018 ont rendez-vous sur les routes du sud-est de la France pour le Rallye Monte-Carlo, traditionnelle épreuve d’ouverture du WRC. Et, tout comme le fut la saison précédente, 2018 s’annonce très indécise :


M-SPORT FORD WRT

Après avoir réussi la bonne affaire lors de l’intersaison 2016-2017 en faisant venir Sébastien Ogier, Malcolm Wilson et son équipe allaient réussir le gros coup en 2017 en remportant tous les titres de champions et en voyant ses trois pilotes s’imposer sur différents terrains, tout en restant un team privé, malgré un soutien discret de Ford. Pour 2018, la situation a quelque peu évolué, comme en témoigne le retour du nom du constructeur américain dans le nom de l’équipe, signalant une contribution plus importante aussi bien du côté financier que technique.

Sébastien Ogier – Julien Ingrassia – Ford Fiesta WRC #1

Après l’arrêt de VW, Sébastien Ogier s’est retrouvé dans une situation délicate l’hiver dernier. Mais son expérience et sa régularité lui ont permis de glaner un cinquième titre en WRC malgré la découverte d’une voiture et d’une équipe quelques semaines avant le début de la saison 2017. Pour 2018, le pilote français sera l’un des candidats à sa propre succession.

Vainqueur à 5 reprises du Rallye Monte-Carlo, dont les 4 dernières éditions, le Gapençais sera forcément l’un des grands favoris pour son rallye à domicile, et surtout le seul pilote au départ à s’être déjà imposé dans cette épreuve dans le cadre du WRC. Si l’an dernier, le quintuple Champion du Monde découvrait sa monture, il en sera tout autre en 2018 : aborder le « Monte » avec une voiture qu’il aura soigneusement réglée devrait le rendre redoutable sur des routes qu’il connaît parfaitement.

Sébastien Ogier : « Nous débutons la saison par un évènement très important pour moi, à savoir le Rallye Monte-Carlo. Comme c’est une course à domicile, je veux toujours faire de mon mieux afin d’obtenir les meilleurs résultats. L’an passé, nous avons fait un très bon résultat ici et nous voulons en tirer parti pour 2018. Mais nous devons travailler dur, car la concurrence sera rude, puisque chaque équipe à une voiture et des pilotes capable de gagner, aussi nous devons être prêts dès les premiers tours de roues. C’est une épreuve difficile pour débuter la saison avec des conditions extrêmes qui peuvent nous faire passer de l’asphalte sec à la neige et la glace dans une même spéciale. C’est difficile mais c’est ce qui rend un bon résultat ici si gratifiant. Et nous allons débuter la saison par ce qui pourrait être le plus gros défi en rallye, à savoir Sisteron à l’envers et de nuit. Je ne sais pas ce qui pourrait être plus dur, mais c’est le Monte-Carlo. C’est toujours un défi, et ce sera le cas dès la première spéciale. »

Elfyn Evans – Daniel Barrit – Ford Fiesta WRC #2

Vainqueur de son premier rallye en WRC en 2017, lors de son épreuve à domicile, le pilote gallois Elfyn Evans se voit promu aux côtés du quintuple Champion du Monde après avoir défendu les couleurs du Team D-Mack l’an passé (également géré par M-Sport), ce qui signifie pour lui le retour aux pneus Michelin, paramètre qui pourrait être un handicap.

Quatre fois au départ de l’épreuve, le Britannique a rejoint l’arrivée à Monaco à chacune de ses participations et a remporté le WRC2 en 2016, alors que sa meilleure prestation est une sixième place, en 2014 et en 2017.

