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Interview de Nico Müller (Audi RS5 DTM) – Salon de l’Auto 2017

C’est dans les salons feutrés du stand Audi que Sport-Auto.ch a eu le privilège de s’entretenir longuement avec Nico Müller, pilote suisse engagé avec Audi en DTM. Malgré les nombreuses sollicitations, c’est décontracté et toujours aussi souriant que le Bernois a répondu à nos questions. Sport-Auto.ch : Nico, la nouvelle Audi RS5 DTM a été dévoilée aujourd’hui à l’occasion des journées « presse » du Salon de l’Auto de Genève ; j’imagine que ce n’est pas la première fois que tu la vois ?  

Nico Müller: En fait, je l’ai vue pour la première fois vendredi passé, c’est vraiment une voiture toute nouvelle. Nous avons seulement fait un petit roll-out pour être sûrs qu’elle fonctionne bien. Mais les premiers tours de circuit auront lieu la semaine prochaine. Si elle est aussi rapide qu’elle est belle, ce sera encore mieux ! Mais on le saura vraiment qu’à Hockenheim, lors de la première course, le premier week-end de mai. Nous sommes très confiants, l’équipe a bien travaillé durant l’hiver.
  Comment se présente cette nouvelle saison chez Audi ? est-ce que tu change de team, d’équipier ?
NM : La saison dernière j’étais chez Abt, et à présent je suis avec Abt Sportsline. Concernant mon équipier, l’an dernier j’étais avec Miguel Molina, et cette année je suis avec Mattias Ekström, un pilote plus expérimenté, actuellement le plus grand nom dans la série. C’est donc un beau challenge pour moi, et surtout, je peux apprendre beaucoup de lui. Je pense que nous formons un bon team, on va se pousser encore plus, et pousser l’équipe pour faire encore mieux.
  Avais-tu déjà travaillé avec Mattias Ekström par le passé?  
NM : Oui, nous étions dans la même structure déjà l’an dernier ; pas dans le même garage, mais nous étions réunis dans les meetings.
  Et cette année, est ce que tu auras toujours un lapin sur ta voiture  ?   NM : Toujours le lapin, oui ! Le design n’est cependant pas 100% définitif, mais cela sera encore une fois une très belle voiture, et je suis très content d’être chez Abt avec Playboy comme sponsor.   SM : Est-ce que c’est facile à gérer, la vie privée à la maison, quand on a un lapin Playboy sur sa voiture ?  
NM : Cela va bien, aucun problème ! (rires) Tout va bien !
  Le DTM, c’était un but en soit, ou est-ce que tu vois cela comme un pallier ?  
NM : Oui, c’était un objectif. C’est clair qu’on passe les catégories, comme la Formule Renault, le GP3, la Formule Renault 3.5, etc… on a le rêve d’arriver en Formule 1. C’est le but de chaque jeune pilote, je pense. Mais à un moment, on réalise que si l’on veut avoir une chance d’entrer dans le monde de la F1, il faut vraiment beaucoup d’argent. Et ensuite, c’est seulement une chance. Pour la prochaine étape, cela ne dépendra pas seulement de ton talent et de ta pointe de vitesse. Ton package doit être complet. Personnellement, j’ai eu la chance d’entrer en contact avec Audi, avec des tests pour la première fois en 2012. Dès lors, on est toujours restés en contact. Je me suis senti super bien chez eux, et j’ai pris beaucoup de plaisir à conduire une voiture DTM. A partir de ce moment là, mon but était de devenir pilote officiel dans un championnat tel que le DTM. Un rêve qui est devenu réalité.
  Ce sera ta quatrième saison, tes premières victoires sont arrivées… quel est ton objectif pour 2017 ?  
NM : J’ai fait un grand pas l’année passée avec mon nouveau team chez Abt. Je vais rester dans la même structure, donc on ne perd pas de temps « d’échauffement », si l’on peut dire. Par contre, grosse inconnue cette année, c’est le règlement, qui change passablement. On a une nouvelle voiture, différents pneus… il y a vraiment beaucoup de choses qui vont changer. C’est difficile de dire comment on va s’adapter à cela. Quel constructeur aura fait le meilleur travail durant l’hiver ? En ce qui me concerne, l’objectif sera d’être en lutte constante pour les places dans le top 5 et, clairement, conquérir à nouveau le podium. L’an dernier, j’y suis parvenu deux fois, donc cette année, ce sera au minimum le double !
  A côté des courses de DTM, tu as toujours fait également des courses de GT. As-tu prévu d’en refaire cette année ?  
NM : J’aimerais bien, oui, nous sommes en train d’y travailler. J’adore les courses comme les 24 Heures du Nürburgring et les 24 Heures de Spa ; ce sont les deux courses auxquelles j’aimerais vraiment à nouveau participer. Nous avons gagné déjà au Nürburgring, et j’ai fait 2e et 3e à Spa. Mon objectif est clair : essayer de gagner une seconde fois au Nürburgring et gagner mes premières 24 Heures de Spa ! Pour bien faire, il faudrait faire quelques courses de préparation. Nous sommes en train de mettre en place le programme, et je pense que nous sommes en bonne voie.
  Avec le retrait d’Audi du WEC, Marcel Fässler a perdu sont volant en LMP1 ; tu es à présent le seul pilote suisse chez Audi. Est-ce que cela change quelque chose pour toi ? tu as des contacts assez proches avec Marcel Fässler, as-tu des nouvelles à nous donner à son sujet ?  
NM : Au niveau du contact que j’ai avec Marcel, cela ne change rien, car nous sommes amis, nous n’étions pas seulement des coéquipiers. Ce n’était pas la dernière fois qu’on le voyait sur une Audi ; il a déjà participé aux 24 Heures de Dubaï avec une R8, donc il devrait rester dans la famille. Je ne connais pas exactement son programme, mais je pense qu’on va le revoir dans une voiture ornée du logo Audi. Il est l’un des grands pilotes Audi, avec trois victoires au Mans… ce serait très dommage de le perdre, et je suis sûr que je ne suis pas le seul à le penser !
  Une dernière question : le fait d’avoir des petits drapeaux suisses sur ta voiture, est-ce que c’est quelque chose qui fait sens pour toi ? quelle est son importance ?  
NM : Oui, surtout lorsque l’on est ici à Genève, que l’on présente une toute nouvelle voiture, et que l’on voit le petit drapeau suisse sur la RS5 DTM, c’est un honneur. Je me sens comme un représentant de mon pays, de chez moi. Quand je suis bien et lorsqu’on décroche un bon résultat, c’est un honneur de porter haut les couleurs suisses.
Propos recueillis par Sébastien Moulin et retranscrits pas Isabelle Crausaz. Crédit photo @Bob de Graffenried]]>

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