Alors que les concurrents se préparent en vue du 92ème Rallye Monte-Carlo, à l’image des 3 constructeurs engagés en Rally 1 qui étaient en test ces derniers jours, l’épreuve d’ouverture du Championnat du Monde des Rallyes 2024 verra 3 anciens vainqueurs et 2 anciens champions du Monde au départ, en l’absence du champion 2023 Kalle Rovanperä.
TOYOTA GAZOO RACING WRT
Dans la catégorie Rally 1, 3 Toyota GR Yaris seront engagées par le Toyota Gazoo Racing. Avec le programme partiel du champion du Monde en titre de Kalle Rovanperä, et qui ne sera pas aligné sur cette épreuve, Elfyn Evans et Takamoto Katsuta seront les deux pilotes qui effectueront un programme complet au sein du constructeur japonais.
Elfyn Evans – Scott Martin : Toyota GR Yaris Rally1 #33
Trois fois vice-champion du Monde, Elfyn Evans se retrouve propulsé en tant que numéro 1 cette saison et aura donc la lourde charge de prendre la place vacante laissée par Kalle Rovanperä et Sébastien Ogier. Il sera donc le pilote de pointe chez Toyota pour le titre pilote. Sur le Monte-Carlo, il est monté à deux reprises sur le podium en 2020 et 2021 mais n’est jamais parvenu à monter sur la plus haute marche.
Elfyn Evans : « C’est toujours excitant de démarrer une nouvelle saison, notamment avec le Rallye Monte-Carlo. La saison 2023 a été pour nous une belle progression et qui a démontré que nous allions dans la bonne direction. Bien sûr, nous en voulons encore plus en 2024, mais cela ne sera pas facile d’y parvenir. Nous savons que la compétition sera rude comme d’habitude, c’est pourquoi en tant qu’équipe, nous travaillons toujours pour nous améliorer continuellement et nous sommes prêts à donner le meilleur de nous-mêmes cette saison. Alors que le Rallye Monte-Carlo se disputera plus au nord cette année, il est beaucoup plus probable que les conditions hivernales fassent partie du défi. Nous avons eu des conditions difficiles lors de nos essais préalables à l’épreuve, ce qui a permis de bons essais, mais ce rallye consiste avant tout à s’adapter aux conditions auxquelles nous serons confrontés pendant le week-end. »
Takamoto Katsuta – Aaron Johnston : Toyota GR Yaris Rally1 #18
À ses côtés, Takamoto Katsuta se retrouve donc le seul autre pilote Toyota a avoir un programme complet en 2024. Auteur de 4 podiums, le pilote japonais devra maintenant confirmer les espoirs portés en lui par le constructeur afin de seconder son coéquipier Gallois sur le championnat. Au Monte-Carlo, son meilleur résultat est une sixième place obtenue à deux reprises.
Takamoto Katsuta : « C’est toujours agréable d’être de retour dans les montagnes autour de Monte-Carlo, prêt à démarrer une nouvelle saison. Chaque année, il y a davantage d’attentes, mais j’aime cette pression et je veux me battre devant, donc j’essaierai d’avoir des résultats encore meilleurs en 2024. Je veux être constant dans la lutte pour le podium et essayer d’obtenir une première victoire. Je vais travailler dur et continuer à repousser mes limites. Les ingénieurs font beaucoup d’efforts pour améliorer encore la voiture et je peux sentir à l’usine que tout le monde travaille fort, donc je suis convaincu que nous pouvons être encore meilleurs que l’an dernier. Le Rallye Monte-Carlo est l’un des rallyes les plus délicats en termes de conditions avec des choix de pneumatiques difficiles, mais nous sommes prêts à relever le défi. »
Sébastien Ogier – Vincent Landais : Toyota GR Yaris Rally1 #17
Comme ces deux dernières années, Sébastien Ogier effectuera un programme partiel, sans pour autant se partager une troisième voiture avec Kalle Rovanperä, les deux hommes pouvant être engagés sur une même épreuve en fonction de leur envie. Recordman de l’épreuve avec 9 succès en principauté, le Gapençais aura d’autant plus à cœur d’ajouter une dixième victoire à son palmarès que le rallye retrouvera ses terres natales autour de Gap. Et, contrairement à ses adversaires, il n’aura pas de calcul à faire par rapport au nouveau barème de point au championnat, ce qui en fait le grand favori de cette épreuve.
