Le championnat suisse de la montagne s’apprête à débuter prochainement. La saison commencera avec Hemberg / La Roche La Berra, suivie de Reitnau, puis d’Ayent Anzère. À l’occasion de la trêve, Sport-Auto.ch a rencontré Thierry Métroz, le président de la course de côte d’Ayent-Anzère, pour faire le point sur l’état actuel de l’événement.
Sport-Auto.ch : Comment se porte la course de côte d’Ayent-Anzère ?
Thierry Métroz : « La course se porte très bien aujourd’hui. Bien qu’elle fasse face à de nouveaux défis, cela fait partie intégrante de chaque événement. Je pense qu’il est juste de dire que chaque organisateur, quel que soit le type d’événement, doit surmonter de nouveaux obstacles à chaque édition. Le comité a été remanié, et l’arrivée de nouvelles forces a insufflé une belle énergie au sein de l’organisation. »
L’édition 2024 a malheureusement été annulée en raison de problèmes budgétaires liés aux exigences de sécurité. Mais que s’est-il réellement passé ?
« J’ai entendu toute sorte de versions concernant les raisons de l’annulation. Certaines m’ont fait sourire, d’autres m’ont carrément fait monter dans les tours. Mais au final, le comité a toujours été transparent : l’augmentation des coûts liés à la sécurité, notamment sur le plan sanitaire, ainsi que la fin d’un partenariat avec l’État du Valais, qui ne peut plus être reconduit sous la forme que nous connaissions, ont remis en question la stabilité financière de la course. Malgré ce que certains peuvent dire, les raisons évoquées sont réelles et il n’y a rien à cacher. »
Est-ce qu’il y a eu une période de doutes sur la pérennité de la course ?
« Bien sûr. Je pense que toute organisation confrontée à de grosses difficultés se pose la question. Le contexte actuel autour de l’automobile est incertain, et nous devons faire avec. »
En 2025, les sports automobiles sont plus que jamais mal vus dans la majorité des régions, est-ce qu’il y a parfois des oppositions de votre côté ?
« À Ayent-Anzère, nous avons la chance de ne pas être confrontés à de fortes oppositions. Le comité met tout en œuvre pour entretenir d’excellentes relations avec les riverains, les autorités et toutes les personnes concernées, de près ou de loin, par la course. C’est un travail qui se poursuit tout au long de l’année, et cette approche fait partie intégrante de la solide réputation de notre événement.
Aujourd’hui, le sport automobile est une cible facile, mais parallèlement, on constate un regain d’intérêt marqué chez les jeunes, notamment grâce aux réseaux sociaux, à des séries comme Drive to Survive sur Netflix, ainsi qu’à une stratégie de communication moderne et bien pensée. »
Pour quelle raison est-ce que les dates ont été changées cette année ?
« Il y avait un conflit de dates avec le Tour des Alpages. Après plusieurs semaines de discussions animées, et face au risque de ne pas avoir de grande manifestation estivale à Anzère en 2025, le comité a pris la décision d’avancer la date de la course. Cette décision a été facilitée par le déplacement de la course de côte de Massongex-Vérossaz en septembre. Le calendrier du championnat suisse de la montagne permettait ainsi d’éviter trois courses consécutives. Plutôt que de risquer une seconde annulation, le comité a opté pour cette solution. Repousser l’événement n’était pas envisageable en raison des engagements de plusieurs membres du comité. Une entente a désormais été conclue avec le Tour des Alpages pour les années à venir, et les tensions sont désormais apaisées. »
Est-ce qu’il y aura des nouveautés pour cette édition 2025 ?
« Pas de grandes nouveautés cette année, mais nous sommes en discussion avec une société locale pour mettre en place un live streaming. Pour l’instant, nous en sommes au stade des échanges et de la mise en place d’un éventuel partenariat.
En parallèle, nous avons modernisé le site internet et digitalisé un maximum de démarches, notamment les inscriptions. »
Quel est le passage que vous qualifieriez le plus impressionnant et que vous recommanderiez pour les spectateurs se rendant sur place ?
« Pour moi, la course est impressionnante à tous les niveaux. Le premier droite à fond, suivi d’un gauche à l’aveugle qui passe également à fond pour certains. Le bout droit des rochers, les enchaînements rapides au niveau du camping, le « plat » d’Utignou avant l’entrée dans la forêt, ou encore le virage du Pertou, moins rapide mais très technique. Et puis l’arrivée, souvent en glisse pour les plus audacieux.
Tous ces passages font la réputation de notre course. Le plus important, c’est de respecter les consignes de sécurité et de trouver un bon coin. Le reste, ce sont les pilotes, les commissaires, les bénévoles, les cantiniers, etc., qui se chargeront de faire vivre une course mémorable, peu importe où vous vous trouvez. »
Enfin, si vous deviez nommer un point que votre course de côte a en plus que les autres pour motiver les gens à venir ? (Bien que chaque course ait ses forces/faiblesses)
« Nommer nos points forts par rapport aux autres, ce serait un peu dénigrer les autres courses. Je pense qu’aujourd’hui, il faut au contraire se serrer les coudes et s’entraider.
On espère que le plateau sera bien rempli tout au long du championnat suisse de la montagne et qu’on assistera à de belles bagarres en piste.
Et si je devais vraiment motiver les gens à venir, je dirais que l’avenir de notre sport dépend de l’intérêt qu’on lui porte. Se rendre sur les différentes courses en Suisse, c’est motiver tous les acteurs à continuer à œuvrer pour notre passion. Et ça, ça devrait être la plus grande motivation de chacun. »
Nous remercions chaleureusement Thierry Métroz pour le temps qu’il nous a consacré, ainsi que l’ensemble du comité d’organisation de la Course de Côte Ayent-Anzère pour l’engagement et le travail considérable qu’implique un tel événement.
Nous vous donnons rendez-vous les 12 et 13 juillet pour la troisième manche du Championnat de la Montagne, qui se déroulera à Anzère.
Crédit photo : Massimo Prati & Jonathan Aussems