Elfyn Evans : « Le Rallye de Monte-Carlo est l’un des évènements que tous les pilotes attendent avec impatience. J’ai toujours dit qu’il offrait les meilleurs routes bitumés du monde, mais, à cette période de l’année, les conditions atmosphériques en font un véritable défi et imposent une stratégie. Pour faire un bon résultat, il ne faut faire aucune faute. Nous venons de terminer deux jours d’essais dans des conditions mixtes. La route évoluait sans cesse ce qui est parfait afin d’évaluer ce à quoi nous devons nous attendre. Mais, à l’inverse, cela peut, aussi, avoir un revers, car il est alors difficile de définir un set-up. Globalement, nous avons eu deux bonnes journées d’essais et nous sommes bien préparés. Le Monte-Carlo peut finir en loterie, mais nous sommes prêts pour débuter la saison. Et nous allons faire de notre mieux, car nous voulons débuter la saison en beauté. »

Bryan Bouffier – Jérôme Degout – Ford Fiesta WRC #3

Contrairement aux deux dernières saisons où elle était engagée aux couleurs D-Mack (pour Ott Tanak en 2016 puis Elfyn Evans en 2017), la troisième Ford Fiesta sera cette saison engagée directement par M-Sport. Mais contrairement aux deux dernières saison, cette voiture sera attribuée à différents pilotes, dont le finlandais Temuu Suninen principalement sur les épreuves terres.

Pour le Monte-Carlo, c’est le Français Bryan Bouffier qui bénéficiera de cette monture. Vainqueur de l’épreuve en 2011 (IRC) et deuxième en 2014 en WRC, le pilote drômois possède une très grande expérience de l’épreuve et notamment des choix de pneus judicieux sur cette épreuve, ce qui permet, souvent, de faire la différence sur ces routes.

Bryan Bouffier : « Depuis que j’ai appris que je serais au volant de la Ford Fiesta WRC, j’étais vraiment impatient d’être au rallye Monte-Carlo ! C’est l’une de mes épreuves préféré, et le faire dans l’une des voitures de dernière génération, et championne en titre, est un rêve devenu réalité. J’ai une grande expérience au Monte-Carlo ce qui aide à lire la route et à s’adapter aux conditions, mais ce n’est jamais facile. C’est l’une des épreuves les plus difficiles et, pour faire un bon résultat, il faut faire les bons choix de pneus et être dans le bon rythme sans trop en faire. Et, le rallye se déroulant en France, je me sens chez moi au Monte-Carlo, et je suis impatient d’y être. En premier, nous voulons prendre du plaisir. Nous allons débuter sans pression, et si nous pouvons aider l’équipe en marquant quelques points constructeurs, ce qui serait formidable. »

HYUNDAI SHELL MOBIS WRT

Après le retrait de VW fin 2016, Hyundai Motorsport se retrouvait avec le statut de favori sur les épaules. Et si la Hyundai i20 Coupe WRC allait s’avérer très polyvalente, elle allait aussi se montrer quelque peu fragile, notamment en version asphalte. En outre, un mauvais début de saison allait mettre à mal, et certainement coûter le titre au constructeur Sud-Coréen après les 2 fautes de Thierry Neuville au Monte-Carlo et en Suède, mais aussi l’accident d’Hayden Paddon qui allait mettre à mal, moralement, le Néo-Zélandais une grosse partie de l’année.

Mais après une deuxième partie d’année concluante, et qui allait se terminer avec la place de vice-champion pour Thierry Neuville, le pilote belge étant le meilleur performer avec 4 victoires, Hyundai partira avec le statut de favori avec, en plus, le Norvégien Andreas Mikkelsen. Le constructeur coréen compte ainsi deux pilotes qui ont terminé sur le podium du championnat ces dernières saisons. À l’inverse, Hayden Paddon et Dani Sordo se retrouvent avec un programme partiel, les deux pilotes devant se partager la troisième i20 sur 12 des 13 manches puisqu’au Portugal, quatre voitures seront engagées.

Andreas Mikkelsen – Anders Jaeger – Hyundai i20 Coupe WRC #4

Après avoir terminé trois fois consécutivement au troisième rang du WRC, Andreas Mikkelsen se retrouvait à pied à la fin 2016. Dès lors, s’ensuivit une saison où le pilote norvégien allait prendre part à diverses manches chez plusieurs constructeurs, tout d’abord chez Skoda en WRC2, avant de prendre part à 3 épreuves chez Citroën, où il réussira son seul podium de la saison au Rallye d’Allemagne, et de finir la saison avec Hyundai, avec qui il signait un contrat sur plusieurs saisons. Après une saison en dents-de-scie, le Norvégien retrouve donc un volant à temps complet et devrait donc faire partie des gros outsiders de cette saison, sinon des favoris.

