Robin Faustini aligne actuellement les victoires avec une facilité déconcertante. À Anzère, le leader du championnat n’a pas failli à sa réputation : il a littéralement survolé les débats, signant un nouveau record du tracé avec une amélioration spectaculaire de 1,63 seconde !
En 2016, la chanteuse australienne Sia dévoilait son tube mondial Unstoppable, où elle chante :
- « Je suis inarrêtable,
- je suis une Porsche sans freins,
- je suis invincible,
- oui, je gagne à tous les jeux ! »
Eh bien, même s’il ne pilote pas une Porsche, Faustini se montre bel et bien « inarrêtable » cette saison au volant de sa Nova-Proto de près de 600 chevaux, équipée d’un moteur turbo Emap. Avec une telle machine et une maîtrise impressionnante, il fait passer ses adversaires pour des amateurs. À Anzère, théâtre de la quatrième manche du championnat, il a une nouvelle fois été intouchable.
Thomas Amweg, pourtant pilote de la même marque, a reconnu la supériorité de son collègue sans amertume :
« Il est hors de portée, on ne peut tout simplement pas le rattraper. J’en suis presque à souhaiter une bonne averse… »
Et comme si le ciel avait entendu sa prière, la pluie s’est invitée au départ de la dernière montée réservée aux formules et voitures de course. L’averse, brève mais suffisante, a entraîné l’annulation de la troisième manche.
Amweg occupait alors la deuxième place du classement général, juste devant Joël Volluz (Norma-Judd), relégué à trois dixièmes. Volluz n’a donc pas eu la possibilité de tenter une attaque. Marcel Steiner, de son côté, avait profité de la pause pour bichonner ses pneus, mais n’a pas pu améliorer son chrono. Avec près d’une seconde de retard sur Volluz, il a dû se contenter d’une quatrième place, comme à La Roche. Il réduit certes l’écart avec Amweg, qui pilote une voiture similaire, mais cette progression reste une maigre consolation pour Steiner, qui fêtait ses 50 ans ce week-end.
« Jusqu’ici, la saison ne s’est pas déroulée comme prévu », confiait-il. « Heureusement, nous avons évité les soucis techniques comme à Reitnau. Mais il va falloir travailler dur. J’ai aussi commis trop d’erreurs lors de la deuxième manche. Sur un tel tracé, cela ne pardonne pas. »
Faustini, lui, ne laisse aucune marge. Dès la troisième manche d’essais, dimanche matin, il semait la panique avec un temps de 1:22,8, battant officieusement le record du circuit, pneus usés aux pieds. En première manche, équipé cette fois de gommes neuves, il signait un 1:22,616, explosant l’ancien record d’Éric Berguerand (2022) de 1,63 seconde !
« Sur ce circuit, la différence entre pneus neufs et usés est minime », expliquait Faustini. « Je pense que j’aurais aussi pu établir un nouveau record avec les anciens pneus, peut-être avec deux ou trois dixièmes en plus. »
Au cumul, Faustini a relégué Amweg à 2,92 secondes. Ce dernier, admiratif, soulignait :
« Robin et sa voiture ne font qu’un. Tout est parfaitement harmonisé. Et sa confiance grandit à chaque victoire. »
Les autres performances marquantes
Derrière le quatuor de tête, Victor Darbellay s’est illustré comme le pilote le plus rapide en deux litres. Malgré une erreur le samedi qui l’a forcé à quelques heures de mécanique, le Valaisan a brillamment pris la cinquième place sur son circuit à domicile, reléguant Michel Zemp à plus de trois secondes.
« Je suis satisfait », déclarait-il. « Ici, la puissance compte beaucoup, et face aux 3 litres, je n’avais pas les armes. »
Lionel Ryter s’est une nouvelle fois imposé comme le plus rapide des formules avec son « Eva », sa fidèle Formule Renault 2.0. Pour donner une idée de la domination de Faustini : Ryter a mis 19 secondes de plus pour parcourir les 3,5 km entre Ayent et Anzère… et pourtant, lui aussi ne ménage pas ses efforts.
Le top 10 est complété par Roland Bossy (Tatuus F2), Philip Egli (Dallara F393) et Frédéric Fleury (Dallara F302).
