Après avoir goûté au rallye aussi bien dans le baquet de droite que de gauche, c’est en course de côte que Joël Grand trouve actuellement son bonheur. Le Valaisan a changé de bolide en fin de saison 2019 et roule désormais avec une Osella, l’une des voitures références de la montagne.
Sport-Auto.ch a pu s’entretenir avec Joël Grand
Sport-Auto.ch : Peux-tu te présenter brièvement ?
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Joël Grand – Ayent-Anzère[/caption]
Joël Grand : « Joël Grand, je suis marié à Sarah et papa de 2 enfants Léna et Kylian. Je suis dans le milieu du sport automobile depuis 2007. J’ai commencé par être copilote en rallye, puis en 2008 j’ai acheté ma première voiture de course. »Comment s’est déroulé ta saison 2019 ?
« Cette saison ne s’est pas déroulée exactement comme je le voulais. Elle est à oublier. Nous avons tout restauré durant la trêve hivernale y compris le moteur. Mais malheureusement pour nous, rien ne s’est passé comme prévu. Il y a des années comme ça. Il y a eu quand même une belle surprise en fin de saison puisque nous avons fait l’acquisition d’une Osella PA 21 JRB. »Comment s’est déroulé la prise en main de ta nouvelle monoplace ?
« J’ai pu faire les Paccots qui était la dernière course de la saison. Je n’avais jamais roulé cette voiture. Donc nous sommes arrivés sur cette course avec des réglages de base que je ne connaissais pas. Le point positif, c’est que nous nous sommes améliorés au fur et à mesure du week-end et nous avons trouvé de meilleurs réglages. J’ai vraiment eu de superbes sensations au volant de ce bolide. »Que penses-tu de cette monoplace ? [caption id="attachment_84065" align="alignright" width="300"]

« Il y a quelques grands champions qui roulent avec cette automobile mais ce sont des prototypes. C’est ce qu’il y a de plus performant à ce jour. Je n’ai malheureusement pas le budget et c’est pour cette raison que je me suis dirigé sur ce proto à moteur moto. C’est une auto très rapide. Son ancien propriétaire était Christian Merli, l’une des références de la course de côte. C’est clair que ça va être compliqué de rivaliser avec des moteurs voitures mais je vais me battre et montrer qu’on est capable d’aller vite avec un 999cm3. J’espère un jour avoir le budget pour pouvoir viser un titre avec évidemment une voiture adaptée. Je tiens vraiment à remercier mes sponsors, c’est grâce à eux que je peux rouler. »Pourquoi avoir fait le choix de se tourner sur la course de côté plutôt que le rallye ?
« J’ai choisi la course de côte car j’ai eu la chance de pouvoir rouler avec certaines voitures exceptionnelles. Ce sont des sensations extraordinaires de pouvoir rouler à plus de 200 km/h sur des routes limitées à 80 km/h. Le rallye, c’est totalement différent et c’est un autre style de pilotage. C’est un milieu où il faut avoir beaucoup d’argent pour pouvoir faire des résultats. J’ai eu la chance de pouvoir naviguer Sébastien Carron, Laurent Luyet et Pascal Perroud donc j’ai une idée bien précise du budget qu’il faut pour viser un titre. »As-tu préféré être derrière le volant ou derrière le carnet de notes ?
« Lorsque j’ai commencé en tant que copilote, ce qui était vraiment génial, c’est que j’ai pu aller dans des grosses voitures sans que cela ne me coûte quasiment rien. En étant aux notes, il faut premièrement avoir confiance en ton pilote, tu ne vois quasiment pas la route et c’est toi qui donnes le rythme. Il faut avoir une certaine complicité avec lui si tu veux aller vite. N’oublions pas que le copilote fait les ¾ du job. Après, j’ai également eu la chance d’être pilote. C’est différent et ça fait très drôle de se retrouver derrière le volant. Mais avec tous les systèmes de notes que j’ai connus, ça aide beaucoup. Vous risquez certainement de me revoir au volant ces prochaines années. »Quel est ton plus beau souvenir de ta carrière ? [caption id="attachment_84066" align="alignleft" width="300"]

« Mon plus beau souvenir reste la victoire au classement scratch lors des Paccots en 2017. C’est une course qui s’est déroulée sous la pluie lorsque j’étais au volant de ma Formule Master. Cela faisait plus de dix ans qu’il n’y avait plus eu une deux litres qui remportait une course en championnat de Suisse de la montagne. »Quel est ton programme pour 2020 ?
« Le programme dépendra de la suite des évènements. Mon objectif est de participer à l’intégralité du championnat Suisse de la montagne. Je ne sais pas si nous pourrons rouler un jour cette année avec la situation actuelle. Notre santé restera la priorité. Il est important de ne pas oublier que ce sport reste un hobby et une passion pour moi. »Crédit photo : Sport-Auto.ch – Baptiste Aebi ]]>