Sébastien Ogier : « Je suis heureux d’être au début d’une autre saison après toutes ces années, et je saisis cette opportunité des deux mains. Les deux dernières années ont été très amusantes avec l’équipe et nous avons réussi à obtenir de bons résultats. Je pense que nous voulons continuer dans cette voie aussi longtemps que possible et c’est le plan pour 2024, à commencer par le Rallye Monte-Carlo bien sûr. C’est pour moi un événement incontournable et il y a beaucoup d’espoirs pour ce premier rallye. Je pense que c’est le rallye qu’il faut respecter plus que tout autre, car les conditions peuvent être très difficiles, ce qui fait que rien n’est garanti. Les chiffres ne sont jamais ma principale motivation, mais si je pouvais décrocher une 10e victoire sur cette épreuve, ce serait quelque chose de très spécial. »
HYUNDAI SHELL MOBIS WRT
Face aux 3 Toyota, Hyundai Motorsport engagera également 3 Hyundai i20 N Rally1. Et, comme le constructeur japonais, l’équipe engagera deux pilotes sur l’ensemble de la saison, mais sans avoir de possible hiérarchie entre les deux. De plus, une troisième voiture sera engagée au gré des épreuves avec 3 pilotes différents.
Thierry Neuville – Martijn Wydaeghe : Hyundai i20 N Rally1 #11
Fidèle au constructeur Coréen, Thierry Neuville débutera une onzième saison chez Hyundai. Cinq fois vice-champion et trois fois sur le podium mondial, le pilote Belge a toujours vu le titre de Champion du Monde lui échapper même s’il reste une valeur sûre. Cette saison, il aura, de nouveau, une forte concurrence interne, mais n’en restera pas moins l’un des favoris pour le titre mondial. Seul autre vainqueur du Monte-Carlo dans la catégorie reine, les routes dans les Hautes-Alpes lui ont souvent réussi à l’image des 3 dernières éditions dans cette région (2019, 2020 et 2021) où il a terminé sur les 3 marches du podium.
Thierry Neuville : « Je suis heureux de pouvoir continuer mon programme avec Hyundai et ce sera ma onzième saison avec l’équipe. Ils m’ont accordés beaucoup de confiance et je les ai aidés à développer la voiture au cours des deux dernières années. En 2024, nous devons faire tout notre possible pour remporter les championnats pilotes et constructeurs, et la première étape pour y parvenir est d’être performant à Monte-Carlo. C’est un événement difficile en raison des conditions météorologiques imprévisibles et du profil de surface variable, en particulier sur les spéciales de nuit. »
Ott Tänak – Martin Järveoja : Hyundai i20 N Rally1 #8
Parti de chez Hyundai fin 2022, Ott Tänak revient au sein de l’équipe cette saison, après que le nouveau team manager, Cyril Abiteboul, lui ait assuré d’avoir le même soutien que son coéquipier Belge. Toujours redoutable au volant, à l’image de ses deux victoires en 2023 malgré une Ford Puma ne bénéficiant pas du même développement que les autres Rally1, le pilote estonien devrait être le troisième prétendant au titre avec, comme seul handicap face à ses deux principaux rivaux, le changement de voiture. À l’inverse, il est le seul à avoir connu les joies du sacre. Sur le rallye Monte-Carlo, en revanche, il n’a pas toujours été en réussite. Ainsi, s’il a terminé à trois reprises sur le podium, il n’a terminé l’épreuve qu’au cinquième rang l’an passé, seule fois où il voyait le podium final sur les 4 dernières éditions.
Ott Tänak : « Commencer la saison à Monte-Carlo est toujours un défi. Cette année, l’événement revient dans la région de Gap, nous nous attendons donc à des conditions mixtes et délicates, avec, peut-être, davantage de neige et de glace. Bien que nous n’ayons eu qu’une seule journée d’essais, nous avons eu beaucoup de chance, car nous avons pu rouler avec des pneus slicks en plus de rouler sur des routes humides ou verglacées. Ce fut de bons essais et nous avons trouvé un bon rythme. Notre objectif sur le rallye lui-même est de terminer sur le podium, mais bien sûr, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir le meilleur résultat possible. »
Andreas Mikkelsen – Torstein Eriksen : Hyundai i20 N Rally1 #9
Sur la troisième Hyundai, ils seront 3 à se partager le volant cette saison avec Andreas Mikkelsen, qui débutera à Monte-Carlo, Dani Sordo et Esapekka Lappi. Vainqueur des éditions 2021 et 2022 du Monte-Carlo en catégorie WRC 2, le pilote Norvégien n’a, en revanche, eu que peu de réussite avec Hyundai sur cette épreuve. De plus, contrairement à ses adversaires, il sera le seul pilote engagé en Rally1 à découvrir l’hybride en compétition, sa dernière participation dans la catégorie reine remontant à 2019.
