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VLN – Marco Timbal : "j’ai été totalement fasciné par cette atmosphère"

20170819-0166-VLN05Samedi prochain, les concurrents de la VLN disputeront leur sixième rendez-vous de la saison. Et comme à chaque manche de ce championnat, de nombreux pilotes suisses seront au départ, puisqu’ils sont au nombre de 28 sur la liste des engagés.

Si certains découvrent ce tracé mythique, tel Jonathan Hirschi ce week-end, la plupart possèdent une certaine expérience du championnat et du circuit en disputant la VLN régulièrement, à l’instar de Marco Timbal, Tessinois qui fut champion des voitures historiques en 1990 et qui prend part à cette compétition depuis 2015. Avant le rendez-vous de ce week-end, nous lui avons posé quelques questions :

Après avoir couru en Porsche Cup Suisse, tu es passé en VLN depuis 2015, comment es-tu venu à disputer la VLN ?

20170625-BS0337-VLN03Marco Timbal : « Certains amis de longue date, tels qu’Ivan Reggiani et Nicola Bravetti participent déjà depuis une dizaine d’années au championnat VLN. Depuis très longtemps, je voulais venir voir comment ça se passait. Je n’avais effectué qu’un seul tour de la Nordschleife en 1990 lorsque j’étais venu au Nürburgring pour participer à une course du trophée Veedol au volant d’une Porsche 930 Gr. B. En 2015, j’ai assisté aux 24h du Nürburgring et j’ai été totalement fasciné par cette atmosphère qui n’a pas d’égal dans l’environnement du sport automobile. En août 2015, j’ai obtenu ma licence B et, en octobre, j’ai participé à ma première course VLN, avec une Porsche Cayman V5 de l’équipe KRS Motorsport. Cela a été une expérience traumatisante, mais en même temps inoubliable pour moi, qui était habitué à la paisible Porsche Cup Suisse. »

Après avoir été en catégorie V5 en 2015, tu roules maintenant en BMW M235i Racing Cup où l’on retrouve près de 20 voitures au départ. C’est l’une des catégories les plus disputées en VLN. A quel niveau te situes-tu dans ces catégories ?

21014028_1746105728752829_6652275557947157014_oMarco Timbal : « Jusque ici, je n’ai participé qu’à 10 courses de VLN, ce qui correspond à 150 tours de Nordschleife, alors je me considère encore comme un néophyte sur cette piste. En CUP 5, avec différents équipiers, nous avons fini jusqu’ici entre la 8e et la 12e place. Bien que je voudrais naturellement faire mieux, le but premier a toujours été de terminer les courses. Je suis donc relativement satisfait de ma fiabilité. C’est sûr qu’en CUP 5, les cinq premières voitures sont intouchables. »

Outre les habitués, la coupe BMW permet à de nombreux pilotes (on pense aux jeunes de chez BMW, comme Ricky Collard ou encore Simon Trummer en début de saison) d’obtenir leur licence Nürburgring. Cela te permet ainsi de rouler avec des pilotes de très haut niveau sur des voitures identiques. Est-ce que tu compares tes chronos avec les leurs ? Et quelles expériences en tires-tu ?

Marco Timbal : « Je dois dire que c’est un aspect très intéressant de courir avec Team Sorg Rennsport, qui a une collaboration étroite avec BMW Motorsport et le programme BMW Junior Team. Ces gars ont souvent 25 ans de moins que moi et peuvent compter sur le soutien d’un grand constructeur pour gérer leur carrière. Ils ont tous une approche très professionnelle, mais ils sont souvent déçus par leur performance, car eux non plus ne parviennent pas à se rapprocher du top 5. C’est très instructif de discuter avec eux des réglages de la voiture, et rassurant de voir qu’ils ne nous prennent “qu’une” dizaine de secondes au tour. Je prends toujours des photos en leur compagnie, car tôt ou tard, certains d’entre eux vont certainement devenir célèbres… »

Quel sera la fin de saison pour toi ? As-tu déjà une vision sur 2018 ? Et envisages-tu de participer aux 24h du Nürburgring dans les prochaines années ?