Si le Mikkelsen ne compte que 4 participations au Monte-Carlo, il a déjà terminé à deux reprises sur le podium monégasque et compte également une victoire en WRC2 l’an passé, démontrant qu’il est particulièrement à l’aise sur ces routes.

Andreas Mikkelsen : « C’est vraiment un grand soulagement de débuter la saison du WRC avec Hyundai Motorsport. L’année passée fut quelque peu frustrante alors j’attends beaucoup de cette année de rallye avec l’objectif d’être dans la course au titre. Bien entendu, le Monte-Carlo est un défi particulièrement difficile pour débuter l’année avec des conditions très diverses y compris la nuit. Mais je suis impatient de débuter la saison 2018 avec Anders à mes côtés. »

Thierry Neuville – Nicolas Gilsoul – Hyundai i20 Coupe WRC #5

Après une saison 2015 difficile, Thierry Neuville retrouvait confiance en 2016 en terminant vice-champion, place qu’il allait confirmer en 2017. Pourtant, le pilote belge aurait pu espérer mieux s’il n’avait pas commis quelques fautes, notamment au Monte-Carlo et en Suède, où il menait. Si il parvenait à refaire son retard durant l’été, les roues de sa Hyundai en décidaient autrement en Allemagne et en Espagne, et il terminait à la deuxième place du championnat. Sans surprise, le Belge devrait être l’un des principaux prétendants au titre cette saison, mais à la condition de résister à la pression, ce qui lui a parfois fait défaut par le passé.

Si Neuville compte 7 départs à l’épreuve monégasque, il n’est parvenu à monter qu’une seule fois sur le podium (troisième en 2016) et compte 4 abandons sur accident ou touchettes, sans compter 2017 où il était reparti en Rallye 2 le dimanche, après avoir mené une grande partie du rallye.

Thierry Neuville : « L’excitation du début de saison est à son paroxysme. Le lancement de la saison au salon de Birmingham s’est déroulé dans une très bonne ambiance et nous sommes prêts à attaquer la saison. Le Monte-Carlo est une épreuve très particulière où la moindre erreur peut vous faire abandonner. Nous l’avons vu l’an dernier après avoir fait une faute dans l’avant-dernière journée ce qui fut très frustrant. C’est le Monte-Carlo. C’est une épreuve difficile pour débuter l’année. Et nous voulons tirer parti de toutes nos expériences sur cette épreuve. »

Dani Sordo – Carlos Del Barrio – Hyundai i20 Coupe WRC #6

Arrivé en WRC en 2006, Dani Sordo est le pilote le plus expérimenté encore en activité. Mais s’il compte 152 départs à son actif, le pilote ibérique ne compte qu’une seule victoire en WRC, au Rallye d’Allemagne 2013. A contrario, il compte 42 podiums et de nombreuses places d’honneur, qui lui ont souvent permis d’engranger des points importants, jusqu’à terminer, par deux fois, troisième du championnat. Néanmoins, en ne prenant part qu’à 7 des 13 rallyes du calendrier de cette saison 2018 (comme son coéquipier Hayden Paddon), l’Espagnol ne pourra se concentrer que sur des coups d’éclat sur les épreuves, sans viser un bon classement au championnat.

Avec dix départs au compteur du Monte-Carlo, Sordo est monté à 3 reprises sur le podium de l’épreuve, avant de terminer quatrième l’an passé. Et dans des conditions difficiles, et malgré un nouveau copilote ce qui impose un temps d’adaptation, la « fiabilité » du pilote Hyundai pourrait bien lui permettre de tirer son épingle du jeu pour un beau résultat.

