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Sauber F1 sauvé par des investisseurs russes. Doit-on s’en réjouir ?

Peter Sauber (D) et Monisha Kaltenborn (G)L’écurie Sauber de Formule 1, qui se trouvait dans une «situation économique difficile», a annoncé en début de semaine la conclusion d’un partenariat avec des investisseurs russes. Doit-on s’en réjouir ?

L’écurie Sauber, fondée par Peter Sauber dans les années 70 a accédé en Formule 1 en 1993. Cela fait de l’écurie suisse l’une des plus anciennes du paddock de F1. Seules Ferrari, McLaren et Williams peuvent se targuer d’être plus anciennes. Alors que de nombreuses écuries ont eu des vies bien éphémères, la structure helvétique a su s’armer pour perdurer au travers les décennies. Une performance économique, social et sportive de premier plan pour une entreprise établie dans un pays ou le sport-automobile n’a pas de légitimité. Et ce n’est certainement pas la visite effectuée à l’usine d’Hinwil par le conseil fédéral lors de sa « course d’école » qui changera cet état de fait.

C’est au début de l’été qu’on a entendu les premières rumeurs faisant état de fournisseurs impayés et de retard dans le paiement du salaire de son pilote vedette, l’Allemand Nico Hülkenberg. Au vu de la réputation dont jouissent les dirigeants de l’écurie Suisse, on a refusé d’y croire…  Malheureusement il n’y pas de fumée sans feu et début juillet, Monisha Kaltenborn, l’actuelle Team manager a avoué que l’écurie suisse « était dans une situation difficile » mais qu’elle « était en train de trouver une solution pour en sortir».

C’est donc avec une grande satisfaction qu’on a accueilli l’annonce de l’écurie officialisant un nouveau partenariat avec des investisseurs russes. Le communiqué évoque, en plus de l’arrivée d’argent frais, un partenariat technique et la promotion du sport automobile en Russie et du nouveau Grand Prix F1 de Sotchi, tant souhaité par le président russe Vladimir Poutine et programmé pour la saison prochaine. De son côté Sauber s’engage à préparer le jeune pilote russe Sergey Sirotkin  à devenir pilote titulaire en Formule 1 dès la saison prochaine.

Mais qui sont ses investisseurs russes ?

Il s’agit en réalité de trois fonds d’investissements : Le Fonds International de Coopération d’investissement (ICIF), le Fonds national de développement de la Fédération russe nord-ouest et de l’Institut national des technologies aéronautiques (NIAT). On ne sait que très peu de choses sur ces sociétés russes, si ce n’est qu’elles sont liées au président Poutine. 

Mais qui est Sergey Sirotkin ?

Sergey SirotkinFils d’un dirigeant d’une des trois sociétés d’investissement, Sergey Sirotkin, qui aura 18 ans le 27 août prochain, dispute cette année sa première saison en Formule Renault 3.5. Avant cela, l’adolescent russe a été Champion d’Italie de Formule Abarth en 2011 avec le team suisse Jenzer Motorsport, et a disputé le championnat d’AutoGP en 2012.

Entre l’opacité des sociétés russes et le probable engagement d’un pilote de 18 ans la saison prochaine – sous réserve de l’obtention de la Super-Licence FIA -, ces accords prennent la forme d’aveux d’impuissance et de désespoir pour Sauber condamné à les accepter ou à disparaître. On connaît la droiture mais surtout l’attachement de Peter Sauber vis à vis de ces employés, lui qui n’a pas hésité à racheter sa propre écurie, certes vendue à prix d’or à BMW quelques années auparavant, afin de sauver les emplois d’Hinwil. Dès lors, on peut espérer qu’il s’est soucié de connaître l’origine de l’argent qui servira à rembourser les dettes de son écurie. Mais avouez que cela reste maigre pour rassurer les septiques… 

Espérons néanmoins que la mariée soit belle… en attenant de jours meilleurs. 

Credit Photo @SAuber F1 Team & @Laurent Missbauer 

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