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RIV 2017 – Interview du célèbre copilote Denis Giraudet avant le départ du Rallye du Valais

A bientôt 62 ans, Denis Giraudet est l’un des meilleurs copilotes au monde. Avant de participer ce week-end au Rallye du Valais aux côtés de Romain Dumas, il a bien voulu répondre aux questions posées par Sport-Auto.ch.

Il y avait foule, mercredi soir, devant le «The Dugout Sports Bar» à Sion. Le sponsor Steve Vergères y a en effet présenté l’un des équipages vedettes du Rallye international du Valais, celui de la Porsche 911 GT3 RS du champion du monde d’endurance Romain Dumas et de son navigateur Denis Giraudet. Celui-ci est l’un des copilotes les plus expérimentés au monde. En 40 ans de carrière, il a remporté onze rallyes du championnat d’Europe et cinq rallyes du championnat du monde, dont ceux de Corse, de Catalogne (deux fois) et de Chine avec Didier Auriol, et celui de Finlande avec Juha Kankkunen. Il a même remporté le RAC Rallye aux côtés d’Armin Schwarz. Sa présence en Valais constitue un retour aux sources. Il y était déjà venu en vacances avec ses parents alors qu’il était enfant. Denis Giraudet, même s’il s’agit de votre premier rallye en Suisse, vous connaissez bien nos pilotes, n’est-ce pas?

« Oui, je viens de la région de Lyon, donc pas très loin de votre pays, et j’ai toujours suivi avec intérêt ce qui se passait dans le championnat suisse. Je me souviens même avoir participé au Rallye 13 Etoiles-Sallanches qui se disputait en Haute-Savoie et qui comptait également pour votre championnat national. Les concurrents suisses avaient toujours de très belles voitures: Porsche 911, Opel Ascona 400, Fiat 131 Abarth… Par ailleurs, quand j’étais chez Renault, à l’époque où je naviguais Philippe Bugalski, nous faisions équipe avec le champion de Suisse Eric Ferreux qui était très rapide avec sa Renault 21 Turbo. Plus tard, il y avait également la Vaudoise Laurence Jacquet qui faisait partie de l’équipe officielle Renault et qui elle aussi roulait très bien. Grâce à Romain Dumas, j’ai pu enfin participer à trois rallyes que j’aurais bien voulu disputer par le passé, à savoir le Rallye de Madère au Portugal, le Barum Rallye en République Tchèque et le Rallye du Valais en Suisse. »

Vous avez été le navigateur de deux des meilleurs rallyemen de leur époque, à savoir Juha Kankkunen et Didier Auriol. Quelles différences y avait-il entre ces deux champions du monde?

« Juha Kankkunen était fermier et Didier Auriol ambulancier. S’il fallait ressortir une différence dans leur façon d’appréhender un rallye, je dirais que Didier Auriol était doté d’une hypersensibilité qui lui permettait de régler les voitures de façon à ce qu’elles correspondent le plus possible à son pilotage. Juha Kankkunen, en revanche, n’accordait pas une trop grande importance aux réglages. Il allait très vite même si leur comportement était un peu perfectible.« 

Et quelles différences y a-t-il entre Romain Dumas, Didier Auriol et Juha Kankkunen?

« Romain est avant tout un pilote de circuit et son expérience du rallye ne peut pas être comparée à celles de champions comme Kankkunen ou Auriol. Cela même s’il dispute cinq rallyes par an et s’il progresse à chaque sortie. Il n’a par exemple jamais roulé sur terre et les épreuves mixtes goudron/terre du Rallye du Valais constitueront une première pour lui. Du coup, le copilote apporte une valeur ajoutée plus importante. »

Jusqu’à quel âge souhaitez-vous participer à des rallyes? Vous fêterez en effet votre 62e anniversaire au mois de décembre…

« Tant que la passion est là, je continuerai. Ce qui est certain, c’est que j’ai toujours beaucoup de plaisir à naviguer. Avec Romain Dumas, bien entendu, mais également avec Bryan Bouffier avec lequel j’ai terminé 3e de groupe et 10e au scratch cette année au Monte-Carlo. Mon rêve serait de disputer à nouveau un rallye de championnat du monde dans une WRC de dernière génération. Je ne me suis pas fixé de date limite. »

Crédits des photos: Laurent Missbauer et archives

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