Dani Sordo : « Je suis content de débuter ma cinquième saison avec Hyundai lors d’une des épreuves les plus difficiles du calendrier : le Monte-Carlo. Nous avons développé une bonne méthode de travail, et bien que ma saison ne soit composée que de 7 épreuves, je veux en tirer les meilleurs résultats possibles. Pour cette saison, j’ai un nouveau copilote, Carlos, donc nous devons encore nous habituer, mais nous sommes optimistes pour obtenir un bon résultat lors de ce premier rallye. Nous devons nous attendre à l’imprévu au Monte-Carlo, et la lutte avec nos rivaux sera très intense. »


TOYOTA GAZOO RACING WRT

Après 17 ans d’absence, 2017 fut l’année du retour en WRC pour Toyota. Dirigé par Tomy Makinen, le Toyota Gazoo Racing WRC a eu la lourde tâche de développer et d’engager la Yaris WRC, et ce fut un pari réussi, avec la victoire de Jari-Matti Latvala dès le Rallye de Suède, avant de remporter une nouvelle victoire en Finlande après un rallye dominé par les voitures japonaises et la victoire d’Esapekka Lappi.

Pour 2018, l’équipe Toyota bénéficiera d’un renfort important, puisqu’Ott Tänak les rejoint après de nombreuses années avec M-Sport. Et avec l’expérimenté et rapide Jari-Matti Latvala ainsi que le jeune Esapekka Lappi, le constructeur japonais pourrait bien terminer devant, même si la Yaris doit encore progresser sur l’asphalte.

Jari-Matti Latvala – Miikka Anttila – Toyota Yaris WRC #7

Après Ford et VW, le pilote finlandais a signé fin 2016, lors de l’arrêt du programme du constructeur allemand, avec Toyota. Malgré une voiture et une équipe à développer, le pari fut réussi pour Latvala, avec une victoire au Rallye de Suède ainsi que quelques performances, dont deux podiums. Maintenant, il va falloir confirmer et être performant sur tous les terrains en 2018. Et dans ce rôle, Finlandais a montré un peu de fébrilité les années passées, notamment lorsqu’il était en concurrence directe avec Sébastien Ogier chez VW, ce qui pourrait se reproduire avec Ott Tänak. Mais quand il est en confiance, Latvala est assurément l’un des plus rapides.

Avec 10 participations au Rallye Monte-Carlo, le Finlandais sera l’un des plus expérimentés au départ. Ceci dit, le pilote Toyota a déjà connu des résultats très variables, et les meilleurs qu’il a obtenus l’ont toujours été lorsqu’il abordait l’épreuve sans pression ni objectif, comme l’an dernier, avec une deuxième place finale. Et, pour cette édition, le pilote Finlandais se cache bien de révéler ses objectifs même si il veut être dans le rythme pour la victoire.

Jari-Matti Latvala : « L’an dernier, pour notre première saison ensemble, nous avons beaucoup appris. Nous avons découvert les domaines où nous devions nous améliorer et, désormais, nous somme prêts pour cette deuxième saison où, je pense, pense que nous serons très compétitifs. Nous avons une très bonne équipe, chacun ayant réussi à s’imposer l’an dernier, et quand tous les pilotes visent la victoire, c’est bon pour l’équipe. Pour les débuts de la Yaris l’an dernier, nous avions réalisé un bon résultat puisque j’ai terminé deuxième, mon meilleur résultat sur cette épreuve. Il est important de ne pas faire de faute sur cette épreuve, mais je veux aussi être dans le coup en performance. »

Ott Tänak – Martin Järveoja – Toyota Yaris WRC #8

Après avoir terminé 3ème du championnat en 2017 et remporté 2 victoires, Ott Tänak a quitté M-sport pour rejoindre le constructeur nippon. Avec ses 2 victoires, auxquelles s’ajoutent 5 podiums, le pilote estonien a changé de statut et sera l’un des favoris pour le championnat 2018, après avoir démontré en 2017 qu’il était performant sur tous les terrains. La plus grande question sera son adaptation à la Toyota et à l’équipe, ce qui pourrait être un handicap en début de saison face aux grands favoris.

L’an dernier, l’Estonien réussissait un bel exploit en terminant sur le podium de son quatrième Rallye Monte-Carlo. En effet, rappelons que le dimanche matin, il était victime d’un gros problème moteur et qu’il s’est battu comme un diable pour maintenir la dernière marche du podium après avoir perdu le deuxième rang. Et, au vu de la difficulté de l’épreuve, le pilote Estonien reste très prudent quand à ses performances en raison des conditions très changeante sur l’épreuve.

