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Aurélien Devanthéry : "Je vis pour le rallye depuis que je me tiens sur deux jambes"

En devenant Champion de Suisse des Rallyes Junior en 2016, Aurélien Devanthéry démontrait toute l’étendue de son potentiel en réalisant une saison étincelante. Il n’aura laissé que des miettes à ses adversaires en remportant quatre manches sur cinq du championnat. Depuis ce titre, ses apparitions sur le sol helvétique ont diminué, suite à une raison très classique, le budget. Rencontre avec Aurélien Devanthéry, qui se bat chaque année pour réunir le budget nécessaire afin de se régaler sur la route. Sport-Auto.ch : Peux-tu te présenter brièvement ? [caption id="attachment_82385" align="alignleft" width="300"] Une passion qu’Aurélien a à coeur de partager en famille[/caption]

Aurélien Devanthéry : « Je m’appelle Aurélien Devanthéry, j’ai 31 ans. Je suis marié à Stéphanie, qui participe également à de nombreux rallyes en tant que pilote ou copilote. Je suis mécanicien de formation. J’ai commencé en karting lorsque j’allais sur mon treizième anniversaire. J’ai participé à ma première course de côte en 2008 et à mon premier rallye dans la foulée, en 2009. Je casse les pieds à tout le monde avec le rallye depuis que je tiens sur mes jambes. J’ai commencé à économiser depuis enfant pour m’acheter ma première voiture de rallye. »
Comment s’est déroulé ta saison 2019 ? [caption id="attachment_82428" align="alignright" width="300"] Des moments magiques avec la famille et les amis[/caption]
« C’était un joli programme, composé du Rallye du Chablais, du Rallye du Valais et de deux manches du Championnat de France Terre. Malheureusement, on a mal débuté la saison, en sortant de la route lors de nos essais avant le Rallye du Chablais. Malgré cet incident, la confiance est rapidement revenue dans l’habitacle et nous réalisons une superbe performance en terminant à la septième position scratch et premiers des deux roues motrices et du trophée Michelin. Suite à cette sortie de route, le budget en a pris un coup. Nous n’avons pas pu participer aux deux manches terres initialement prévues. Nous nous sommes battus pour être au départ du Valais et nous réalisons un rallye de rêve. J’en garde des souvenirs fantastiques avec la spéciale de la Croix de Cœur de nuit. Ce fut une sacrée aventure et nous terminons 12ème du classement général et à la première place des deux roues motrices. Nous avons dû nous battre tout le week-end contre Ismaël Vuistiner. Ce sont des moments magiques passés avec nos familles et nos potes de l’assistance. »
Que gardes-tu de ton titre en 2016 ? [caption id="attachment_82387" align="alignleft" width="200"] Un titre partagé avec son fidèle navigateur, Michaël Volluz[/caption]
« J’en garde une superbe saison avec de jolis résultats et pas d’erreur commise. Une superbe récompense pour mes parents qui me soutiennent depuis mes débuts et tous les gens qui nous suivent. Une belle fierté pour une équipe de potes qui ont passé presque tous les soirs durant une année entière à préparer la saison, et surtout finir devant les pilotes qui louent leurs voitures. C’est vraiment une belle image de la véritable passion du rallye. »
On t’a aperçu à quelques reprises lors du Championnat de France Terre, que penses-tu de tes expériences ?
« C’est simple à choisir. Une ambiance au top, des spéciales magnifiques. J’affectionne énormément cette surface. J’adore les sensations que nous ressentons lorsque ça bouge. C’est un véritable apprentissage, même pour l’asphalte. »
Tu as un énorme potentiel reconnu en Suisse, as-tu des regrets à ce jour ? [caption id="attachment_82386" align="alignright" width="300"] Qu’importe la voiture, si l’attaque est là, le plaisir aussi ![/caption]
« Mon seul regret est peut-être de ne pas être né 20 ans plus tôt. Je n’aurais jamais connu la vraie ambiance rallye avec des voitures moins onéreuses. Sinon, on a toujours fait notre maximum pour trouver un budget et rouler. Nous ne trouvons pas les moyens pour faire plus, donc nous ne pouvons pas avoir de regret. Mon principal regret, ce sont les prix des voitures, qui sont inabordables. Parfois, les meilleurs pour trouver de l’argent sont loin d’être les meilleurs derrière le volant. »
On aimerait bien voir un Aurélien derrière le volant d’une R5, est-ce qu’un jour ça arrivera ?
« Il ne faut jamais dire jamais, mais je pense que c’est quasiment impossible. Le budget pour une R5 est très élevé. Nous galérons pour faire cinq rallyes avec notre 208 R2, donc nous en sommes encore loin. Le fait de faire un rallye en R5 et de ne pas être dans le coup, de ne pas prendre de plaisir, car c’est une voiture qui demande du roulage, ne m’intéresse pas. Je veux pouvoir aborder chaque rallye avec la confiance que j’ai à ce jour avec la 208 R2. Si je dois parler d’un rêve, je préférerais déjà rouler avec une S2000, et si le règlement le permettait, on s’engagerait avec une bonne 106 F2000. Et si nous avions réellement le budget, nous nous engagerions au 208 Rally CUP en France, car pour moi, le fait de gagner cette formule de promotion a beaucoup plus de valeur que de gagner le titre de Champion de Suisse. Qu’importe la voiture, si l’attaque est là, le plaisir aussi. Je doute que tous les passionnés aient la même approche que moi. »
[caption id="attachment_82389" align="alignright" width="300"] On retrouvera Aurélien Devanthéry en France en 2020[/caption] As-tu déjà des projets pour 2020 ?
« Le programme que j’espère réaliser serait de faire un rallye national en France afin de rouler sur de nouvelles routes. Je souhaite continuer ma découverte du Championnat de France Terre en participant au Terre de Langres et au Lozère. Le Rallye International du Valais, car c’est notre cœur. Le Rallye Hivernal du Dévoluy : c’est un rêve de rouler sur la neige. Notre objectif, avec mes deux superbes navigateurs, Michaël (Volluz, ndlr) et Gaël (Delasoie, ndlr), est de continuer à progresser pour être encore plus performants. »
Crédit photos : Sport-Auto.ch]]>

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