Du côté des voitures de tourisme
Simon Wüthrich a été le plus rapide au volant de sa VW Golf Turbiene avec un temps de 3:20,517. Il fut le seul à passer sous la barre des 1:40 lors de la troisième manche, au volant d’une voiture fermée. Samedi encore, il doutait :
« Je suis trop lent. Il me manque deux ou trois secondes. »
Après deux manches, il était encore derrière Hermann Bollhalder (Opel Speedster), auteur d’un superbe 1:40,5. Mais Wüthrich a fini par inverser la tendance lors de la troisième manche.
Danny Krieg, vainqueur à Reitnau et coéquipier de Wüthrich, a pris la troisième place et devient le nouveau leader de la Coupe de la Montagne. Jean-Paul Chiquita (Porsche GT3 Cup) s’est classé quatrième, devant Martin Oliver Bürki (BMW 320is).
Stephan Burri, jusque-là en tête du classement des voitures de tourisme, a dû abandonner dès la première manche. À 200 mètres de l’arrivée, sa VW Scirocco a heurté un rail et terminé en tête-à-queue.
« Les dégâts sont sérieux. Et je suis furieux. J’aurais pu battre le record. Mais parfois, quelques millimètres font toute la différence. »
Les vainqueurs de classe :
- Marco Röthlisberger (Fiat 127, Historic moins de 1 600 cm³)
- Guillaume Mathez (Peugeot 309, Historic moins de 2 000 cm³)
- Willy Waeber (Porsche SC, Historic moins de 3 000 cm³)
- Sylvain Chariatte (Honda Integra, SuperSérie moins de 2 000 cm³)
- Ivan Kilchenmann (Ford Fiesta, SuperSérie plus de 2 000 cm³)
- Patric Kuster (Toyota Yaris, Super Série Compétition moins de 2 800 cm³)
- Kevin Lattion (Porsche 992 GT3, SuperSérie Compétition plus de 2 800 cm³)
- Nicolas Pasche (Renault Clio 2, N/ISN/R1)
- Jonathan Droz (Peugeot 208, A/ISA/R2/R3 moins de 1 600 cm³)
- Alessandro Grispino (Renault Clio R3, A/ISA/R2/R3 moins de 2 000 cm³)
- Jean-Yves Dayer (Renault Clio, A/ISA/R2/R3 plus de 2 000 cm³)
- Xavier Craviolini (Peugeot 208, R4)
- Joël Rappaz (Alpine A110 GT+, RGT)
- Thomas Zürcher (Renault Clio 3, RCC moins de 2 000 cm³)
- Denis Wolf (Renault Clio, RCC plus de 2 000 cm³)
- Stefan Schöpfer (Audi 50, Interswiss moins de 1 400 cm³)
- Jannis Jeremias (VW Polo, IS moins de 1 600 cm³)
- Arnaud Donzé (VW Golf, IS moins de 2 000 cm³)
- Urs Banz (Opel Ascona, IS moins de 2 500 cm³)
- Nicolas Gerard (Ford WRC, IS moins de 3 500 cm³)
- Jean-Paul Chiquita (Porsche GT3 Cup, IS plus de 3 500 cm³)
- Jérôme Nicolet (Peugeot 308, TCR)
- Valentin Dähler (Mini Cooper, E1 moins de 1 400 cm³)
- Martin Howald (VW Golf, E1 moins de 1 600 cm³)
- Danny Krieg (VW Golf Rally, E1 moins de 2 000 cm³)
- Hugo Mascaro (BMW E30, E1 moins de 2 500 cm³)
- Hermann Bollhalder (Opel Speedster, E1 moins de 3 000 cm³)
- Simon Wüthrich (VW Golf, E1 moins de 3 500 cm³)
- Christoph Zwahlen (Porsche 911, E1 plus de 3 500 cm³)
- Vincent Caro (Tracking RC01B, E2 Silhouette)
- Samuel Metroz (Formule Arcobaleno, E2-SS moins de 1 600 cm³)
- Lionel Ryter (Formule Renault 2.0, E2-SS moins de 2 000 cm³)
- Markus Bosshard (Dallara GP3, E2-SS moins de 3 000 cm³)
- Victor Darbellay (Nova NP01, E2-SC moins de 2 000 cm³)
- Robin Faustini (Nova NP01, E2-SC moins de 3 000 cm³)
Résultats complet
Communiqué Auto Sport Suisse ; crédit photo : Baptiste Aebi/Sport-Auto.ch