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Entretien avec Lionel Muller – Un homme aux multiples casquettes

Lionel Muller est un animateur bien connu de l’univers du sport automobile suisse. Dans un premier temps, le Valaisan a créé et dirigé Info-Rallye durant sept années. Ce site a été une véritable référence pour le rallye helvétique. A côté de cela, Lionel Muller a également roulé sur quelques rallyes ainsi qu’animer certains évènements en tant que speaker. Sport-Auto.ch a pu s’entretenir avec Lionel Muller pour prendre de ses nouvelles. Sport-Auto.ch : Peux-tu te présenter brièvement ? [caption id="attachment_84952" align="alignleft" width="200"] Portrait d’un homme détenant plusieurs cordes à son arc[/caption]

Lionel Muller : « Je suis né voilà une trentaine d’années à Ayent, terre que je n’ai jamais quittée tant elle me plait ! Passionné de sport automobile, j’ai pratiqué différentes disciplines dès mes 18 ans. Depuis plusieurs années, je m’engage plus ou moins activement dans différents comités : la Course de Côte Ayent-Anzère, le Rallye du Chablais et le Rallye International du Valais notamment.        Au-delà de cette passion, je travaille depuis 17 ans chez Rhône FM, au début en tant que technicien et animateur les week-ends à côté de mes études puis désormais en tant que responsable de l’événementiel et de la promotion de la radio valaisanne. »
Comment es-tu arrivé dans le monde du sport automobile ?
« Même si depuis tout petit j’entends les moteurs de voitures de course proches de chez moi, j’ai réellement croché à l’âge de 12 ans. Sur le conseil d’un ami qui y allait avec son papa, j’ai été voir la spéciale d’Anzère, mais sans forcément une motivation incroyable. C’est ma maman qui m’a motivé à sortir et faire une nouvelle activité en ce jour d’octobre 2000. Quand j’ai vu – et surtout entendu ! – arriver Lesnikov et sa fabuleuse Subaru Impreza WRC, je suis littéralement tombé amoureux. Je me suis dit « ça c’est sûr, un jour, je le ferai » ! Ce son est encore gravé dans ma tête, il a clairement marqué le début de ma passion. D’ailleurs, l’après-midi, j’y suis retourné pour voir le deuxième passage et depuis, je n’ai pas arrêté d’écumer les épreuves suisses voire même étrangères pour voir parfois juste quelques passages ! A 18 ans, ma maman me disait « Je n’aurais peut-être pas dû te pousser à y aller ce jour-là, maintenant j’ai peur ». Mais finalement, même avec un peu la peur au ventre, elle m’a toujours soutenu et est même devenue commissaire, un grand merci à elle ! »
Tu détiens plusieurs cordes à ton arc, notamment le rôle de speaker, faut-il une formation pour faire ceci ?
« A ma connaissance, il n’y a pas de formation pour cela. En alliant mes deux passions que sont le sport automobile et la radio, c’était assez logique de me retrouver un jour derrière un micro sur une course automobile. Merci à Eric Jordan de m’avoir offert cette opportunité il y a presque 10 ans maintenant. »
Est-ce qu’il y a une répétition ou une préparation avant une course ? [caption id="attachment_84954" align="alignright" width="300"] Lionel Muller en compagnie de François Delecour[/caption]
« Quand je réalisais le site inforallye.ch, j’avais toutes les infos et anecdotes en tête. Je n’avais donc pas de préparation particulière à réaliser, hormis pour les équipages étrangers où je potassais pas mal pour retrouver leur palmarès et parfois des infos croustillantes.           Maintenant que je ne suis plus autant impliqué dans la vie quotidienne du rallye helvétique, j’avoue devoir passer un peu plus de temps pour être prêt. »
Qu’est ce qui est le plus difficile lorsqu’on est speaker ?
« Rien ne me semble forcément difficile, même si l’adrénaline et le trac sont obligatoirement présents, surtout quand il y a pas mal de monde qui vous écoute. Je suis très mauvais pour apprendre par cœur un texte et ne veux pas réciter une feuille, ce serait trop barbant. Je prépare donc une petite trame et vais surtout au feeling. Mais quand, par exemple, on se retrouve entre deux légendes que sont Sébastien Loeb et Ari Vatanen à la présentation du jeudi soir du Rallye du Chablais, je préfère être plus ou moins prêt et au fait des dernières infos. »
A côté de cela, tu as également roulé, quel est ton meilleur souvenir ? [caption id="attachment_84955" align="alignleft" width="300"] Le Pilote valaisan a l’attaque lors du Rallye International du Valais[/caption]
« Avec le recul, il n’y a que des bons souvenirs. J’essaie d’être le plus positif possible et de retirer de chaque expérience des points de satisfaction ou d’amélioration. Le souvenir le plus émouvant reste encore aujourd’hui l’arrivée finale de la dernière spéciale franchie à Verbier lors du Rallye International du Valais 2011. Malgré un piètre résultat chronométrique, nous étions à la fin de l’épreuve après la troisième tentative. Je me rappelle avoir versé une petite larme en me disant « Yes, on l’a fait ! ».
Quel est ton rêve en tant que pilote ?
