Voilà 15 ans, la Tessinoise Lilian Bryner inscrivait une Ferrari dans l’histoire de Spa. Aujourd’hui, depuis le premier triomphe de la marque italienne sur cette course, 70 ans se sont écoulés. Cet anniversaire sera t-il de bon augure pour le cheval cabré en 2019 ?
L’édition 2004 des 24 Heures de Spa a marqué l’histoire. Non seulement Lilian Bryner est devenue la première femme à remporter la classique d’endurance belge, mais aussi la première à s’imposer sur l’une des plus grandes courses automobile de 24 heures.
Ce dimanche après-midi là, Lilian Bryner passe sous le drapeau à damier au volant d’une Ferrari 550 Maranello de la BMS Scuderia Italia, qu’elle partage avec Fabrizio Gollin, Luca Cappellari et Enzo Calderari.
Le quatuor s’élance de la pole grâce au superbe tour de qualification de Gollin sur le majestueux circuit de Spa-Francorchamps en 2:15.047. Selon les pronostics, leur principale concurrente est la voiture sœur, ou encore un trio de Ferrari 575GTC Maranello, alors que la Saleen S7-R Vitaphone Racing s’affiche en outsider.
Sitôt le départ donné, Uwe Alzen s’empare de la tête au volant de la Saleen. Mais la prouesse de l’élégante GT américaine est rapidement minimisée par une panne d’essence, éliminant ce challenger de la course. La bagarre tourne ensuite à l’affrontement entre les deux 550 Italia de la Scuderia BMS et la 575GTC de GPC Squadra Corse. Cette structure, directement soutenue par l’usine Ferrari, bénéficie d’un équipage de pointe avec l’ancien pilote F1 Mika Salo, Philipp Peter, Fabio Babini et Vincent Vosse.
La bagarre se poursuit entre les protagonistes de ce trio jusqu’à ce que Stefano Livio sorte de la piste, autour de minuit, au volant de sa 550. Les réparations coûtent environ 20 tours, privant l’équipage de toute chance réaliste de victoire. Puis la Ferrari GPC prend peu à peu le large sur le dernier rival BMS. Avec quatre professionnels de haut niveau à son bord, elle fait face à un équipage composé d’un pro, de deux Gentlemen et d’une femme.
L’épreuve bat son plein et la 575 parvient à prendre un tour et demi d’avance lorsque les dieux de la course en décident autrement, à un peu moins de six heures de l’arrivée. Sur la Ferrari de tête, la casse du diffuseur arrière provoque de sérieux problèmes de tenue de route, ingérables même pour des professionnels. L’arrêt au stand est long. La 575 perd son avance puis la tête, permettant à la 550 désormais aux commandes de creuser à son tour l’écart.
A bord de la Ferrari BMS, Gollin se montre systématiquement le plus rapide en piste et, dans la perspective d’une victoire, ses équipiers augmentent à leur tour le rythme. Bryner, Cappellari et Calderari jouent tous un rôle déterminant durant le dernier quart de la course pour accroître leur avance sur la 575, progressivement distancée. L’équipage suit la classique recette du succès des courses longue distance : être régulier et passer le minimum de temps possible au stand.
Le chronomètre tourne et à 50 minutes du damier, les plaquettes de frein avant de la voiture de tête sont changées par mesure de précaution. Puis Bryner monte à bord, fait rugir le V12 et direction l’histoire en franchissant la ligne d’arrivée avec un tour d’avance sur l’équipage de la 575. Soulignant le rythme effréné d’une course disputée sous la chaleur et sur le sec, l’équipage de la Ferrari # 2 a parcouru 558 tours, établissant un nouveau record de distance sur la piste de Spa-Francorchamps (dans sa version moderne), améliorant au passage de 30 tours le précédent record.
Ravie, Bryner déclare après la course. « C’est un peu la Fête Nationale suisse aujourd’hui et c’est vraiment une journée spéciale. Je tiens à remercier tous mes camarades pilotes pour leur excellent travail durant ces 24 Heures mais aussi l’équipe, ils ont tous été merveilleux. »
Lilian Bryner ne fut pas la seule femme à monter sur le podium des 24 Heures de Spa 2004. Vanina Ickx eut également droit aux honneurs, membre de l’équipage vainqueur de la catégorie G3 sur une Porsche 911 GT3 Mühlner Motorsport. Sylvie Delcour fut aussi de la fête, à la troisième place, sur une Lotus Elise EBRT.
Vanina Ickx était fière et heureuse d’avoir suivi à Spa les traces de son légendaire père. « J’ai vraiment apprécié la course. C’est toujours quelque chose de spécial d’être sur le podium. En endurance, ce n’est pas le travail d’une personne mais le travail de l’équipe qui est important, et Mühlner Motorsport s’est vraiment très bien débrouillé! Aujourd’hui, deux pilotes féminines étaient sur le podium G3, et avec Lilian Bryner en GT, c’est un très grand jour pour les femmes dans le sport automobile. »
Après 1949 et 1953, ce fut la troisième victoire de Ferrari sur les 24 Heures de Spa.
Cette année, Ferrari mettra l’accent sur les Total 24 Hours of Spa avec trois engagements en Pro. La marque sera également représentée dans les autres catégories avec trois voitures en Pro-Am et trois voitures en Am Cup, plus une en Silver Cup. Le 70ème anniversaire de cette première victoire suggérera-t-il un nouveau succès au cheval cabré ?
Communiqué 24h de Spa
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