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WRC 2022 – Monte Carlo – Sébastien Loeb l’emporte pour la 8ème fois en principauté

Après une lutte intense, c’est finalement le nonuple champion du monde, Sébastien Loeb (M-Sport Ford), qui remporte le 90ème Rallye de Monte Carlo devant son compatriote Sébastien Ogier (Toyota). Sport-Auto.ch vous raconte le déroulement de cette épreuve qui a, une nouvelle fois, tenue toutes ses promesses et offert du suspens jusque dans la dernière spéciale du rallye.

 

 

SHAKEDOWN

L’histoire retiendra que c’est un certain Sébastien Loeb et sa nouvelle navigatrice, Isabelle Galmiche, qui auront été les plus rapides à prendre la mesure des nouvelles Rally1 hybrides en signant le meilleur chrono à bord de la Ford Puma lors de leur premier passage dans le shakedown du Monte Carlo. Déjà le présage d’un bon rallye !

 

C’est pourtant Sébastien Ogier et son nouveau coéquipier Benjamin Veillas qui réalisent finalement le meilleur temps absolu du shakedown, 0.5’’ devant l’autre Sébastien justement. Evans (Toyota), Neuville (Hyundai) suivent devant un trio de Ford (Fourmaux, Breen et Greensmith). Les premières cartes sont jouées et on note déjà la ‘discrétion’ des Hyundai aux avant-postes.

 

Le shakedown était ici une première occasion de mesurer les forces en présence mais c’était aussi l’opportunité de constater les petits défauts de jeunesse dont les voitures souffrent. Normal avec l’introduction d’autant de technologies nouvelles dans ces voitures mais nul doute que la fiabilité jouera un rôle cette saison et, surtout, lors de ce Monte Carlo.

 

 

LA NUIT DU TURINI

Un fois n’est pas coutume, les équipages entament le rallye par la fameuse ‘Nuit du Turini’. Les deux premières spéciales de l’ère ‘Rally1 Hybride’ sont remportées par le duo Ogier-Veillas, juste devant Loeb-Galmiche. Le duel dont les passionnés rêvaient est lancé et il va durer… jusque dans les derniers kilomètres de l’épreuve.

 

Dans l’ombre du duo français, on retrouve Evans-Martin qui font figure de grands favoris pour le championnat. En effet, Loeb et Ogier ne feront que des piges en 2022 et ne pourront donc pas jouer le classement général du WRC. On note également la présence remarquée des pilotes M-Sport Ford (Fourmaux, Greensmith et Breen) dans les places d’honneur. Une bonne nouvelle pour la ‘petite équipe’ de Dovenby Hall après une saison 2021 compliquée !

 

 

UN VENDREDI DE REVE POUR LOEB ET M-SPORT-FORD

Le vendredi, le parcours propose deux passages dans trois spéciales différentes. Dans la boucle du matin, on a assisté à une véritable démonstration de Sébastien Loeb, en véritable osmose avec sa Ford Puma. Il signe tous les scratchs pour prendre la tête devant les pilotes Toyota.

 

Il repart de plus belle l’après-midi avec un nouveaux scratch avant d’être relayé par son surprenant coéquipier Gus Greensmith qui signe son premier scratch en mondial. Cela ne fait plus de doute, la Ford Puma est bien née ! Seule la relative discrétion de Craig Breen et, surtout, la grosse sortie d’Adrien Fourmaux vient gâcher un peu le tableau des britanniques.

 

Comme on pouvait s’y attendre, les pilotes Toyota Ogier/Evans figurent aux avant-postes tandis que leur coéquipier Kalle Rovanperä semble perdu dans ses réglages et son pilotage. Du côté d’Hyundai, Neuville et Tanak tentent de ‘sauver les meubles’ mais ne parviennent pas à suivre le rythme des meilleurs malgré leurs grandes qualités de pilotes.

 

 

OGIER A LA FETE LE SAMEDI

Ce sont seulement cinq spéciales qui attendent les pilotes pour le samedi mais, parmi celles-ci, les deux passages dans le fameux Col de Fontbelle pourraient bien laisser des traces. Si la quasi-totalité du parcours se passe sur un asphalte sec, voire légèrement humide, les équipages vont devoir affronter la glace et la neige dans Fontbelle. Ici, les compromis sur les choix de pneus prennent tout leur sens.

 

On voit donc évoluer des pilotes en ‘slic’ sur la glace ou encore d’autres en ‘clous’ sur l’asphalte sec. La sortie de route n’est jamais très loin et plusieurs sont ceux qui expérimentent les bas-côtés. Katsuta-Johnston plantés dans un fossé, Tänak-Järveoja qui tapent un talus et surtout Evans-Martin qui sortent dans la descente se souviendront plus longtemps que les autres de cette spéciale.

 

Du côté de Hyundai, c’est vraiment la soupe à la grimace. Après une crevaison dans la première spéciale du jour, Tanak doit rester prudent pour le reste de la boucle car il n’emmène qu’une seule roue de secours. Il finit d’ailleurs sa journée sur le bord de la route après avoir tapé un  talus, endommagé sa roue et perdu du liquide. Oliver Solberg sort dans l’ES10 et reste planté pendant plus de trente minutes avant que les spectateurs ne parviennent à le remettre sur la route. Enfin, Thierry Neuville a rencontré un problème mécanique durant quasiment toute la journée, terminant même la dernière spéciale avec une tête de suspension prête à traverser littéralement son capot moteur.

