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La sécurité en rallye vu par Roberto Lovisa

Aujourd’hui, la sécurité est l’élément le plus important de chaque événement du sport automobile. Une épreuve est réussie lorsqu’il n’y a pas d’incident majeur. Pour le bon fonctionnement de l’épreuve, chaque organisation compte un responsable de sécurité. C’est le poste qu’occupe Roberto Lovisa depuis 17 ans au Rallye du Chablais. Il doit donc, notamment, sécuriser tout le parcours afin que tant le public que les équipages soient en sécurité.   Sport-Auto.ch s’est entretenu avec Roberto Lovisa afin de comprendre plus précisément quelles sont ses responsabilités durant les épreuves. Sport-Auto.ch : Peux-tu te présenter brièvement ?

Roberto Lovisa : « Je m’appelle Roberto Lovisa, j’aurai 63 ans cette année, je suis marié et j’ai un fils de 30 ans. Dans le privé je travaille comme chef de projet pour le compte de la Confédération. »
Comment es-tu arrivé dans le monde du sport automobile ?
« Passionné de sport automobile depuis l’enfance, j’ai approché réellement le domaine dans la fin des années 70, lorsque j’accompagnais un ami qui faisait du rallye en Suisse, avec comme fonction l’assistance rapide (c’était une autre époque). Suite à une grosse sortie de route de cet équipage, nous sommes allés à sa recherche, et je me suis retrouvé sur le tracé de la spéciale sans que quiconque ou quoi que ce soit nous en empêche… ! Dès que nous avons trouvé le lieu de l’accident, nous avons dû alerter les secours nous-mêmes… C’est ce manque flagrant de sécurité qui m’a incité à revenir sur les rallyes, quelques années plus tard, afin d’y contribuer comme commissaire radio. Puis tout s’est enchaîné… » 
Qu’est ce qui t’a motivé à exercer la fonction de responsable de la sécurité ?
« C’est une opportunité qui m’a été proposée pour le Rallye du Chablais. Je suis au comité exécutif depuis sa première édition en 2004 en qualité de responsable sécurité. On peut dire que je suis membre du comité fondateur de cette épreuve, qui vivra cette année sa 17ème édition. Ma motivation était surtout de pouvoir définir un plan de sécurité pour chaque spéciale, et y définir des principes clairs et unifiés pour une sécurité adaptée à l’ensemble des acteurs de ce sport. Suite au grave accident de 2003, sur l’ES de l’Hongrin, il était impératif de se remettre en question, et d’apporter des solutions afin de diminuer les risques encourus, notamment par les spectateurs. Il y avait tout à inventer dans ce domaine, c’est ce challenge qui m’a motivé. Nous avons un peu joué les précurseurs dans le domaine, et je suis fier de dire qu’aujourd’hui on ne peut plus concevoir le fait de ne pas avoir de dossiers de sécurité détaillés, pour les spéciales de tous nos rallyes. »
Quelles sont tes responsabilités ? [caption id="attachment_82045" align="alignleft" width="300"] En passant 40 minutes avant les concurrents, Roberto Lovisa contrôle une dernière fois que la sécurité soit au rendez-vous sur la spéciale.[/caption]
« En collaboration avec le Chef du Parcours et le Directeur de Course, nous définissons d’année en année le parcours chronométré de notre rallye. En qualité de responsable de la sécurité, je définis les emplacements des postes de sécurité, du CH, du DES, de l’AES, et du STOP. Puis nous travaillons sur le tracé. Je dois définir les emplacements accessibles au public et établir le dossier de sécurité détaillé, qui sera appliqué par le chef d’épreuve et son équipe, lors de la mise en place et durant la course. La sécurité, cela inclus les moyens d’intervention, les zones d’accès public, les relations avec les bordiers ; c’est aussi la définition des secteurs dangereux du parcours… etc. Et après chaque édition c’est une remise en question qui est faite afin de voir ce que l’on peut encore améliorer. Depuis 2018, je suis assisté par un chef d’épreuve motivé qui m’aide à réaliser les dossiers de sécurité et qui m’apporte également ses avis éclairés. Durant la manifestation, en dehors du fait que je m’occupe aussi de fiabiliser le remplissage des carnets de bord, je passe 40 minutes avant le premier équipage afin de contrôler et déceler tout élément pouvant poser un problème au bon déroulement de l’épreuve. Je ne suis pas seul pour ce travail, car environ 20 minutes avant moi, il y a une équipe sécurité, chargée de vérifier en détail la mise en place de l’infrastructure de sécurité, selon le dossier de sécurité, et de corriger ou de compléter au besoin ce qui n’est pas suffisant. Pour mon passage sur l’entier du parcours du rallye, je suis accompagné de mon épouse, passionnée comme moi, qui en plus de vérifier le remplissage correct des carnets par les commissaires en poste, me signale, sur les ES, si quelque chose n’est pas en ordre à ses yeux. »
Comment réagis-tu lorsque des personnes en danger refusent de se déplacer lorsque tu passes avant le départ de la spéciale ?
« Nous avons dans ce cas-là plusieurs cordes à notre arc et encore une fois, c’est un travail d’équipe. Tout dépend de l’ampleur du problème. Nous pouvons aller de l’ordre du déplacement, qui sera contrôlé par la voiture officielle qui me suit, à l’appel de nos motards de sécurité, qui peuvent le cas échéant rester sur place pour s’assurer que nos ordres sont respectés. En cas de problème avec un public trop nombreux et ingérable, c’est carrément la demande d’annulation de l’ES qui peut être nécessaire. Heureusement, sur notre rallye, nous n’avons pas eu à user de cette mesure extrême jusqu’à présent, c’est peut-être aussi grâce à l’anticipation et à la réflexion faite lors de la conception des dossiers de sécurité… »
Quel est ton programme pour 2020 ? [caption id="attachment_82047" align="alignright" width="300"] Roberto et Marie-Claude Lovisa : la sécurité pour priorité[/caption]
« Etant également celui qui établi les carnets de contrôle pour les épreuves de Suisse romande et du cours AOR, je débute ma saison sur le terrain, au cours de Gollion, afin de contrôler le bon fonctionnement des postes et de leurs procédures sur l’exercice pratique de l’après-midi. Puis ce sera le Critérium Jurassien (membre de la direction de course), puis le Rallye du Chablais (responsable sécurité), puis l’Alpine Challenge du 2 au 4 octobre (responsable parcours Régularité), et enfin le Rallye International du Valais (direction de course mobile). »
Crédit photos : Baptiste Aebi – Sport-Auto.ch ]]>

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