Andreas Mikkelsen : « Revenir dans la catégorie reine des rallyes depuis le WRC2 est vraiment excitant, et c’est vraiment très bien de revenir avec Hyundai Motorsport. La réglementation et la voiture sont nouvelles pour moi, mais je suis prêt à prendre le départ. Je suis très heureux de prendre le départ du Monte-Carlo cette année – c’est un rallye passionnant avec tant de facteurs en jeu. Le choix des pneus et la stratégie jouent un grand rôle dans le succès, ce qui signifie qu’il est possible d’atteindre un bon résultat même quand on ne connaît pas très bien la voiture et qu’on n’a pas trouvé le rythme maximum. Je veux terminer le rallye dans la meilleure position possible, et après une victoire ici en WRC2 en 2022, je suis déterminé à attaquer jusqu’à la dernière spéciale pour récolter le plus de points possible. »
M-SPORT FORD WRT
Après avoir recruté Ott Tänak l’an dernier, qui leur a offert deux succès, M-Sport Ford a vu le pilote Estonien retourner chez Hyundai en fin d’année, perdant ainsi leur pilote de pointe. Dès lors, le renouvellement des pilotes est complet au sein de l’équipe britannique, notamment grâce au soutien de Red Bull qui a permis à M-Sport Ford de compléter le budget.
Adrien Fourmaux – Alexandre Coria : Ford Puma Rally1 #16
Après une première saison en catégorie reine en 2022, marquée pas de belles performances mais aussi beaucoup d’erreurs, Adrien Fourmaux est retourné dans la classe inférieure l’an passé, toujours au sein de M-Sport, afin de faire évoluer la Fiesta Rally2. Cette saison, le pilote français retrouve la catégorie reine mais ne pourra plus bénéficier d’un coéquipier d’expérience pour l’étalonner. Au Rallye Monte-Carlo, il réalisait de belles performances en 2022 avant de sortir fort. L’année passée, il prenait la cinquième place du WRC2 en ayant été régulier.
Adrien Fourmaux : « Nos essais du Monte-Carlo s’est très bien passé et j’ai eu de très bonnes sensations avec la voiture dans les conditions mitigées que nous avons eues le premier jour. Cela a été positif et j’étais vraiment heureux d’être de retour dans une voiture de Rally1. Le deuxième jour, nous avons eu une route bien enneigée, avec un peu de bitume également, ce furent des essais vraiment intéressants si la neige arrive pour le rallye. Il semble que nous n’aurons pas beaucoup de neige, mais au moins nous sommes préparés, on ne sait jamais en montagne ! Maintenant, même si nous nous sentons bien préparés, nous savons qu’au Monte-Carlo, il faut rester humble. Il faut avoir beaucoup de respect pour ce rallye, surtout cette année alors que nous retournons dans les Alpes dans les zones montagneuses appropriées, où l’on peut retrouver conditions vraiment difficiles avec de la neige et de la glace. Donc, c’est sûr que ce sera difficile, comme c’est habituellement le cas dans cette région de France, mais le vrai défi sera la météo et l’état des spéciales. »
Grégoire Munster – Louis Louka : Ford Puma Rally1 #13
Après deux expériences dans la catégorie reine l’an dernier, le jeune pilote Belgo-luxembourgeois se retrouve chez M-Sport pour une saison complète en Rally1. Avec très peu d’expérience en championnat du Monde, l’erreur serait pour lui de tenter de viser trop haut et de tenter des coups d’éclats. Aussi, Grégoire Munster aura surtout une nécessité d’apprendre cette saison sans trop en faire. Sur le Rallye Monte-Carlo, ce sera son cinquième départ. Son meilleur résultat a été obtenu en 2022 avec une 12ème place et la 5ème en WRC2.
