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Le salon OTM a rendu un vibrant hommage à Jo Siffert

07-Jo Siffert@Archives Laurent MissbauerLe moins que l’on puisse écrire, c’est que le souvenir de Jo Siffert a été omniprésent le week-end dernier à Fribourg à l’occasion de la 40e édition de l’OTM, le plus important salon de Suisse consacré aux voitures anciennes. Immédiatement après avoir franchi l’entrée de la manifestation, les quelque 22’000 visiteurs tombaient en effet nez à nez avec la Lotus 24 au volant de laquelle le pilote fribourgeois remporta en 1963 le Grand-Prix de Syracuse, une course de F1 qui ne comptait pas pour le championnat du monde.

Un peu plus loin, se trouvait le stand de Warson Motors, qui connaît beaucoup de succès avec sa ligne de vêtements estampillés Jo Siffert, alors que le Vétéran Car Club de Suisse Romand (VCCSR) exposait une magnifique De Dion Bouton Torpédo monocylindre de 1912 avec la pancarte suivante: «Véhicule ayant appartenu à Jo Siffert». C’est également sur le stand du VCCSR que figurait en bonne place un dépliant annonçant la 2e édition du «Jo Siffert Challenge», un rallye de régularité qui se déroulera les 10 et 11 octobre avec le concours des montres «Jo Siffert Swiss Watches», présentes elle aussi à l’OTM.

06-Jacques Deschenaux, Adriano Cimarosti, Heini Mader et Dorothee Currat, Event Manager de l'OTM@Photo OTMQuant au point culminant des festivités organisées à l’occasion de la 40e édition de l’OTM, il était constitué par les conférences sur Jo Siffert données dimanche après-midi par trois de ses contemporains: les journalistes Jacques Deschenaux et Adriano Cimarosti, ainsi que par Heini Mader, son ancien chef mécanicien. A ce point, on peut légitimement se demander pourquoi parle-t-on encore de Jo Siffert, plus de 43 ans après sa mort survenue le 24 octobre 1971 lors d’une course de F1 disputée sur le circuit de Brands Hatch. Jacques Deschenaux, qui a commenté les grands-prix de F1 à la Télévision suisse romande de 1973 à 2007, répond à cette question de la façon suivante: «On parle aujourd’hui encore de Jo Siffert car il avait réussi par sa personnalité, son attitude, sa gentillesse et ses résultats à devenir quelqu’un dont on était fier et auquel on pouvait facilement s’identifier.»

01-Jacques Deschenaux@Photo OTM«Ce qui est magnifique», poursuit Jacques Deschenaux, «c’est de voir que quelqu’un qui est décédé il y a plus de 40 ans continue à être vivant dans le cœur d’un nombre incroyablement élevé de personnes dont certaines n’étaient même pas nées en 1971.» Le conseiller national Dominique de Buman, syndic de 1994 à 2004 de Fribourg, ville où Jo Siffert vit le jour le 7 juillet 1936, explique quant à lui l’«immortalité» du champion fribourgeois par son «incroyable» volonté de réussir même s’il partait depuis tout en bas de l’échelle. «Pour cela, il a constamment alimenté son moteur d’un mélange de carburant composé de sa passion opiniâtre de la vitesse et de l’indéfectible amitié de son équipe de course. Par les valeurs pérennes qu’il porte, Jo Siffert échappe à l’érosion du temps et appartient à notre mémoire collective», estime Dominique de Buman.

04-Jo Siffert@Archives Laurent MissbauerAdriano Cimarosti relève pour sa part que Jo Siffert, vainqueur de deux grands-prix de F1 et pratiquement imbattable en endurance où il a permis à Porsche de remporter trois titres mondiaux consécutifs en 1969, 1970 et 1971, a été «un exemple lumineux pour la jeunesse et pour tous ceux qui aspirent au succès à force de rigueur et d’exigence envers soi»: «Faute de moyens, il a consenti les plus grands sacrifices pour parvenir au sommet. Cela constitue sa plus grande victoire. Une victoire encore plus importante et plus valorisante que le titre de champion du monde de F1.»

Enfin, le fait que l’on parle toujours autant de Jo Siffert s’explique selon Heini Mader par le fait qu’il n’y a plus jamais eu de pilote aussi humain et aussi simple que lui. 

Crédits des photos: OTM, TSR et archives Laurent Missbauer

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