Michel Viera, président de Kairos Technologies[/caption] Le championnat European Le Mans Series (ELMS) s’apprête à vivre le week-end prochain une magnifique finale qui clôturera la saison 2015. Gary Hirsch, le seul Suisse encore engagé dans les catégories prototypes, ne visera pas moins que le titre. En effet, un seul petit point sépare JOTA Sport et le team Greaves Motorsport du pilote genevois. Avant qu’il ne prenne la route d’Estoril, où sera disputée cette finale, nous avons rencontré Monsieur Michel Viera, président de Kairos Technologies, le partenaire principal de Greaves Motorsport. Une société qui devait initialement également soutenir le Team SARD Morand en Championnat du Monde d’Endurance. [caption id="attachment_25999" align="alignright" width="300"] Gary Hirsch aux 24h du Mans 2015[/caption] Kairos Technologies est un acteur majeur dans le monde de l’endurance, peux-tu nous en dire plus sur votre domaine d’activité et le pourquoi de votre implication en sport automobile ?
Michel Viera : « Notre société est active dans IT technologie, un domaine qui nous rapproche beaucoup de la technologie automobile. Dans ce sens, le sport automobile, et particulièrement l’endurance avec ses larges formats de course, est un vecteur commercial très intéressant pour nous, qui souhaitons faire du marketing de masse. Avec la famille Greaves, nous avons trouvé un partenariat idéal: nous sommes partie intégrante de l’écurie et nous nous impliquons réellement dans la vie du team. »En début de saison, nous avons aussi vu brièvement vos couleurs sur les voitures de l’écurie Suisse SARD Morand. Qu’est-ce qui est venu empêcher ce partenariat ?
M.V. : « En fait, on a eu l’impression d’avoir été mis devant le fait accompli au Paul Ricard, lors du prologue, où l’on a découvert des voitures à nos couleurs, alors que l’accord n’était pas encore finalisé. On a tout de même joué le jeu, et on a fait l’annonce officielle en se mettant dans la peau de l’acquéreur. La volonté de reprendre le team était là, mais certains éléments qui n’avaient pas été mis sur la table tout de suite ont fait capoter les discussions avec Kairos Technologies. Mais de mon côté, avec mon partenaire Duka Gervalla, j’ai continué à protéger et à soutenir l’écurie SARD Morand, pour qui j’ai énormément d’affection, contrairement aux rumeurs que j’ai pu entendre. »Finalement, vous vous concentrez donc sur le programme ELMS avec Greaves Motorsport et, sur le plan sportif, cela a plutôt bien marché. Comment on vit ça en tant que partenaire ?
[caption id="attachment_25998" align="alignleft" width="295"] Michel Vieira et Tim Greaves[/caption] M.V. : « Quand on est passionné de sport automobile comme je le suis, c’est très stressant ! Surtout quand on a conscience du travail qu’il y a derrière. Ensuite, il y a tout le côté extrasportif, avec beaucoup de gens à gérer sur les manifestations. Et sur ce point, Tim Greaves nous a énormément aidés. C’est un homme exceptionnel, pour qui j’ai une énorme considération et affection. Il est incroyablement amoureux du sport automobile. J’ai lié une véritable amitié avec lui. Nous avons signé pour 3 ans, mais j’espère bien que notre partenariat ira bien plus loin. Notre alliance a bien débuté, même si il faut avouer que ça n’a pas non plus été toujours très facile à gérer. »Quand on analyse cette saison de ELMS, il semblerait que, mise à part votre victoire en ouverture de saison, votre niveau performance soit légèrement en retrait par rapport à Jota… mais il reste une course, et vous n’avez qu’un point de retard…
M.V. : « On est tout de même la seule équipe à avoir décroché deux victoires cette année, même si une l’était sur le tapis vert. Jota marche très bien, mais on dispose d’exactement la même voiture. Cette saison, on a fait de petites erreurs « stupides » qui nous ont privés de podium, mais dans l’ensemble, on est très très proches de Jota. Quand tout fonctionne dans l’équipe, on est devant. C’est donc le titre que l’on va aller chercher à Estoril. »Un des moments forts de la saison d’endurance, c’est naturellement les 24 Heures du Mans. Une course qui ne vous a pas souri, même si Gary Hirsch a marqué de son empreinte cette édition 2015.
M.V. : « Les 24 Heures du Mans c’est, tout d’abord, cette magnifique ambiance. Tout le monde pense que c’est 24 heures, mais c’est presque 2 semaines avec le team. Le Mans, c’est quelque chose à part, il faut le vivre. Même si on a eu une mauvaise course sur le plan sportif, on en gardera un bon souvenir. Si après son « Allô maman, je suis tombé en panne ! » Gary était parvenu à ramener la voiture aux stands, cela aurait été une fantastique victoire. Mais bon, on compte bien être là l’année prochaine, et avec deux voitures ! »En parlant de la saison prochaine, quel sont vos projets ?
M.V. : «Pour Kairos Technologies, la discipline la plus porteuse reste l’ELMS, car nos voitures (ndlr. LMP2) y disputent la victoire, contrairement au Championnat du monde (WEC), où les cameras sont tournées en permanence vers les LMP1. Cela dit, on pourrait bien aligner une voiture également en WEC. »Un mot concernant le show TV « Race to 24 » dont, je crois, tu es l’un des concepteurs…
M.V. : «Absolument, et c’est bien qu’on en parle ! Ce concept verra le jour, c’est garanti à 100% ! Si ce n’est pas en 2016, ce sera en 2017. Je ne laisserai jamais tomber ce projet, jamais ! Les candidats n’ont jamais été oubliés, même si on n’a plus pris contact avec eux, car pour l’heure, on n’a rien de concret à leur proposer. Tant qu’on n’a pas dans nos mains quelque chose de définitif et de sûr financièrement, on ne va plus déranger les gens, mais c’est clair qu’on est dessus à fond ! »Dans votre équipe, vous avez un compatriote genevois, Gary Hirsch, s’agit-il d’une pièce maîtresse de votre implication en endurance ?
M.V. : «Gary est bien plus qu’un pilote ! Il se donne à fond pour son team, il essaye de trouver des solutions, il se mouille jour et nuit. J’ai beaucoup de respect pour lui et en plus, c’est un excellent pilote ! J’espère qu’il continuera chez nous, mais c’est lui qui choisira… Je suis juste surpris qu’aucune grosse écurie de LMP1 ne se soit encore penché sérieusement sur son cas. Quoi qu’il arrive, il restera mon pilote préféré. »Credit Photos ©Sébastien Moulin, ©Adrenalmedia.com/ELMS, ©Vieiera ]]>