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F1- Sauber en état de crise…

Qui pour sauver un écurie Sauber à l’agonie ?

Avec un début de saison catastrophique, l’équipe Suisse Sauber réalise probablement le plus mauvais début de championnat de son histoire. En plus d’un manque cruel de rapidité, c’est également la fiabilité qui fait défaut. Le bilan après 4 courses est bien maigre, avec pour meilleurs résultats les 11ème et 12ème places,  à un tour du vainqueur, récoltés respectivement par Adrian Sutil et Estéban Gutierrez lors du premier Grand-Prix de la saison en Australie. La suite ne sera que plus désastreuse, avec 2 doubles abandons en Malaise et au Bahreïn (moteur, boîte à vitesses, accrochage) et une 16ème place pour Estéban Gutierrez au GP de Chine. Au-delà des performances et résultats, c’est aussi la santé financière de l’équipe chère à Peter Sauber qui inquiète les fans et le monde de la Formule 1.

Comment en est-on arrivé là ? Et surtout, comment juguler cette descente aux enfers de l’écurie d’Hinwil ?

Une voiture trop lourde ?

Une première piste serait le poids excessif de la Sauber C33. Un monoplace qui serait trop lourde d’au moins 10 kg par rapport à ses concurrentes. De plus, la grande taille (et donc le poids) d’Estéban Gutierrez et d’Adrian Sutil ne facilite pas les choses. Le moteur Ferrari semble être également en cause.  Ainsi, le bloc-moteur italien est plus lourd et moins performant que ses concurrents, notamment sur les lignes droites. Afin de remédier à ces problèmes, les ingénieurs se sont donc mis au travail. Une version évoluée de la voiture avec 20 kg de moins devrait être au départ du GP d’Espagne ce week-end. Si une telle réduction de poids semble être possible, c’est que les responsables du moteur Ferrari ont eux aussi réalisé un travail acharné ces derniers jours du côté de Maranello afin de réduire le poids de leur propulseur, tout en améliorant son rendement. Adrian Sutil et Estéban Gutierrez n’auront donc pas besoin de se mettre au régime. Plus sérieusement, on espère que ces changements se verront sur la piste, et rapidement.

Des pilotes… payants ?

Un autre souci majeur et peut-être même crucial pour la survie de l’équipe, est sa santé financière. En effet, comme tout le monde le sait, Sauber doit faire face depuis maintenant presque deux ans à des problèmes financiers et lutte toujours pour garantir les fonds nécessaires à sa survie. C’est donc sans surprise qu’Estéban Gutierrez, soutenu par Carlos Slim, l’homme le plus riche de la planète, a rempilé pour un an supplémentaire en amenant avec lui une valise de sponsors Mexicains (Telmex, Claro). Le choix d’Adrian Sutil n’est pas non plus basé uniquement sur ses qualités reconnues de pilotes. L’Allemand emmène dans ses bagages son sponsor personnel Medion qui, selon plusieurs sources, lui paierait la totalité de son salaire.

Enfin, nouveauté cette année, le pilote de réserve Diego Van der Garde a amené son propre sponsor, McGregor, ce qui lui permettra non seulement de participer à plusieurs séances du vendredi matin (dès ce GP d’Espagne), mais aussi de contribuer à remplir les caisses de l’écurie de près de 2 millions d’Euros. Quant à Simona de Silvestro, engagée comme « pilote affiliée » sans que personne ne sache vraiment ce que cela signifie, elle a réalisé des tests à Fiorano au volant d’une Sauber complétement décorée aux couleurs de son sponsor personnel. Soyons certains que Sauber aura, là aussi, récolté un peu d’argent.

En finalité, on se rend compte que Sauber n’a donc pas le choix et est obligé de recourir à des pilotes payants pour sa survie. Heureusement, il l’a fait assez intelligemment avec des pilotes d’expérience ou connaissant la F1. Cependant, on ne mentira pas en disant qu’on ne peut qu’être déçus des performances des deux pilotes titulaires. On en attendait clairement plus de leur part.

Une piste russe gelée ?

On aimerait pouvoir affirmer que la survie de l’équipe dépendra des futures performances en course des monoplaces de Hinwil, mais rien n’est moins sûr…

La présence du jeune Sergey Sirotkin, partie intégrante de l’équipe, mais en temps que réserviste, et non titulaire comme initialement prévu, prouve bien que la survie de Sauber se joue encore à côté de la piste. En effet, l’argent de Russie semble ne pas être encore arrivé et les tensions de plus en plus fortes en Ukraine et en Russie, ainsi que le gel de plusieurs comptes et transactions avec l’Europe, n’ont fait que glacer un peu plus des négociations déjà bien compliquées et presque au point mort.

C’est dans cette perspective que la Team Manager, Monisha Kaltenborn, devra peser de toutes ses forces et de concert avec les autres petites équipes auprès de la FIA, afin qu’un accord puisse être trouvé sur la réduction des coûts ou la création d’un budget plafond.

Si Force India vient de signer un gros sponsor avec la boisson Smirnoff, du côté Suisse, on ne voit toujours rien venir. Alors espérons que le Team et ses pilotes sauront se ressaisir au plus vite, sans quoi la noyade des premières courses se transformera en naufrage collectif fort dommageable pour le sport automobile suisse et l’histoire de la Formule 1.

Crédit des photos @Sauber F1 Team

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