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24h du Mans : Mathias Beche : "Toyota roule le coude à la portière"

Arrivé au Mans en 2012, Mathias Beche disputera ce week-end ses cinquièmes 24h du Mans et ses quatrièmes au sein du Rebellin Racing. Associé à deux jeunes pilotes, Thomas Laurent et Gustavo Menezes, il sera cette année le capitaine de route de la Rebellion R13 n°3.

Sport-Auto.ch : Mathias Beche, de retour en LMP1 puis un passage en LMP2, vous avez connu à peu près toutes les voitures du Rebellion Racing.

Mathias Beche : « C’est vrai, quasiment oui. Et presque toutes chez Oreca d’ailleurs. »

Sport-Auto.ch : Par rapport aux autres pilotes du team, vous étiez au volant de la R-One. Pouvez-vous comparer la R-One avec la R13 ?

Mathias Beche : « C’est presque l’opposé de la R-One, en fait. La R-One, c’était une voiture qui avait été designée pour avoir une faible consommation, aller très vite en ligne droite et avec peu de charge aéro, donc on avaient de bonnes top speed, par contre dans les virages, on manquait un petit peu de charge aéro. Aujourd’hui, on est sur un concept un petit peu différent, on a une très bonne charge aéro, par contre on manque un petit peu de vitesse de pointe. Donc, ces deux voitures sont très très différentes à conduire, une avec un moteur turbo, l’autre avec un moteur atmo. Même si c’est deux LMP1, le point commun c’est le réglement LMP1, la capacité de changer des choses, de pouvoir faire du développement, ça c’est la même chose. Sinon, en terme de pilotage, c’est plus proche d’une LMP2 que de la R-One. »

Sport-Auto.ch : Vous êtes considéré comme la meilleure équipe après Toyota, où pensez-vous vous situer dans la hiérarchie en course ? et durant les essais ? 

Mathias Beche : « Je pense, déjà, qu’il va falloir prouver qu’on est la meilleure équipe. C’est clair qu’à Spa, c’était un circuit qui convenait un peu plus à notre appui aéro, qu’au SMP, mais les SMP étaient très rapides si on regarde leurs secteurs… donc ce seront de sérieux concurrents. Après, pour la course, Toyota est clairement au-dessus. Pour l’instant, je pense qu’ils conduisent un peu le coude à la portière et le but, c’est d’essayer de les bousculer au maximum, on va voir si on arrive à faire mieux que notre niveau actuel aujourd’hui. »

Sport-Auto.ch : Au niveau moteur, vous avez choisi le Gibson, qui est éprouvé et réputé comme très fiable. Au niveau du reste, le fait d’avoir mis la voiture assez tard sur les roues, ça ne vous inquiète pas trop au niveau de la fiabilité au niveau du châssis ? 

Mathias Beche : « Ce fut un choix de mettre la voiture tard sur les roues. Déjà, le programme a été lancé tard, mais ça a été aussi un choix pour donner le maximum de développement aéro possible. On a fait peu de tests, très peu même, mais la voiture est performante, l’équipe Oreca a fait un super boulot pour la développer. Donc oui, ça pourrait être un désavantage, mais c’était réfléchi. En terme de fiabilité, c’est vrai qu’on a choisi une option qui est de rouler avec ce moteur Gibson, et sans partir dans des choses plus complexes qui nous auraient apporté peut-être un peu plus de performances sur le papier. Mais aujourd’hui, on sait qu’à la régulière, ça va être très compliqué d’aller chercher Toyota, donc on a préféré jouer le coup de la fiabilité. »

Sport-Auto.ch : Et personnellement, comment vous êtes-vous préparé pour les 24h du Mans ?

Mathias Beche : « Ça a commencé l’année dernière, dès que j’ai fini la dernière course du championnat. J’ai fait beaucoup de ski de fond, dans le Jura. J’ai aussi eu la chance d’aller à Zermatt cet hiver, c’est toujours un moment fantastique pour se ressourcer, pour faire du sport, de la rando… et puis du vélo. J’ai aussi essayé de mettre un accent particulier sur la nuque ; c’est une voiture qui est physique à conduire, on prend plus de 3G dans les virages, donc j’ai essayé de mettre l’accent sur ce point et aujourd’hui je me sens vraiment prêt physiquement, je me sens à mon pic de forme. Je vais faire les petits ajustements qu’il faut cette semaine pour être au top. »

Sport-Auto.ch : Et avec vos coéquipiers, comment ça se passe ? 

Mathias Beche : « Ça se passe très bien, ce sont deux jeunes fous furieux qui ont les dents longues, donc c’est cool, ça tire tout le monde vers le haut. C’est clair, qu’à côté y’a du très très lourd, avec Neel (Jani, ndlr), André (Lotterer, ndlr), Bruno (Senna, ndlr)… mais je pense qu’on peut créer la surprise. »

Sport-Auto.ch : Vous êtes un peu le gage d’expérience de l’équipage, actuellement ?

Mathias Beche : « C’était le but… que je puisse apporter mon expérience en terme de set-up, mais aussi en terme de management dans la voiture des autres pilotes. Après, chacun est grand, chacun sait ce qu’il doit faire, tout le monde est très professionnel, donc je ne suis pas non plus le baby-sitter, mais c’est vrai que je peux apporter mon regard, et si je vois des choses qui peuvent être améliorées, c’est vrai que je n’hésiterais pas à les dire, c’est mon rôle aujourd’hui. »

Sport-Auto.ch : Quel est le meilleur moment au Mans, pour vous ?

Mathias Beche : « Bonne question, ça dépend… Je pense que si tu prends le départ, c’est exceptionnel… c’est vraiment un moment spécial. Mais tous les moments sont spéciaux ! »

Propos recueillis par Cédric Monchatre et retranscrits par Isabelle Crausaz Crédit photo : © Sport-auto.ch ; Audrey Perriard, Sébastien Moulin/Sport-Auto.ch]]>

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