 

En tête de course, c’est un excellent Sébastien Ogier qui prend les devants avec un avantage intéressant de 21 secondes acquis notamment dans la fameuse spéciale Saint-Geniez/Thoard (anciennement Sisteron/Thoard). Le pilote du Devoluy prend un ascendant important sur son compatriote après qu’il ait littéralement copié son rival dans son choix de pneus pour la dernière spéciale du jour. Une bataille ‘à armes égales’ qui lui a souri.

 

Avec trois Ford et deux Toyota dans les cinq premiers, on mesure bien les performances des différentes équipes. Au prix d’une belle régularité, l’irlandais Craig Breen se retrouve même en troisième position malgré un rythme affiché légèrement en retrait.

 

 

UN FINAL EN APOTHEOSE POUR LOEB

Pour ce dimanche matin, c’est une petite boucle de deux spéciales à parcourir à deux reprises qui attend l’ensemble des équipages. Alors que tout le monde s’attendait à la confirmation des performances de Sébastien Ogier et Benjamin Veillas, c’est finalement une crevaison qui aura raison de la nouvelle paire de la Toyota Yaris Rally1 qui finit en deuxième position.

 

Le compétiteur qu’est Sébastien Loeb n’en demandait pas tant mais il ne se fait pas prier pour offrir la première victoire à sa nouvelle navigatrice Isabelle Galmiche. Une performance de choix qui vient simplement couronner un mois de janvier incroyable pour l’alsacien vivant en Suisse (NDLR : pour mémoire, il a fini en deuxième place du dernier Dakar). Du haut de ses (presque) 48 ans, il devient le vainqueur de rallye le plus âgé de l’histoire du mondial en décrochant sa 8ème victoire à Monaco et sa 80ème en carrière.

 

Du côté de M-Sport-Ford, c’est une très grande satisfaction (légitime) qui vient récompenser un travail acharné de quelques 18 mois. Il faut dire que l’équipe a pris l’habitude de lancer en compétition des voitures performantes dès leur première apparition. A titre d’exemple, les Fiesta S2000 (2010) et autres Fiesta WRC’17 (2017) avaient elles aussi remporté le premier rallye de leur carrière (déjà au Monte Carlo).

 

Craig Breen et Paul Nagle terminent eux à une excellente troisième place, empochant ainsi 15 points qui récompensent la dernière place sur le podium. La cinquième place du jeune britannique Gus Greensmith et de son navigateur suédois Jonas Anderson viennent compléter une belle performance d’ensemble de l’équipe Ford. Seul l’équipage Fourmaux-Coria a déçu après être sorti dès le vendredi matin, détruisant ainsi leur toute nouvelle Ford Puma.

 

Partis prudemment (pour ne pas dire lentement), le finlandais Kalle Rovanperä et son navigateur Jonne Halttunen prennent la quatrième place finale du rallye grâce à des performances de choix sur la deuxième moitié du rallye. C’est même eux qui remportent la Powerstage et les cinq points qui vont avec, prenant ainsi l’avantage sur tous les autres pilotes ‘titulaires’ avec leur 17 points (12+5).

 

Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe forment le seul équipage Hyundai en Rally1 rejoignant l’arrivée à une décevante sixième position. Une véritable déconvenue pour les coréens qui devront rapidement réagir pour reprendre des positions plus dignes de l’investissement qu’ils consentent depuis des années.

 

 

COURSE A REBONDISSEMENTS EN WRC-2

Disons-le de suite, c’est l’immense favori Andreas Mikkelsen et son nouveau copilote Torsten Eriksen qui ont remporté la catégorie WRC-2, non sans avoir quelques peu souffert sur cette épreuve (crevaison dans l’ES13). Chose inhabituelle, le norvégien n’a remporté qu’une spéciale sur les neuf premières épreuves du rallye. Ce sont les Citroën C3 Rally2 qui se sont relayées en tête de la feuille des temps. Tantôt Camilli, tantôt Lefebvre ou encore Rossel, les équipages français se sont montrés très performants. Ils ont malheureusement tous subit des fortunes diverses (sorties, crevaisons, pénalités), laissant ainsi la place à deux Skoda Fabia (Mikkelsen+Gryazin) et une Ford Fiesta (Cais) sur le podium final.

 

Avec 17 voitures classées à l’arrivée, la catégorie WRC-2 a été très compétitive. Nous y reviendrons dans notre article consacré aux suisses au Monte Carlo.

 

 

FAIBLE PARTICIPATON EN WRC-3 ET DOMINATION DES ALPINE EN RGT

La toute nouvelle catégorie WRC-3 dédiée aux voitures de la classe Rally3 a connu des débuts timides. Avec seulement quatre voitures au départ, la lutte s’est toutefois montrée serrée entre le finlandais Sami Pajari et le tchèque Jan Cerny qui terminent respectivement premier et deuxième à seulement 7.6 secondes au terme des 296 km du rallye.

 

L’italien Enrico Brazzoli prend la troisième place après l’abandon de Laszlo Zoltan dans l’ES13. Espérons que cette catégorie rencontre plus de succès dans les prochaines manches du WRC.

 

Dans la catégorie RGT, comme on pouvait s’y attendre, ce sont les Alpine A110 qui ont mené les débats. C’est Raphaël Astier et Frédéric Vauclare qui l’ont largement emporté devant Emmanuel Guigou et Kévin Bronner. Ancien vainqueur de l’épreuve, François Delecour et son navigateur Jean-Rodolphe Guigonnet doivent se contenter de la troisième marche du podium.

 

CLASSEMENT GENERAL FINAL MONTE CARLO 2022

 

 

Crédits photographiques : Redbull – Januus Ree / Project Diffusion – Ludovic Carnal
Classement : eWRC-results.com

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