Afin de mieux comprendre les changements annoncés par les organisateurs du Rallye International du Valais, Sport-Auto.ch s’est entretenu avec Lionel Muller, l’un des nouveaux membres du comité d’organisation 100% bénévole.
Lionel, peux-tu nous dire comment est structurée la nouvelle organisation du RIV ?
Le nouveau comité de sept personnes a constitué une nouvelle association (NDLR : Association du Rallye International du Valais). Ces sept personnes sont à la fois au sein du comité d’organisation et du comité de l’association.
Vous avez également annoncé un comité élargi de 50 personnes. Comment sera-t-il constitué et l’équipe a-t-elle déjà été composée ?
On va pouvoir bénéficier de l’expérience de beaucoup de personnes qui étaient déjà là avant et qui restent dans le comité élargi. Les postes clés sont maintenus avec des personnes en place. Pour la partie ‘événementielle’, c’est à dire tout ce qui n’est pas du domaine de la course, on a reconstitué une nouvelle équipe. (NDLR : Il s’agit d’une organisation similaire à celle du Rallye du Chablais)
Comment est structuré votre comité ?
Nous avons deux personnes en charge de la partie technique avec Patrick Borruat, directeur de course, et Yves Zappellaz, responsable sécurité, qui gardent leur fonction du précédent comité. Les cinq autres membres se sont répartis les tâches habituelles d’un comité de ce type avec une personne en charge des partenariats, Manu Portela, une personne qui gère les relations avec les médias, Lise Gaudin, une comptable en la personne de Yannick Micheloud, un président, Jean-Albert Ferrez, qui mène les séances et coordonne, de par son immense réseau, les différents points nécessaires à l’organisation d’un rallye et enfin votre serviteur, vice-président et en charge de la partie ‘manifestation’.
Vous annoncez un comité d’organisation 100% bénévole. Comment arrivez-vous à concilier vos activités respectives avec une organisation aussi chronophage ?
Pour le redémarrage, on essaie de se voir une fois par semaine. C’est Jean-Albert Ferrez qui mène rondement les séances en respectant un timing précis et en prenant soin de ne pas nous perdre dans des détails. On travaille ensuite avec les équipes et il est vrai que nos soirées sont parfois longues. On a aussi la chance d’avoir des employeurs conciliants qui nous permettent d’aménager nos horaires de travail. Certains d’entre nous sont eux-mêmes employeurs, ce qui peut aussi faciliter les choses.
Avec l’édition 2022 qui approche, où en êtes-vous avec l’organisation ?
Après l’annonce de la part des Casernes de Sion de l’indisponibilité du site, nous avons réfléchi à de nombreuses solutions, autant sur Sion et Martigny qu’ailleurs. Au vu de la proximité de notre date avec la Foire du Valais, le CERM était indisponible. Nous avons donc cherché des lieux à travers le Valais central et les Bains de Saillon se sont vite révélés comme une possibilité très intéressante. La direction des Bains a d’ailleurs été tout de suite enchantée de notre proposition. La commune de Saillon nous soutient également tout particulièrement pour cette édition de transition. Les Bains rouvriront après deux ans de fermeture à la fin de cette année. Ils cherchaient à dynamiser leur complexe sans pouvoir bénéficier des Bains. Nous sommes donc très heureux de pouvoir leur apporter ce dynamisme souhaité.
Actuellement, nous travaillons sur la finalisation des derniers détails du parcours avec la direction de course et sommes à la recherche très active de partenaires pour boucler le budget de cette édition 2022.
Nous avons également pu annoncer ce jour (21.06.22) que le rallye se déroulera désormais sur deux jours avec 12 épreuves spéciales, 6 par jour, avec à chaque fois 3 ES à parcourir à deux reprises, une fois dans la région de Martigny et une fois dans la région de Sion.
Avec les nombreuses critiques formulées à l’issue de l’édition 2021, comment comptez-vous convaincre les gens de revenir malgré leur déception ?
Ce qui est très important pour nous, c’est que nous faisons une course pour les équipages, pour les bénévoles et pour des passionnés comme nous. On a cette chance d’être dans le milieu, de connaître ce dont les bénévoles, les pilotes et les copilotes ont besoin. Sans eux, on ne peut rien faire donc on va vraiment se concentrer sur ces personnes. On va réduire l’aspect événementiel pour se concentrer sur l’aspect course et l’accueil des gens. On a à cœur de remercier chaque bénévole et on espère que les changements à la tête donneront une bonne impulsion pour les voir revenir. Nous sommes ouverts à discuter de nouvelles idées et solutions, dans la mesure de ce que les budgets nous permettent. On part quasiment d’une feuille blanche, notamment au niveau du financement, donc on devra être modestes pour les prochaines années.
Depuis quelques années, les anciens organisateurs annonçaient quelques difficultés financières. Comment comptez-vous relever ces défis d’ordre financier ?
Dans un premier temps, la voilure va être réduite sur de nombreux aspects. Comme dit, le côté événementiel va être réduit. Il n’est plus question d’inviter des stars ou autres à venir. Il n’y aura plus de personnes payées par l’organisation mais uniquement des défraiements. Cela nous permettra de diminuer notre budget. Évidemment, en termes de sécurité, rien ne va changer. Maintenant que la trame générale du rallye est connue, on est en train de reprendre contact avec les différents partenaires habituels. Nous sommes confiants car nous avons de bons retours des partenaires et on espère en trouver d’autres ou voir le retour de certains qui n’étaient pas forcément convaincus de la tournure des dernières années. Notre but est de revenir à l’essentiel de ce qu’est le rallye, en espérant qu’on ait le plus de gens possible qui nous suivent dans cette démarche.
Vous prenez une direction opposée à celle des anciens organisateurs qui privilégiaient le côté événementiel pour financer la manifestation ?
En effet, il n’y aura pas de démonstrations ou autres activités du genre. Ce n’est pas qu’on trouve cela inintéressant mais cela demande une infrastructure de taille et coûteuse. Si on baisse ce budget, on peut le retrouver ailleurs. Le but, c’est d’avoir une course qui réponde aux attentes des équipages, qui est aussi sûre qu’avant voir même plus et qui réponde aux souhaits des bénévoles. Si on arrive à satisfaire ces personnes, on aura réussi.
Vous pouvez toujours comptez sur le soutien des entités cantonales et communales ?
Oui, on a la chance de pouvoir compter sur le soutien de certaines entités institutionnelles. On espère que cela continue. Le rallye est une sorte d’institution en Valais qui véhicule une image positive de la région.
Sport-Auto.ch remercie Lionel Muller pour le temps qu’il nous a consacré et souhaite plein succès au nouveau comité d’organisation du Rallye International du Valais.
Crédits photographiques : Nuno Ferreira / Sport-Auto.ch