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Le Mans 66 – Sport-Auto.ch donne son avis

La fine équipe de Sport-Auto.ch se la joue cinéphile. Tous se sont rendus au cinéma ces dernières semaines, et pour cause, la sortie tant attendue du film de James Mangold, « Le Mans 66 » (Ford vs Ferrari, de son titre original)

Dès les premières secondes, nous voila plongés dans les années 60, on ne peut s’y tromper, la reconstitution est quasiment parfaite de réalisme, servie, de plus, par une BO détonante. Le réalisateur a su trouver l’équilibre parfait entre histoires humaines, humour, et scènes de courses à couper le souffle. 

Le circuit du Mans n’ayant aujourd’hui plus rien à voir avec celui de 1966, la production  n’a eu d’autre choix que de reconstituer une bonne partie du décor, et il faut le reconnaître, le résultat est fabuleux. Les box de 1966 sont recréés sur une place d’aviation en Californie à partir d’images d’archives, comme les voitures, répliquées en une trentaine d’exemplaires.

Le scenario est passionnant, du début à la fin, retraçant l’événement historique qui a secoué le monde du sport automobile ainsi qu’en montrant l’envers du décor, entourant la rivalité impitoyable entre Ford et Ferrari.

L’affrontement entre les deux constructeurs est vu du côté Ford. La marque ne faisant plus rêver dans les années 60, le géant de l’automobile lance un grand chantier et dépense une véritable fortune pour remporter les 24 Heures du Mans, vitrine ultime pour parader et écraser son adversaire Ferrari.

Caroll Shelby, incarné par Matt Damon, ancien pilote (qui remporta les 24h en 1959), s’associe à Ken Miles, joué par Christian Bale, un pilote au caractère bien trempé. Ensemble, ils pensent créer LE bolide pour remporter ce défi. Le film est à l’image de ce duo, un côté propre et simple, et un côté sulfureux et explosif, le tout mené par une passion dévorante.

En bref, tout y est pour nous tenir en haleine deux heures durant, ressortant de la salle de cinéma presque silencieux, nostalgiques pour ceux qui ont vécu cette époque, et un brin jaloux pour les plus jeunes.

Pourtant, il plane comme un goût d’incohérence dans certaines scènes. Si vous ne connaissez pas bien la véritable histoire, vous ne serez pas dérangés par ces menus détails, mais pour les passionnés, vous risquez de tiquer sur quelques petites choses,  à commencer par le début du film, en 1959, quand Caroll Shelby remporte le Mans… de nuit. On vous le promet, l’arrivée à cette époque avait lieu à 16h00.

On pourrait croire que Caroll Shelby est directement mandaté par Ford, et pourtant cette tâche avait d’abord été confiée à Lola Cars au Royaume-Unis. Ce n’est qu’en 1964 que Shelby est mandaté.

La course a été un peu romancée et simplifiée pour ne pas rebuter le spectateur. En effet, il aurait été compliqué à l’écran de faire comprendre que sur les trois Ford en course, seules les deux premières ont passé la ligne de concert et donc qu’elles ne termineraient de toute manière pas toutes les trois sur la plus hautes marche du podium.

Enzo Ferrari n’était pas présent au Mans en 1966, et la FIA n’existait pas encore, bien qu’elle soit citée dans le film. L’arrivée des 24 heures en juin 66 s’est faite sous la pluie, mais il faut bien l’avouer, cinématographiquement parlant, c’est un peu moins classe.

On regrette un poil également que le coéquipier de Ken Miles, Denny Hulme, ne soit pratiquement pas évoqué, et aussi que le réalisateur américain reproduise les erreurs typiques des grands films hollywoodiens : des pilotes qui se lancent des regards vindicatifs au moment d’un dépassement où les bolides atteignent des vitesses vertigineuses. Lancés à 300 km/h dans une ligne droite, personne ne regarde dans la voiture d’à côté.

Quel dommage d’être tombé dans ces travers, le film aurait frôlé la perfection. Néanmoins, c’est un chef-d’œuvre à dévorer, et Sport-Auto.ch vous encourage à profiter des dernières séances et à vous en mettre plein les yeux et les oreilles ! 

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