20170625-BS0047-VLN03Marco Timbal : « Ma saison finira probablement en VLN et se terminera probablement à la huitième manche, car je voudrais participer à la dernière Endurance de la Porsche Sports Cup Suisse à Misano en nocturne, qui tombe à la même date que la dernière course VLN.

Le but pour 2018 est de participer aux 24h à Dubaï, mais en priorité aux 24h du Nürburgring. On m’a déjà offert cette opportunité cette année, mais je ne me sentais pas encore prêt. Je pense que c’était une sage décision. Dans une course de 24 heures, de nombreux facteurs humains entrent en jeu, y compris les attentes de vos compagnons de course. »

La VLN se dispute exclusivement sur le Nürburgring. Que représente pour toi la Nordschleife ? Et quels sont les endroits que tu adores sur ce circuit, et au contraire, ceux que tu crains ou au moins que tu n’abordes jamais à 100% ?

20170819-0168-VLN05Marco Timbal : « La Nordschleife représente ma fin de carrière après avoir débuté dans le Championnat suisse (Bemani Motorenbau 1985) il y a plus de 30 ans. C’est un endroit où vous quittez votre zone de confort, et pour lequel vous devez avoir un profond respect, car les erreurs ne pardonnent pas. Peut-être que ce qui me fascine le plus est sa formidable difficulté et le danger. J’aime particulièrement toute la partie qui va du Karussell à Galgenkopf, ainsi que Schwedenkreuz avant de plonger dans Fuchsröhre. À l’inverse, j’ai encore énormément de difficultés dans le double droit après Flugplatz où je perds au moins 10 km/h, et dans la Mutkurve. Le triple droit de Kallenhard n’est pas encore optimal mais, tôt ou tard, je maîtriserai également ces courbes. »

Aimerais-tu un jour rouler dans une grosse catégorie, en GT3, SP-Pro ou SP7 par exemple ?

Marco Timbal : « Bien-sûr que ça me plairais. Par exemple, une 911 Cup S avec ABS et « Paddleshift », ça doit être idéal ici. Plus les voitures sont puissantes et plus les erreurs sont pardonnées au temps au tour. Les voitures lourdes et moins puissantes me font toujours penser à St-Ursanne – Les Rangiers avec les groupes N. Lâcher votre pied de l’accélérateur et vous perdez 8 secondes… »

Enfin, terminons par un retour dans le passé : tu as remporté le Championnat d’Europe de Tourisme Historique en 1990 sur une Alfa Romeo GTA. Peux-tu nous raconter un peu cette saison ?

Marco Timbal : « En 1990, Angelo Zadra, un ami industriel italien qui a couru sur une Ferrari 333 SP avec Calderari et Bryner, m’a proposé de participer avec lui, en tant que pilote officiel Alfa Romeo pour la Scuderia del Portello, au Défi européen FIA pour Historic Touring Cars, le Championnat Historique Européen de la FIA. Bien sûr, j’étais jeune et je rêvais d’une autre carrière, mais l’offre était extrêmement intéressante et impossible à refuser.

La voiture était un Alfa Giulia GTA 1600, avec des moteurs préparés par le magicien Carlo Facetti avec plus de 165 ch pour moins de 900 kg à sec. Nous pouvions faire de belles manœuvres avec, même si les freins étaient presque inexistants par rapport aux voitures modernes. Nous avons gagné 6 courses sur 7 au championnat, battant les Lotus Cortina officielles et les BMW officielles, pilotées par des pilotes comme Dieter Quester. Le plus beau souvenir fut la course qui nous a couronnés champions, à Silverstone, devant au moins 40’000 spectateurs. J’ai compris alors ce qu’était vraiment la passion pour le sport automobile. »

Comme chaque manche de VLN, après des essais privés le vendredi après-midi, les qualifications auront lieu samedi entre 8h30 et 10h00, avant la course de 4 heures dont le départ est donné à 12h00.

Crédit photos : Racepix.eu (Hardy Elis/Björn Schüller), 1VIER.COM (Daniel Spaar) ; merci à Sébastien Moulin (notre cher rédacteur en chef) pour l’aide apportée.

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