Ott Tänak : « C’est très excitant de prendre part à ma première course avec Toyota Gazoo Racing. L’équipe a très bien travaillé la saison dernière bien qu’ils débutaient, car ils étaient compétitifs. J’ai vu leur potentiel et je voulais faire partie de l’équipe. Notre objectif est le même, à savoir gagner le championnat. Je dois juste encore continuer à m’habituer à l’équipe, mais je suis très bien accueilli. Au Monte-Carlo, nous allons voir où nous nous situons en performance. C’est l’une des épreuves les plus difficiles de la saison, car vous ne savez pas ce qui vous attend entre la neige, la glace, une route humide ou sèche. »

Esapekka Lappi – Janne Ferm – Toyota Yaris WRC #9

Après plusieurs années dans la classe inférieure, en WRC2 et en ERC, Esapekka Lappi recevait la troisième Toyota Yaris en 2017 et débutait sa carrière en WRC au Rallye du Portugal. Et pour une première, l’espoir finlandais ne tardait pas à confirmer en remportant le Rallye de Finlande après avoir bénéficié de l’abandon de son coéquipier Jari-Matti Latvala, dominateur du début de l’épreuve. En revanche, Lappi doit encore progresser sur les différents terrains, notamment l’asphalte. Mais avec deux favoris au championnat comme coéquipiers, il n’aura pas à se mettre de pression, et pourrait aussi devoir, en certaines occasions, s’effacer au profit de ses coéquipiers dans l’optique du championnat.

2018 sera la troisième participation d’Esapekka Lappi au Rallye Monte-Carlo, après 2013 et 2016. Aussi, sur un terrain si particulier, le Finlandais sera en phase d’apprentissage mais il ne s’en cache pas, son objectif étant de rallier l’arrivée en ayant pris part à toutes les épreuves.

Esapekka Lappi : « Ce sera ma première saison complète avec une WRC et je dois avoir une approche un peu différente. Lors de cette première partie de saison, il y a des épreuves que je ne connais pas très bien comme le Monte-Carlo. C’est une épreuve où l’expérience aide beaucoup aussi, mon objectif est de prendre part à toutes les spéciales. Plus tard dans l’année, il y a des épreuves que je connais mieux et où je serai plus compétitif. Notre préparation est bonne, nous devons juste encore améliorer l’osmose entre la voiture et nous-mêmes. »


CITROËN TOTAL ABU DHABI WRT

Après une saison 2017 difficile, terminée à la quatrième place au classement constructeur, Citroën débute 2018 par un changement de team manager, puisqu’Yves Matton rejoint la FIA et est remplacé par Pierre Budar. Si la C3 WRC s’est avérée performante, récoltant deux victoires aux mains de Kris Meeke au Mexique et en Espagne, elle s’est avérée également fragile et difficile à piloter. Pour cette saison, la stratégie de l’équipe française semble être plus basée pour les victoires que le championnat. Ainsi, seul Kris Meeke disputera l’intégralité du championnat, Craig Breen devant laisser son volant au revenant Sébastien Loeb à trois reprises, alors que Khalid Al Quasimi prendra part à quelques épreuves, comme en 2016. Enfin, signalons que la dernière surprise fut signée quelques heures avant le lancement officiel de la saison au Salon de Birmingham, avec le retour de Mads Ostberg, uniquement pour le Rallye de Suède pour le moment.

Kris Meeke – Paul Nagle – Citroën C3 WRC #10

Auteur de deux victoires, mais aussi de quelques cabrioles en 2017, le pilote nord-irlandais aurait pu décrocher une troisième victoire l’an passé si son moteur n’avait pas rendu l’âme en Corse, alors qu’il dominait l’épreuve. Cette saison, il devrait être le seul pilote Citroën engagé sur l’intégralité de la saison, ce qui pourrait lui faire porter beaucoup de poids sur les épaules et, de de ce fait, ne va pas forcément lui simplifier les choses.

Avec 9 départs à l’épreuve monégasque, dont 4 dans la catégorie reine, Kris Meeke est l’un des plus expérimentés au départ. Mais sur ses 9 « Monte », le Nord-Irlandais ne compte qu’un seul podium (2014), et si en 2016, il fut le seul à pouvoir lutter avec Sébastien Ogier, sa prestation en 2017 fut difficile et s’était terminée par un abandon sur le routier après un accident de circulation. Néanmoins, si il parvenait à retrouver confiance dans le pilotage de sa machine, Meeke pourrait être l’un des hommes forts de la saison.