« J’ai une citation qui me caractérise tout particulièrement : « If you can dream it, you can do it » qu’on peut traduire par « Si tu peux le rêver, tu peux le faire ». Je trouve que c’est totalement vrai et que tout le monde devrait croire en ses rêves. Mon plus grand rêve de gosse – de 12 à 18 ans – a été de faire du sport automobile. 2 mois après mon permis, j’ai réalisé un slalom avec ma première voiture de course que j’avais achetée grâce à mes économies. 2 ans plus tard, je prenais le départ de mon premier Rallye International du Valais à l’âge de 21 ans alors que j’étais encore au collège. Pendant que mes camarades de classe cherchaient à quelle université s’inscrire, je tapais à la porte de sponsors pour réaliser ce rêve. 10 ans plus tard, quand je peux rouler avec une Peugeot 208 R2, c’est un réel accomplissement. Aujourd’hui, je n’aspire pas forcément à plus gros ou plus puissant, l’essentiel pour moi reste de partager des moments d’amitié avec les gens qui nous soutiennent. J’ai déjà pu faire 10 rallyes, tout le monde ne peut pas en dire autant. Je suis donc très satisfait et on verra pour la suite ce qui semble faisable, tout en partant du principe que « quand on y croit, tout devient possible » »
Cela fait désormais plus d’une année que tu as mis en pause Inforallye.ch, est-ce qu’il y a un manque ?
« La décision a été murement réfléchie. Certains petits détails lors de la dernière saison m’ont fait comprendre que c’était la fin d’un cycle, d’une période et je suis certain d’avoir pris la bonne décision à titre personnel à ce moment-là. J’aime toujours écrire, la preuve avec cet interview qui est bien long et que j’ai d’ailleurs grand plaisir d’y répondre, c’est un honneur. En arrêtant, j’avais la crainte que le rallye ne soit plus aussi visible sur la toile. Grâce notamment à Sport-Auto.ch, avec qui nous avons eu toujours d’excellentes relations durant toutes ces années et les autres sites qui existaient déjà ou ont pris le relais d’inforallye.ch, je pense légitimement que ce manque de visibilité n’est pas d’actualité. Je ne ressens donc pas de manque personnel non plus et suis très heureux de découvrir de nombreuses actualités sur le rallye depuis mon canapé grâce à Sébastien Moulin, Baptiste Aebi et toute votre équipe. Bravo. »
Qu’est-ce qui t’a motivé durant sept années à écrire autant ?
« C’était une sorte de drogue. Je suis quelqu’un de plutôt hyperactif et n’aime pas rester à ne rien faire. J’ai donc souhaité mettre à contribution du rallye helvétique le maximum de temps possibles afin de réaliser le plus de sujets possibles et de tenir en haleine les passionnés. Au terme des 7 années d’existence, j’ai écrit plus de 1400 articles ou sujets. Certaines soirées étaient plus longues que d’autres, mais en voyant les retours, c’était à chaque fois une satisfaction et cela m’a donné envie de continuer. »
Durant ces sept années, as-tu déjà eu envie de créer un livre retraçant le championnat ?
« Ce n’était pas forcément dans mes volontés. J’ai la chance d’avoir reçu de la part de Michel Busset les numéros manquants de ma collection « Rallyes » lors du Critérium Jurassien 2015. Quelques mois plus tard, il nous quittait. Comme je suis d’avis que rien n’arrive par hasard, je l’ai pris comme un héritage qu’il a voulu transmettre et une volonté de « donner le flambeau ». Partant de cette idée, ça a été légitime pour moi de continuer, à ma façon, l’héritage qu’il nous avait offert durant toutes ces années. »
Que penses-tu de la couverture médiatique du championnat suisse des rallyes ?
« Etant des deux côtés de la barrière, je peux en toute sincérité vous dire que cette couverture médiatique est importante en comparaison à d’autres sports de taille comparable au nôtre. Bien évidemment, des sports plus populaires comme le hockey ou le football ont pignon sur rue dans les médias, mais il y a aussi un nombre plus important de personnes qui suivent attentivement ces activités.           Pour donner quelques petits exemples, en termes radiophoniques, le Rallye du Chablais avec Radio Chablais et le Rallye International du Valais avec Rhône FM ont une couverture médiatique importante, pour ne pas dire exceptionnelle avec des flashs tout au long de l’épreuve. Ça n’existe quasiment pas pour d’autres disciplines. Pour Radio Chablais, c’est même l’opération sportive la plus importante de toute l’année. La présence d’un supplément de plusieurs dizaines de pages pour le Rallye International du Valais dans Le Matin Dimanche – lu par quelque 400’000 romands – est aussi quelque chose de quasi unique. Quand l’on sait que le prix d’une seule et unique page de publicité dans un hebdomadaire comme celui-ci représente grosso modo le prix d’une location d’une R5, j’estime que la visibilité n’est pas si mauvaise. Autre exemple : le Rallye du Chablais produit lui-même un reportage de 12 minutes chaque année pour le diffuser sur différentes chaines de TV régionales. Au-delà de la presse « traditionnelle », les médias électroniques comme le vôtre font un excellent travail et offrent une plus grande tribune libre à notre sport préféré.              Légitimement, en vibrant pour ce sport au quotidien, nous souhaiterions qu’il soit encore plus visible, mais par rapport à d’autres disciplines – rien que les slaloms et les course de côte – nous ne sommes pas trop mal lotis. »
Quels sont tes futurs projets ?
« Finir mes études débutées il y a une année et demie afin d’obtenir mon brevet de marketing et revoir prochainement un rallye ! Ça manque quand même beaucoup… »
Crédit photo : Sport-Auto.ch – Ludovic Carnal & Trusk Images]]>

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