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Les nouvelles ambitions de Jérémie Toedtli

En terminant à la seconde place du Rallye du Chablais et en finissant meilleur performeur lors du Rallye International du Valais, Jérémie Toedtli a toujours espoir de disputer une saison du Championnat de Suisse dans son intégralité et pouvoir figurer dans le haut du classement. Un sacré challenge pour le pilote neuchâtelois, qui n’a plus que quelques mois pour réunir le budget requis. Sport-Auto.ch a pu s’entretenir avec Jérémie Toedtli. Sport-Auto.ch : Peux-tu te présenter brièvement ?

Jérémie Toedtli : « Je m’appelle Jérémie Toedtli, j’ai 25 ans. Je suis ingénieur en conception de systèmes mécaniques. Je bosse à Bienne, chez Lecureux, qui est une société spécialisée dans le secteur horloger. »
Comment es-tu arrivé dans le monde du sport automobile ?
« C’est une histoire de famille, mes parents ont consacré leur vie au sport automobile et ont fondé GTO Evolution. GTO est un garage qui a su faire sa renommée en démontrant ses compétences en préparant des voitures de courses. Nombreux sont les pilotes à avoir porté nos couleurs en haut du podium, comme Gillet, Camandona, Gonon, Heintz, Burri et de nombreux autres. C’est dire que ma passion a germé en moi dès ma naissance. Après le décès de ma maman en 2009, ma détermination à prendre le départ d’un rallye était au plus haut, et encore à ce jour. Avant chaque départ, j’ai une pensée pour elle. »
Que gardes-tu de tes années en 208 Rally CUP ? [caption id="attachment_82174" align="alignleft" width="300"] Jérémie Toedtli aura réussi à s’illustrer dans une des formules de promotions les plus reconnues du monde.[/caption]
« La 208 Rally CUP est certainement la meilleure école au monde, d’un point de vue budget et expérience engendrée. J’ai découvert le pilotage des tractions. Ce fut une grande nouveauté, moi qui n’avais conduit que des Ford Escort propulsion de mon père.  Je dois beaucoup à cette formule, qui m’a tant appris, notamment en côtoyant des personnes incroyables comme Sabrina De Castelli, qui m’a navigué dès le début et m’a fait part de ses précieux conseils. C’est également cette année là que j’ai fais la connaissance d’Alex (Chioso, ndlr), mon copilote actuel, qui était mon responsable de voiture lors du Mont-Blanc 2015 dans le team de Fred Comte, qui décéda tragiquement durant ce même rallye. En hommage à Fred, Alex accepta de participer à mes côtés à la manche suivante de la coupe, car mon copilote actuel n’était pas disponible. C’est à ce moment que notre amitié et notre complicité dans l’habitacle s’est créée. Nous avons ensuite participé à l’intégralité de la coupe en 2016 et le déclic s’est fait. Nous aurions pu décrocher la victoire finale avec un peu plus de réussite dans les moments importants. »
Tu as l’un des talents les plus reconnus à l’heure actuelle en Suisse, as-tu des regrets ?
« Bien entendu tout pilote a un jour des regrets, malheureusement les choix que l’on fait sont, bien trop souvent dans ce sport, déterminés par le budget que l’on trouve pour exercer notre passion ou dans l’espoir de se faire remarquer au plus haut niveau. Mon principal regret personnel est que je ne suis pas doué pour me vendre et dans la recherche de sponsors. C’est pour cette raison que je travaillerai pour la saison 2020 avec l’équipe « 360Degrés Sports Management Sàrl. »
Quel est ton meilleur souvenir en rallye ?
« C’est un choix pas évident. Je garderai en mémoire le Tour de Corse Historique en 2013, qui restera une aventure inoubliable. Le fait de jouer le top cinq sur une semaine de course et de batailler contre mon père, c’était unique. Sinon, le Rallye International du Valais en 2016, c’était ma première participation à un rallye sur une 4×4, et décrocher le podium final, c’était magique. »
Revenons sur ta saison 2019, comment s’est-elle déroulée ?
« Bien entendu, j’aurai voulu davantage rouler mais j’en tire tout de même un bilan positif. Nous avons commencé notre saison au Rallye du Chablais, qui fut une belle surprise de pouvoir être directement plus vite que les leaders du championnat. Je pense avoir réalisé l’une de mes plus belles performances, j’ai été régulier du début à la fin sans commettre d’erreur. Au final, on termine à une fantastique deuxième place. La satisfaction est d’autant plus plaisante, sachant que la moitié du budget sort de mon porte-monnaie. Quant au Rallye International du Valais, malgré nos petits soucis techniques et notre déception de voir tous nos espoirs s’envoler pour une victoire scratch, le fait de conduire cette Polo était vraiment incroyable. La prise en main s’est faite naturellement, et en fin de course, nous avons démontré notre pointe de vitesse en faisant scratch sur scratch. La série aurait pu continuer, tellement la confiance régnait dans l’habitacle. Aujourd’hui, d’un point de vue sportif, il me reste toujours en travers de la gorge, mais le facteur mécanique est déterminant et le moindre boulon mal serré peut avoir de grosses conséquences. »
Comment as-tu trouvé la VW Polo par rapport à la Skoda Fabia ? [caption id="attachment_82176" align="alignright" width="300"] Une performance remarquée au volant de la VW[/caption]
« Globalement, ce sont deux voitures au top niveau. La performance pure est très similaire. Personnellement, je trouve la Polo très précise et incisive, ce qui rend la rend plus difficile à rouler. Il est nécessaire de rouler de manière soutenue pour obtenir le résultat souhaité, comparé à la Skoda, qui est vraiment un « vélo abordable » à tous ceux qui osent dépasser leurs limites en faisant confiance à la voiture. D’un point de vue moteur, la Polo est plus impressionnante dans les premiers rapports, notamment en sortie d’épingle, contrairement à la Skoda, qui est plus progressive. La différence entre les deux est très mince. »
Peux-tu nous parler de ton programme pour 2020 ?
« Bien entendu, je rêve de faire une saison complète en Suisse. Le format du championnat est légèrement raccourci, ce qui diminue quelque peu les frais. L’opportunité de participer à une manche du Championnat de France est très motivante. Le budget reste néanmoins toujours très élevé et je suis loin d’avoir réuni tous les fonds nécessaires pour prétendre à cet objectif aujourd’hui. Je compte bien le réaliser, en tout cas j’essaie de tout mettre en œuvre pour y parvenir. L’avenir nous en dira plus… »
Crédit photos : Baptiste Aebi /Sport-Auto.ch]]>

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