Grégoire Munster : « Lors des essais de pré-saison, nous avons eu deux bonnes journées, une dans la neige et une sur asphalte. Sur la neige, cela s’est très bien passé, et même si nous ne sommes pas sûrs d’avoir ces conditions sur le rallye, si la neige devait arriver, nous sommes alors parfaitement préparés. Pour les essais sur asphalte, nous avons réalisé un bon kilométrage et nous avons essayé différents réglages et combinaisons de pneus. Nous sommes pleinement motivés pour bien commencer la saison et nous avons hâte de rouler. Nous voulons bien commencer la saison et essayer de terminer le rallye en ne commettant pas d’erreurs. Si nous commençons l’année sur une note positive, nous pourrons continuer sur cette lancée et monter en cadence tout au long de la saison. »
RALLY 2
Avec 29 concurrents, la catégorie RC2 Rally 2 sera la plus représentée. Un temps envisagé pour monter dans la catégorie reine, Oliver Solberg sera finalement sur une Skoda Fabia, le Suédois sera une bonne recrue pour le constructeur Tchèque. En effet, avec le départ d’Andreas Mikkelsen pour Hyundai en catégorie reine, Skoda Motorsport perdait également ses autres pilotes puisque Nikolay Gryazin rejoint le giron Citroën aux côtés de Yohan Rossel alors que Sami Pajari sera au volant de la nouvelle Toyota Yaris Rally2.
3 autres nouvelles Yaris seront alignés sur ce Monte-Carlo avec, notamment, Bryan Bouffier ancien vainqueur de l’épreuve, mais aussi l’ancien pilote Citroën Stéphane Lefebvre. Parmis les autres nombreux prétendant on peut noter la présence de Nicolas Ciamin (Hyundai i20 N), Pepe Lopez et Chris Ingram (Skoda Fabia), John Wartique Ford Fiesta ou encore Jourdan Serderidis (Volkswagen Polo) qui retrouvera le volant en plus de soutenir son protégé Grégoire Munster.
Et, bien sûr, c’est dans cette catégorie qu’Olivier Burri, associé à Anderson Levratti, sera au départ de son 26ème Rallye Monte-Carlo, au volant d’une Skoda Fabia.
Autres concurrents
3 équipages Jan Černý (2ème du WRC3 Open en 2022) – Ondřej Krajča (Ford Fiesta), Ghjuvanni Rossi – Kylian Sarmezan (Renault Clio) et Carlo Covi – Simone Angi (Ford Fiesta) sont engagés en WRC3 et retrouveront 4 autres équipages en Renault Clio Rally3 dans la lutte pour la classe RC3.
Dans la classe RGT, 5 Alpine A110 seront au départ avec Raphaël Astier en favori. La classe RC4 sera partagée entre 8 Peugeot 208 (dont 7 rally4) et 4 Renault Clio. Nicolas Latil, qui connait bien les routes des Hautes-Alpes, s’est déjà imposé dans la classe en 2021. Enfin, 9 équipages seront au volant de Renault Clio dans la plus petite classe RC5, dont Julien Charnay et Lilian Vialle, 3ème et quatrième de cette même classe l’an dernier.
Limité à 70 équipages, ce 92ème Rallye Monte-Carlo a fait des malheureux comme le précise Eric Barrabino, Commissaire Général de l’Automobile Club de Monaco et Directeur du Rallye Monte-Carlo :
« 112 dossiers d’inscription ont été enregistrés par nos services, 93 étaient conformes aux critères stipulés à notre règlement particulier et nous avons malheureusement du en recaler 23. Devoir refuser des participants en tant qu’organisateur ne se fait pas de gaîté de cœur, croyez-nous ! Je ne vais pas rentrer dans les détails du véritable casse-tête que représente la sélection, mais une multitude de critères ont été pris en compte pour au final permettre tout de même à une vingtaine de pilotes régionaux de pouvoir s’exprimer face à une élite internationale. Dans l’immédiat, vous faites forcément des heureux… et hélas, des malheureux ! Notre vœu le plus cher est désormais de pouvoir espérer trouver, à terme, une surface de plus de 30 000 m2 pour augmenter la capacité d’accueil du parc d’assistance et ainsi nous offrir la possibilité d’accepter toutes les candidatures, celles des professionnels comme celles de tous les amateurs… ».
Crédits photos : Nuno Ferreira/Sport-Auto.ch, Hyundai Motorsport ; Toyota gazoo Racing ; M-Sport Ford ; citations : ACM, Hyundai Motorsport, Toyota Gazoo Racing ; M-Sport Ford