Le petit cirque de la Formule E a fait étape ce week-end dans les rues de la capitale française pour disputer le « ePrix » de Paris. Une occasion parfaite pour se faire sa propre idée sur ce championnat du monde FIA (Fédération International de l’Automobile) de monoplace 100% électrique, souvent dénigré en raison de l’absence de sonorités moteurs. Cette nouvelle discipline parviendra-t-elle à convaincre le vieux passionné grincheux que je suis devenu ? Etat des lieux… Créé en 2014, le championnat de Formule E repose sur une recette tout simple : organiser des courses au cœur des plus grandes villes du monde : Pékin, Mexico, Berlin, Moscou… Afin de réduire au maximum les nuisances pour les riverains, l’ensemble de la complétion (essais, qualifications et course) se déroule sur une seule journée. Un plateau de pilotes allant de la jeune génération aux ex-stars de la Formule 1 assure un niveau très relevé. [caption id="attachment_31882" align="alignleft" width="300"] Cyril Abitboul, Renault Sport Racing[/caption] Concernant les monoplaces, si la première année les écuries disposaient de voiture 100% identiques, depuis cette saison, les motorisations sont propres à chacun, comme nous l’explique Cyril Abitboul, directeur général de Renault Sport Racing :
Cyril Abitboul, Renault Sport : Une feuille de route a été négociée. La première saison, c’était la même voiture pour tout le monde. Cette année, pour la 2e saison, les batteries sont standards pour tout le monde mais la chaîne de traction, moteur et boîte de vitesses, sont spécifiques à chacun. Pour les saisons 3 et 4, on va travailler sur une augmentation de la puissance moteur et, dès la saison 5, il y aura une batterie unique qui permettra de faire l’ensemble de la course sans changer de voiture.
Simona de Silvestro : « le freinage est délicat »
[caption id="attachment_31881" align="alignright" width="300"] Simona de Silvestro, Andretti Autosport[/caption] Un championnat favorisant le pilotage donc, avec des spécificités très particulières. Disponible et souriante, assise sur le muret des stands, Simona de Silvestro m’apporte quelques précisions. La Suissesse, habituée aux puissantes monoplaces d’Indycar et à la Formule 1, explique que l’adaptation n’est pas si aisée.Simona de Silvestro : « Honnêtement, quand on est dans la voiture, c’est une voiture de course comme une autre. Ça fait juste drôle quand on attend dans les boxes et que la voiture reste silencieuse. Sinon, au niveau pilotage, le moteur électrique apporte un puissance immédiate, si bien qu’on peut jouer beaucoup plus avec les pédales qu’avec une voiture traditionnelle. Quand on a compris ça, on va beaucoup plus vite. Sinon, quand on vient de l’Indy Car ou des essais en Formule 1, on est habitué à avoir une voiture qui fait presque exactement ce que l’on veut. Avec la Formule E, on se retrouve avec peu d’appuis et surtout, un comportant bizarre au freinage et à l’amorce des virages. La voiture possède un système de récupération d’énergie uniquement sur l’axe arrière, si bien qu’on a beaucoup plus de frein derrière que devant. Cela complique passablement les freinages. »[caption id="attachment_31884" align="alignleft" width="300"] Pas évident, pour le spectateur lambda, de suivre la course[/caption] Bon, il est grand temps de prendre place sur les abords du circuit pour les premiers essais. Premier constat, comme souvent sur les circuits urbains, la visibilité pour les spectateurs est très limitée.