Formule E - Des fortunes diverses pour les pilotes suisses à Diriyah

La saison 7 de la Formule E – la première avec le statut de championnat du monde – a débuté ce week-end en à Diriyah, en Arabie Saoudite, avec deux courses. La première course a été remportée par la Mercedes du Néerlandais Nyck de Vries qui s’est s’imposé avec quatre secondes d’avance sur la Venturi du Genevois Edoardo Mortara. La seconde course est quant à elle revenue à la Jaguar du Britannique Sam Bird qui s’est imposé avec deux secondes d’avance sur le Néerlandais Robin Frijns (Virgin Racing). Classé 21^e lors de la première course, le Bernois Nico Müller (Dragon Racing) a marqué ses premiers points en Formule E en terminant à une prometteuse 5^e place lors de la seconde course. Le Vaudois Sébastien Buemi n’a pour sa part pas connu la réussite escomptée. Treizième lors de la première course, il a dû abandonner en vue de l’arrivée de la seconde course après avoir heurté un muret au volant de sa Nissan. Il pouvait espérer terminer parmi les six premiers. Quant au Genevois Edoardo Mortara, excellent 2^e au terme de la première course au prix de plusieurs dépassements très audacieux, il a dû déclarer forfait lors de la seconde course. Il a en effet été victime d’une très violente sortie de route consécutive à un problème de freins lors des essais.

Le retour de Mercedes et de Jaguar aux avant-postes à Diriyah rappelle les temps lointains où les deux marques s’étaient imposées à tour de rôle aux 24 Heures du Mans de 1951 (Jaguar), de 1952 (Mercedes) et de 1953 (Jaguar). On se souviendra également des 24 Heures du Mans de 1955 où Jaguar s’imposa à la suite du retrait de l’écurie Mercedes dont l’une des trois 300 SLR engagées fut impliquée dans un grave accident qui coûta la vie à plus de 80 spectateurs ainsi qu’à son pilote français Pierre Levegh. C’est cet accident qui incita le gouvernement suisse à interdire les courses en circuit sur son territoire.

Quant à l’accident survenu au Genevois Edoardo Mortara lors des essais de la seconde course de Diriyah, il a rappelé la terrible sortie de piste qui laissa paraplégique le Tessinois Clay Regazzoni lors du Grand Prix de F1 des Etats-Unis Ouest disputé le 30 mars 1980 à Long Beach. Aussi bien Edoardo Mortara que Clay Regazzoni ont été victime de freins défaillants. La similitude des images de ces deux accidents, qui se sont produits à près de 40 ans d’intervalle, pouvait laisser craindre le pire. Bien qu’emmené à l’hôpital pour des contrôles, Edoardo Mortara a tenu à faire savoir sur Instagram que, compte tenu des circonstances, il allait bien: « Je suis sain et sauf mais c’était l’accident le plus effroyable que j’aie connu durant toute ma carrière. »

Cet accident d’Edoardo Mortara faisait passer au second plan son excellente deuxième place au terme de la première course. Dommage. On regrettera également le manque de réussite de Sébastien Buemi. Le pilote vaudois était «très déçu» de la seconde course alors qu’il était bien parti pour marquer des points importants. Pointé en 7^e position, ce qui correspondait en fait à la 6^e place avec la pénalité qui allait être infligée au terme de la course à la DS de Jean-Eric Vergne (3^e sur la ligne d’arrivée et finalement relégué en 12^e position pour ne pas avoir activé le «mode attack»), Sébastien Buemi reconnaissait avoir fait une erreur: « J’ai violemment heurté latéralement un muret et la course s’est malheureusement terminée là. C’est dommage car j’avais un bon rythme. J’ai hâte de prendre ma revanche lors de la prochaine course qui est agendée au 10 avril à Rome. »

Si Sébastien Buemi était particulièrement déçu, le Bernois Nico Müller s’avérait pour sa part très content: « Je suis vraiment satisfait de ma deuxième course. Je savais que je pouvais espérer un bon résultat en m’étant qualifié en 6^e position. Encore fallait-il réussir à garder la tête froide avec tous les furieux qui s’élançaient derrière moi. » Tout s’est finalement bien déroulé et le pilote bernois a finalement été classé en 5^e position. Il a pu ainsi marquer ses tout premiers points en Formule E.