Auteurs d’une course exemplaires, Nico Müller et ses coéquipiers de la Peugeot 9×8 n°93, Mikkel Jensen et Jean-Eric Vergne, semblaient bien partis pour offrir le podium en Hypercar à Peugeot avant que le sort ne s’acharne dans les dernières minutes de course. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, c’est Porsche qui en récoltait les fruits puisque les 963 s’offrait le triplé dans al catégorie Hypercar.
Après un départ tumultueux, Nico Müller se hissait au deuxième rang derrière Miguel Molina (Ferrari n°50) avant de prendre le meilleur sur le pilote de 499P et ainsi prendre le commandement de l’épreuve. Le Bernois allait ensuite mener de nombreux tours, concluant ainsi la première heure de course en tête, avant de voir, au courant de la deuxième heure de course, le retour de la Porsche n°6. Perdant le commandement suite à du trafic, l’équipage allait, ensuite, s’installer confortablement au deuxième rang.
Ainsi, si la Porsche n°6 de Kevin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer allait mener l’épreuve jusqu’à son terme, l’équipage de la Peugeot n°93 confortait sa deuxième place au fil de la course malgré la remontée de l’autre Porsche officielle et de la 963 n°12 du Hertz Team Jota.
En fin de course, les deux Porsche revenait au contact de la 9×8 au point que Jean-Eric Vergne, chargé du dernier relais, ne comptait qu’un peu plus d’une seconde d’avance à 2 tours de l’arrivée. Mais, dans l’avant-dernier tour, il tombait en panne d’essence (lors du dernier ravitaillement, le débit n’était pas celui prévu normalement), et était contraint de terminer la course en mode électrique. Et, si Jean-Eric Vergne parvenait à franchir la ligne d’arrivée au septième rang dans ces conditions, l’équipage de la n°93 était ensuite disqualifié pour une infraction au règlement technique lié à cette panne.
Nico Müller : « C’est incroyable, dans le dernier tour on tombe en panne d’essence, sans doute à cause d’un problème lors du dernier ravitaillement. Il faut que l’on analyse ce qu’il s’est passé. C’est dur, on méritait la seconde place aujourd’hui. On voulait offrir un dernier bon résultat à cette PEUGEOT 9X8 2023. »
Devant, Kévin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer remportait la victoire en ayant mené une grande partie de la course, mais non sans frayeur puisqu’un contact avec une GT endommageait le coté gauche de la 963 n°6 et obligeait l’équipe à recoller un numéro de course lors d’un arrêt non prévu. Mais l’avance de l’équipage à ce moment de la course permettait à l’équipe de réaliser l’opération et de repartir en tête.
Kévin Estre : « Je suis incroyablement fier que nous ayons tous réussi cela ensemble. Notre voiture était extrêmement solide aujourd’hui et l’équipe a travaillé sans problème. à l’extérieur – certainement pas ! Nous avons rencontré de nombreuses situations délicates et nous avons également eu des contacts avec d’autres voitures. Deux heures avant le drapeau à damier, une collision a causé des dégâts importants. Mais même avec une voiture loin d’être idéale, nous y sommes parvenus. Merci à tous dans l’équipe et mes coéquipiers. »
La fin de coure allait aussi être marqué par le duel pour les deux marches du podium entre les Porsche n°12 et n°5, la deuxième place revenant au Hertz Team Jota devant la seconde voiture officielle. Handicapée lors du premier relais par un contact au départ et un capot avant endommagé, la Cadillac n°2 concluait la course au quatrième rang devant la Ferrari n°83. Parti assez loin sur la grille, l’équipage de la « Ferrari jaune« effectuait une belle remontée au fil de la course à l’inverse des sœurs officielles. Si le début de course de la n°50 la propulsait en tête, la suite de la course des n°50 et 51 allait être un vrai calvaire avec de nombreuses pénalités mais aussi un aileron qui s’arrachait suite à un contact sur la n°51.
Sixième sur la ligne d’arrivée, la Toyota n°7 s’offrait une place d’honneur malgré une course difficile pour les prototype japonais. Malgré une belle première ligne de Nick de Vries en superpole, les deux Toyota GR010 allaient souffrir de leur embonpoint tout au long de l’épreuve, les autos sont les plus lourdes en raison de la BoP, Sébastien Buemi et ses coéquipiers se classaient neuvième derrière la Ferrari n°50 et l’Alpine n°35 et devant la Porsche du Proton Competition de Neel Jani. Si les Alpine A424 réalisait de bons débuts avec une voiture dans les points, il en fut tout autre des BMW qui, malgré une saison d’apprentissage en IMSA, ne furent jamais dans le rythme avant de conclure la course au 11ème et 15ème rang. A noter également que la seule Lamborghini au départ, et notamment pilotée par Edoardo Mortara, se classait au quatorzième rang final, deux places derrière l’Alpine de Nicolas Lapierre.
Dans la catégorie GT3, la victoire revenait finalement à la Porsche n°92, complétant ainsi le triomphe de Porsche au Qatar, devant les deux Aston-Martin n°27 et 777. Quatrième, Valentino Rossi débutait sa carrière en FIA WEC au pied du podium alors que le top 5 de la catégorie était complété par la Ferrari 296 GT3 n°54 de Thomas Flohr.
Le prochain rendez-vous du FIA WEC se tiendra à Imola mi-avril. Cette manche sera l’occasion de découvrir la nouvelle arme de Peugeot, qui sera plus conventionnelle. À voir aussi, si la BoP fera l’objet d’un réajustement tant les Porsche semblaient sur une autre planète ce week-end, même si le tracé de Lusail semblait être celui où les 963 sont les plus efficaces, mais aussi les 9×8 qui, outre un coup de pouce de la BoP, profitaient d’un circuit sans bosses et sans virages lents ce qui était les points faibles du concept de cette version de la 9×8.
Crédits photos : FIA WEC/DPPI ; citations : Peugeot Sport, Porsche