Kris Meeke : « Le Monte-Carlo est probablement l’un des rallyes les plus durs de la saison, en raison de ses incessants changements de grip, mais j’y ai toujours pris du plaisir. J’y ai également été rapide : j’ai remporté la course en Junior WRC en 2005, j’y ai signé un podium (3e) pour mon retour à plein temps chez Citroën en 2014, je me battais pour la victoire en 2016… Je pense donc que nous pouvons y réaliser du bon boulot, d’autant que nos essais se sont révélés assez représentatifs de ce qui nous attend, avec une belle variété de conditions atmosphériques. Ils nous ont également permis de continuer à progresser sur l’adaptabilité de notre C3 WRC aux évolutions de revêtements, en retournant notamment dans le Col de Faye, là-même où nous étions le moins à l’aise lors de l’édition passée. »

Craig Breen – Scott Martin – Citroën C3 WRC #11

Marquant régulièrement de gros points pour sa première « vraie saison » en WRC (mais non complète), Craig Breen n’a néanmoins pas réussi à faire mieux qu’une cinquième place, décrochée à six reprises en 2017. En 2018, le pilote irlandais ne devrait pas non plus effectuer une saison complète, puisqu’il devrait laisser sa place à Sébastien Loeb au Mexique, en Corse et en Catalogne, ce qui devrait limiter ses chances au championnat. A moins qu’un bon début de saison pousse le constructeur français à engager une Citroën supplémentaire sur ces épreuves.

Au Monte-Carlo, Craig Breen avait terminé cinquième l’an dernier, mais ne bénéficiait « que » d’une DS3 pour sa troisième participation à l’épreuve et la première avec une WRC. Aussi, au volant d’une WRC dernière génération, l’Irlandais pourrait faire une belle prestation au vu du gain de performance entre les deux machines, d’autant plus qu’il aime l’épreuve.

Craig Breen : « Le Monte-Carlo est un rallye que j’adore, c’est un challenge unique que nulle autre épreuve au calendrier ne propose. Jusqu’à l’année dernière, je n’avais pourtant jamais été suffisamment en confiance dans pareilles conditions changeantes et glissantes. Mais l’an passé, avec l’ancienne voiture, nous nous sommes surpris nous-mêmes. Avec un peu plus de chevaux, on pouvait briguer le podium, cela m’incite donc à la confiance : j’ai envie de croire que l’on peut faire de même, même si je ne suis pas le plus expérimenté au départ. D’autant qu’à la lueur des acquis de 2017, nous abordons l’épreuve bien mieux préparés, avec une C3 WRC encore plus polyvalente. »


Classe

Outre la victoire au général, les victoires de classe s’annoncent aussi très animées sur ce 86ème Rallye Monte-Carlo, avec notamment trois équipages suisses au départ (lire ici).

Regroupant les 16 R5 et une N4, dont les 6 engagés en WRC2, la classe RC2 sera emmenée par la Skoda Fabia de Jan Kopecky. L’écurie tchèque a remporté son troisième titre dans la catégorie en 2017. Face au pilote maison et deuxième du Monte-Carlo dans la catégorie l’an passé, M-sport engagera deux voitures pour Eric Camilli et Temuu Suninen. A noter que le pilote niçois connaît bien l’épreuve pour y compter 3 départs, est qu’il est un local de l’étape, tandis que le pilote finlandais ne possède qu’un seul départ sur l’épreuve, en 2016 (12ème et 5ème RC2), ce qui pourrait être une difficulté face aux habitués. Après avoir stoppé son programme avec Hyundai l’an passé, Kevin Abbring prendra le départ de l’épreuve sur une Ford Fiesta. Parmi les autres engagés dans la classe RC2, mais hors WRC2, on retrouvera Stéphane Sarrazin, qui retrouvera ainsi les routes du rallye sur une Hyundai R5. Du haut de ses 17 ans, Kalle Rovanpera pourrait confirmer tous les espoirs placés en lui : le fils du vainqueur du Rallye de Suède 2001 a en effet été placé par ce dernier derrière le volant dès l’âge de 12 ans. De plus, le pilote Scandinave bénéficiera d’une Skoda usine tout comme le Norvégien Ole Christian Veiby. A surveiller également, Quentin Giordano, Mathieu Arzeno et bien sûr l’expérimenté pilote suisse Olivier Burri.

