Brillant vainqueur le 24 octobre de la première course de la saison 2 du championnat de Formule E, le Vaudois Sébastien Buemi est l’un des grands favoris de la deuxième épreuve de ce championnat «zéro émission» qui aura lieu en fin de semaine, le samedi 7 novembre, à Putrajaya en Malaisie.
Le 24 octobre dernier n’a pas seulement coïncidé avec le 44e anniversaire de la disparition de Jo Siffert, l’un des meilleurs pilotes de F1 que la Suisse ait jamais connu, mais également avec la brillante victoire de Sébastien Buemi au 2e ePrix de Pékin, théâtre du coup d’envoi de la deuxième saison du championnat FIA de Formule E. Cette compétition, disputée avec des monoplaces 100% électriques, utilise le sport automobile pour faire progresser la technologie «zéro émission». Et ces progrès seront encore plus importants au cours de la présente saison 2015-2016 que lors de la précédente. Les dix écuries engagées ne bénéficient plus d’une motorisation unique mais ont pu développer leur propre groupe motopropulseur. C’est notamment le cas de l’écurie Renault E-DAMS du Nyonnais d’adoption Alain Prost, copropriétaire avec Jean-Paul Driot de l’écurie Renault E-DAMS qui a remporté en juin le titre par équipes et qui a permis au Vaudois Sébastien Buemi de s’imposer à Pékin et de terminer vice-champion, à seulement un point du vainqueur Nelson Piquet Junior, lors de la première saison 2014-2015.
Alain Prost : « La nouvelle réglementation de la saison 2 de la Formule E va permettre à Renault d’améliorer les performances de ses moteurs électriques et l’autonomie des batteries. »
Tout comme Citroën (par le biais de sa marque DS associée à l’équipe Virgin de Sir Richard Branson), Audi (via l’écurie allemande ABT) et Venturi, Renault est fermement intentionné à transférer les enseignements recueillis dans le championnat de Formule E dans ses véhicules électriques de série de la gamme Z. E. (pour zéro émission), à commencer par la ZOE qui a déjà été vendue à plus de 30’000 exemplaires depuis 2013.
Jean Todt, président de la FIA : « A l’unisson des défis posés à l’industrie automobile, la Formule E doit favoriser la recherche tout en accentuant l’intérêt du public pour une mobilité soucieuse du développement durable. Le monde change et nous devons faire face à ces changements. Le lien entre la mobilité de tous les jours et la compétition s’avère plus que jamais très important. »
Étant donné que l’immense majorité des véhicules électriques évolue en ville, les courses de Formule E se déroulent uniquement sur des circuits urbains. Débutant à fin octobre à Pékin pour se terminer le 3 juillet à Londres, son calendrier est complémentaire de celui du championnat du monde d’Endurance. Il permet ainsi à plusieurs pilotes de mener de front les deux séries. C’est le cas de Sébastien Buemi et de son coéquipier Nicolas Prost, qui défendent respectivement les couleurs de Toyota et de Rebellion en Endurance, mais également de Loïc Duval, vainqueur des 24 Heures du Mans en 2013, et de Lucas di Grassi, tous deux chez Audi.
Avec Sébastien Buemi, Nicolas Prost et Loïc Duval, respectivement domiciliés à Aigle, Féchy et Nyon, le canton de Vaud était déjà très bien représenté en Formule E la saison passée. Cette année, il pourra même compter sur deux pilotes supplémentaires avec Jacques Villeneuve (Villars-sur-Ollon) et Simona de Silvestro (Mont-sur-Rolle). Si la Vaudoise avait déjà pris part aux deux dernières courses de la première saison, le fils du regretté Gilles Villeneuve effectue à 44 ans ses grands débuts dans cette compétition. Il s’agit par ailleurs du premier champion du monde de F1 à courir au volant d’une monoplace 100% électrique.
Jacques Villeneuve : « La saison dernière, chaque fois que je rencontrais des pilotes de Formule E, ils me disaient tous que ce championnat était vraiment très bien. Après les essais préliminaires de cet été, j’ai trouvé une excellente monoplace et une superbe ambiance de travail. C’est la première fois depuis longtemps que je vais disputer un championnat dans son intégralité et je connais bien mon coéquipier Stéphane Sarrazin qui faisait partie lui aussi de l’équipe Peugeot en Endurance. »
Après avoir remporté quatre victoires la saison passée, les deux pilotes de l’écurie Renault E-DAMS devraient à nouveau jouer les premiers rôles cette année. Cela vaut surtout pour Sébastien Buemi, le vainqueur de la première course de la saison 2015-2016 à Pékin. On rappellera que, avec trois victoires, trois pole-positions, deux podiums et un meilleur tour en course, le pilote d’Aigle avait été l’homme fort de la saison inaugurale 2014-2015.
La Suisse a, dès le départ, joué un rôle considérable en Formule E. Deux de ses principaux sponsors sont en effet les montres TAG-Heuer et la banque Julius Bär. Trois de ses cinq pilotes possèdent le passeport suisse avec 
Sébastien Buemi, Simona de Silverstro et Nicolas Prost. Une de ses dix équipes y est même domiciliée avec le Trulli Formula E Team du Luganais d’adoption Jarno Trulli. C’est justement lui qui a convaincu Marco Borradori, le président de Lugano, d’organiser un E-Prix en mai prochain, entre les épreuves de Paris (23 avril) et de Berlin (21 mai). Selon Fathi Derder, vice-président de l’association «Swiss E-Prix Lugano», les probabilités que la candidature de Lugano soit retenue sont de 90%. C’est un pourcentage identique que l’on a recueilli auprès d’Auto Sport Suisse, l’autorité du sport automobile dans notre pays. Quant à Roberto Mazza, directeur du département des sports à la commune de Lugano, il les estime prudemment «supérieures à 50%». Une réunion du comité d’organisation a eu lieu juste après la course de Pékin et la décision de la FIA devrait tomber «dans le courant du mois de novembre». En attendant, ce qui est certain, c’est que les organisateurs de la Formule E ont signé un accord avec Facebook pour la retransmission en direct des différentes épreuves du championnat. Il s’agit là d’un premier pas en direction d’une véritable révolution numérique qui verra les fédérations sportives internationales prendre toujours plus en compte les offres de Facebook, Google (Youtube) et autres Apple TV dans la négociation des droits de retransmission. LM
Le calendrier
24 octobre: Pékin, Chine (victoire de Sébastien Buemi); 7 novembre: Putrajaya, Malaisie; 19 décembre: Punta del Este, Uruguay; 6 février: Buenos Aires, Argentine; 12 mars: Miami, Etats-Unis (à confirmer); 2 avril: Long Beach, Etats-Unis; 23 avril: Paris, France; 7 ou 14 mai: Lugano, Suisse (à confirmer); 21 mai: Berlin, Allemagne; 4 juin: Moscou, Russie; 2 et 3 juillet: Londres, Royaume-Uni.
Crédits des photos: Laurent Missbauer, FIA Formula E, Renault et Lugano Turismo
]]>
