Vainqueur des 8 Heures de Bahreïn, théâtre samedi de la dernière épreuve du championnat WEC, le Vaudois Sébastien Buemi (Toyota) est devenu champion du monde d’endurance pour la quatrième fois de sa carrière. Il n’a cependant pas été le seul pilote suisse à être à la fête à Bahreïn. Le Genevois Louis Delétraz (Oreca Team WRT), vainqueur en LMP2, a en effet également remporté le titre mondial dans cette catégorie, alors que la Soleuroise Rahel Frey (Porsche Iron Dames) termine 2e du championnat du monde en LM GTE AM après s’être imposée dans cette catégorie à Bahreïn avec ses coéquipières Sarah Bovy (B) et Michelle Gatting (DK). Il s’agit du premier équipage 100% féminin à remporter une manche du championnat WEC.
Sur leur Toyota hybride numéro 8, Sébastien Buemi et ses coéquipiers Brandon Hartley (NZ) et Ryo Hirakawa (J) se sont imposés après avoir mené toute la course. A l’arrivée, ils ont devancé de 47 secondes l’autre Toyota, la numéro 7, pilotée par Mike Conway (GB), Kamui Kobayashi (J) et Pechito Lopez (ARG). Sébastien Buemi avait déjà décroché le titre en 2014, 2018/2019 et 2022, à chaque fois avec Toyota.
Sébastien Buemi : « C’est incroyable de remporter à nouveau le championnat du monde, je suis vraiment reconnaissant envers toute l’équipe Toyota. Tout s’est bien passé et nous avons finalement réussi à gagner la course et le championnat. Je pense que nous l’avons mérité. Évidemment, ne pas gagner aux 24 Heures Mans a été difficile, mais nous avons montré notre force et remporté le championnat face à une concurrence très relevée. »
Le doublé signé par Toyota à Bahreïn a été le quatrième doublé en sept courses, après ceux de Sebring, Spa-Francorchamps et Fuji. La firme japonaise a également remporté le championnat du monde des constructeurs.
Pour en revenir aux 8 Heures de Bahreïn, on relèvera que c’est finalement la Ferrari 499P numéro 50 qui est montée sur la troisième marche du podium, avec un retard de 48 secondes sur la Toyota numéro 7. Cette Ferrari précède de seulement neuf dixièmes de secondes la Porsche 963 du Team Jota qui a signé à Bahreïn son meilleur résultat de l’année. Elle a précédé la Porsche 963 d’usine numéro 6 et la seconde Ferrari 499P, classées toutes les deux à un tour, en 5e et 6e positions. Respectivement 7e, 8e, 9e et 10e, à deux tours de la Toyota des vainqueurs, la deuxième Porsche d’usine, ainsi que les deux Peugeot 9X8 – dont celle du Bernois Nico Müller (8e) – et la Porsche 963 privée du Biennois Neel Jani ont complété le « top ten ».
On notera qu’il s’agissait, pour les deux Peugeot 9X8 n°94 et 93, classées en 8e et 9e position, de la dernière course dans cette configuration technique avant un profond redesign attendu en 2024. Pour le plus grand regret de Nico Müller et de ses coéquipiers, les hypercars françaises ont en effet constitué la grande déception de la saison.
En LMP2, le Genevois Louis Delétraz et ses coéquipiers, l’ancien pilote de Sauber en F1 Robert Kubica (POL) et Rudi Andrade (Angola), ont remporté leur 3e victoire de la saison et ont décroché le titre mondial dans la catégorie. Ils se sont imposés avec neuf secondes d’avance sur leurs collègues du Team WRT. Classé 6e à Bahreïn, l’Obwaldien Fabio Scherer (Inter Europol) a pour sa part terminé au 2e rang une saison ponctuée notamment par la victoire en LMP2 aux 24 Heures du Mans.
Enfin, en LM GTE AM, la Soleuroise Rahel Frey (Porsche Iron Dames) et ses coéquipières Sarah Bovy (B) et Michelle Gatting (DK) ont remporté la victoire avec cinq secondes d’avance sur l’Aston Martin numéro 777. Elles sont ainsi entrées dans l’histoire en devenant le premier équipage 100 % féminin à remporter une manche du WEC, la dernière impliquant la catégorie LMGTE Am de surcroît car celle-ci ne sera pas reconduite en 2014. Grâce à ce succès, les « Iron Dames » – les « Dames de fer » – terminent deuxièmes au championnat du monde, derrière Corvette Racing. Classé à 4e à Bahreïn, le Grison Thomas Flohr (Ferrari 488 GTE Evo) a quant à lui terminé le championnat au 3e rang.
Rahel Frey : « C’est tout simplement fantastique. Nous étions souvent très proches de la victoire, mais, cette fois-ci, nous le tenons enfin notre premier succès dans le Championnat du Monde d’Endurance. Nous avons travaillé dur pour cela pendant cinq ans. Cela a finalement fonctionné lors de la dernière course de la Porsche 911 RSR. C’est une formidable récompense. Une récompense amplement méritée après tous nos efforts. Aujourd’hui, nous aller faire la fête ! »
Crédits des photos: FIA WEC, Peugeot, Porsche et Toyota