Engagé en tant que vainqueur du Clio R3 Alps Trophy en RC3, l’équipage valaisan Ismaël Vuistinier – Florine Kummer pourrait bien faire parler la poudre, pour sa première participation à l’épreuve, mais trouvera néanmoins quelques sérieux concurrents face à lui. Avec 11 départs et quelques victoires de classe sur l’épreuve, Lilian Vialle sera un sérieux concurrent pour l’équipage suisse grâce à son expérience, alors que Thibaut Poizot, qui ne compte qu’un seul départ dans l’épreuve l’an dernier, pourrait encore tirer parti de son pilotage spectaculaire qui l’avait amené à la deuxième place de la classe l’an dernier.

Avec 27 voitures engagées, la classe RC4 sera la plus représentée au départ, classe où l’on retrouvera les époux Studer, Sébastien et Maude, sur une 208 R2. Parmi les concurrents, quatre sont en WRC3, parmi lesquels Jean-Baptiste Franceschi, le vainqueur du Championnat de France Junior. Mais les plus sérieux prétendants à la victoire de classe seront les Champions de France, Yoann Bonato – Benjamin Boulloud, qui troquent leur habituelle DS3 R5 pour une 208 R2, alors que le Britannique Gus Greensmith, protégé de M-sport, sera lui aussi à surveiller.

Enfin, quatre équipages se disputeront la victoire dans la petite classe RC5, dont Christophe Bérard, vainqueur l’an dernier de cette même classe.

La liste des engagés

Programme

Comme c’est le cas depuis quelques années, le rallye se disputera autour de la ville de Gap. Après un shakedown dans la cité des Hautes-Alpes, le mercredi 24 janvier, la première étape sera disputée sur deux jours avec deux spéciales le jeudi soir, suivie de deux boucles de 3 spéciales le vendredi. Pour débuter le rallye, c’est sur les routes du col de Fontbelle, si souvent décisif dans l’histoire du rallye, que les concurrents devront faire face, mais dans un sens inédit car le départ de la spéciale sera donné à Thoard, avec une arrivée jugée à Sisteron. Le vendredi, les deux boucles de spéciales se dérouleront au sud-ouest de Gap, dont deux nouveaux tracés par rapport aux éditions récentes, alors que le samedi, les concurrents retrouveront les hauteurs du Devoluy et la spéciale de St-Léger Les Mélèzes, avant de retrouver l’épreuve de Bayons – Bréziers, déjà effectuée le jeudi soir, et le retour sur Monaco. Enfin, le dimanche se disputera sur les hauteurs de Monaco, avec le traditionnel Col du Turini (La Bollène Vésubie – Peira Cava) et l’épreuve du Col de Braus, le deuxième passage dans cette dernière servant de Powerstage.

Horaires Plans des spéciales SHAKEDOWN ES1 THOARD – SISTERON ES 2 BAYONS – BREZIERS ES 3/6 VITROLLES – OZE ES 4/7 ROUSSIEUX – EYGALAYES ES 5/8 VAUMEILH – CLARET ES 9/11 AGNIERES EN DEVOLUY – CORPS ES 10/12 ST LEGER LES MELEZES – LA BATIE NEUVE ES 13 BAYONS – BREZIERS ES 14/16 LA BOLLENE VESUBIE – PEIRA CAVA ES 15/17 LA CABANETTE – COL DE BRAUS Crédits photos : Toyota Gazoo Racing, Jean-Baptiste Lassaux/Sport-Auto.ch, M-Sport, Hyundai Motorsport, Citroën Racing, Skoda Motorsport, Baptiste Aebi/Sport-Auto.ch, Sébastien Montagny/Sport-Auto.ch ; citations : Toyota Gazoo Racing, M-Sport, Hyundai Motorsport, Toyota Gazoo Racing, Citroën Racing. ]]>

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