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Deux doublés Porsche à Spa

Les 6 Heures de Spa, troisième manche du championnat du monde d’endurance et dernière répétition générale avant les 24 Heures du Mans, ont souri à Porsche samedi. Les voitures du constructeur de Stuttgart-Zuffenhausen ont en effet réalisé le doublé aussi bien au classement général que dans la catégorie LMGT3.

Cinquième, Neel Jani, associé au Français Julien Andlauer sur la Porsche 963 privée de l’écurie Proton, a été le Suisse le mieux classé. Longtemps pointé en tête, le pilote biennois a précédé le Vaudois Sébastien Buemi (Toyota, 6ème), le Bernois Nico Müller (Peugeot, 10ème), le Zurichois Raffaele Marciello (BMW, 11ème), ainsi que le Franco-Genevois Nicolas Lapierre et le Vaudois d’adoption Mick Schumacher qui ont terminé 12èmes sur l’Alpine A424 numéro 36.

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas la pluie qui a perturbé le déroulement des 6 Heures de Spa mais bien le très spectaculaire accident, survenu à 1h44’ du terme de la course, à Earl Bamber. Au volant de sa Cadillac Hypercar, le pilote néo-zélandais s’est rabattu beaucoup trop vite devant la BMW M4 LMGT3 de Sean Gelael. Cela s’est traduit par une violente collision entre les deux voitures (vidéo).

Après presque deux heures d’interruption, le directeur de course a décidé de faire repartir tous les concurrents à 19h15 (!) pour encore 1h44’ de course. Les deux Ferrari 499P officielles, ainsi que la Porsche 963 de Neel Jani, qui se trouvaient aux trois premières places et qui n’avaient pas ravitaillé avant l’interruption de la course, ont été les grandes perdantes. Au contraire de la Porsche 963 privée de l’écurie Jota, pilotée par Callum Ilott et l’ancien pilote de F1 Will Stevens, qui s’est imposée avec une douzaine de secondes d’avance sur la Porsche 963 officielle de Kévin Estre, André Lotterer et Laurens Vanthoor.

Distancée d’un peu plus d’une minute, la Ferrari numéro 50 montait sur la troisième marche du podium devant la Ferrari numéro 51, celle de l’ancien pilote de Sauber Antonio Giovinazzi, et la Porsche 963 de Neel Jani. Pour la petite histoire, on relèvera que cette victoire de la Porsche 963 de l’écurie Jota constitue le premier succès d’une voiture privée depuis la création du WEC en 2012. Par ailleurs, ses pilotes CaIlum Ilott et Will Stevens ont dû courir à deux car leur troisième pilote habituel, le Français Norman Nato, était engagé le même week-end à l’e-Prix de Berlin.

Depuis dix ans que la Formule E existe, c’était la seconde fois qu’un e-Prix avait été agendé le même week-end qu’une course du WEC. Or huit pilotes disputent les deux championnats cette saison. Et si Sébastien Buemi, Nick de Vries, Robin Frijns et Nico Müller ont accordé leur priorité au WEC, le Genevois Edoardo Mortara, Jean-Eric Vergne, Stoffel Vandoorne et Norman Nato ont préféré courir en Formule E à Berlin. On se souvient que lors de la première collision de dates entre ces deux disciplines, lors de la saison 2016-2017, Sébastien Buemi avait couru aux 6 Heures du Nürburgring au lieu de disputer les deux e-Prix de New York où il avait été remplacé par Pierre Gasly.

Pour en revenir à Spa, on relèvera que la Porsche 963 de l’écurie Proton occupait la troisième place avant l’interruption de la course. Auparavant, ses pilotes Neel Jani et Julien Andlauer ont mené pendant de nombreux tours. Cependant, comme beaucoup d’autres concurrents, ils ont dû rentrer aux stands pour ravitailler lorsque la course a été relancée et sont retombés à la 9ème place. Julien Andlauer est ensuite reparti le couteau entre les dents pour remonter jusqu’au 5ème rang, non sans avoir signé le meilleur tour en course en 2’06’’459.

Les choses se sont mieux passées pour la Porsche 963 de l’écurie Jota ainsi que pour la Porsche 963 officielle. Toutes deux avaient en effet déjà effectué leur avant-dernier arrêt aux stands peu avant l’interruption de la course et se sont rapidement hissées à la première et à la deuxième places. Deux positions qu’elles n’allaient plus quitter. Après leur succès lors de l’ouverture de la saison au Qatar, Kévin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer ont ainsi franchi la ligne d’arrivée à la deuxième place, comme cela avait déjà été le cas lors de la précédente course à Imola. Ils ont consolidé leur avance au championnat des pilotes. L’autre Porsche 963 d’usine, celle pilotée par Frédéric Makowiecki, Michael Christensen et Matt Campbell, a dû abandonner peu avant la mi-course à la suite d’une sortie de piste qui a endommagé le système hybride.

Du côté des Toyota, Sébastien Buemi a été heurté par une autre voiture au premier virage, ce qui l’a fait reculer du sixième au neuvième rang. Il a perdu encore une demi-douzaine de places en raison d’une pénalité stop-go de cinq secondes pour avoir dépassé la consommation d’énergie autorisée lors du tour de formation! Le pilote vaudois, recordman des victoires à Spa avec un total de cinq succès obtenus en 2014, 2017, 2018, 2019 et 2021, n’a pu ainsi pas faire mieux que cinquième à l’arrivée et devra encore attendre un peu avant de monter à nouveau sur la plus haute marche du podium sur le toboggan belge.

Comme nous l’avons déjà relevé en introduction, Porsche a également signé un doublé dans la catégorie LMGT3 avec les deux 911 GT3 R de l’écurie Manthey. Les Suisses Grégoire Saucy (McLaren 720S), Rahel Frey (Lamborghini Huracan) et Thomas Flohr (Ferrari 296) ont respectivement terminé en quatrième, cinquième et sixième positions dans un mouchoir d’à peine une dizaine de secondes. Cela après six heures de courses !

Crédits des photos : Porsche AG et FIA-WEC

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