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Entretien avec Gaëtan Lathion – La vie d’un copilote Episode 2

Nous avions pu nous entretenir l’an dernier avec Gaëtan Lathion qui exerce la fonction de copilote aux côtés de Joël Rappaz. Sport-Auto.ch est reparti à sa rencontre pour prendre de ses nouvelles ainsi que d’en savoir davantage sur le rôle du copilote et également comment le devenir.

Sport-Auto.ch : Dans un premier temps, un petit mot sur ton début de saison ?

Gaëtan Lathion : Il s’agissait d’une longue attente de quasiment deux ans sans compétition, puisque mon dernier rallye avant la pandémie remontait à l’édition 2019 du Rallye du Chablais et j’ai repris cette saison à l’occasion de cette même manche du Championnat Suisse. Avec Joël, nous avons été satisfaits de notre bon résultat après une aussi longue absence. Le classement final était à la hauteur de nos attentes et de nos espérances avec la Ford Fiesta R5 et surtout avec la qualité des équipages présents. La deuxième manche en France voisine était une première pour nous. Le tracé du Rallye des Bornes est très rapide et très technique, typique des rallyes français. Il s’agissait également de notre baptême à bord de la Skoda Fabia R5. Nous pouvons nourrir quelques regrets suite à des petites erreurs, mais l’important était de rallier l’arrivée et d’engendrer des points pour la suite. »

Tu as navigué dans une Skoda Fabia R5 lors du dernier rallye, était-ce plus impressionnant ?

« Je ne dirais pas que cela était plus impressionnant. La voiture est beaucoup plus aseptisée que la Ford Fiesta R5 ou encore que la Peugeot 207 S2000. C’est un véritable « salon » roulant cette voiture. Je me considère véritablement comme un privilégier d’avoir déjà pu courir dans toutes ces autos, je profite de remercier mon pilote pour la confiance qu’il m’accorde à ses côtés. La Skoda Fabia est aujourd’hui l’auto la plus en vogue dans le WRC 2, elle est magique ! »

Quelles sont les démarches à faire pour être copilote ?

« Le job de copilote est souvent mal revalorisé dans le milieu du sport automobile, pourtant sans un bon copilote, il n’y a pas de victoire pour un pilote. N’importe qui peut devenir copilote, il suffit juste d’être titulaire de son permis de conduire. Toutefois, je ne peux que conseiller aux personnes qui souhaitent se lancer, de suivre la formation dispensée par l’association Swiss Rally Codrivers que j’ai la chance de présider. Malheureusement, depuis la création de cette dernière en septembre 2019, nous n’avons eu le choix que de repousser les formations prévues en 2020 et 2021. Ce cours d’une journée n’est pas du tout une obligation pour l’obtention de la licence. Par contre, les copilotes du Championnat Suisse l’ayant suivies nous font une publicité incroyable en prônant haut et fort la qualité de l’instruction enseignée durant cette initiation. Se lancer dans un rallye, sans connaître les termes tels que CH, parc fermé, carnet de pointage ou encore roadbook, cela reste compliqué. »

Quel est l’équipement requis ?

« L’équipement reste le même que pour un pilote, à l’exception des gants qui ne sont pas obligatoire pour le navigateur. Toutefois, il y a du matériel supplémentaire à posséder, à commencer par une montre-chronomètre, le copilote est le maître du temps. Puis il ne faut pas oublier 2-3 bons stylos et un cahier de notes afin de dicter la route à son pilote. Lorsque vous vous baladez dans les parcs d’assistance, vous reconnaitrez toujours le copilote du pilote avec son sac en bandoulière. »

On voit que la technologie est de plus en plus présente, même des copilotes qui troquent leur carnet contre l’IPad, te verrais-tu faire ça ?

« Je ne suis bien évidemment par fermé à l’évolution ni aux changements, je pense qu’il faut évoluer avec son temps. Toutefois, je ne suis pas encore prêt à passer le cap de l’IPad en lieu et place de mon traditionnel NoteBook. Posez la question à un pilote s’il préfère continuer de rouler avec une auto avec un moteur atmosphérique ou avec une auto électrique… La tablette et le cahier, c’est un peu pareil (rire). »

Quel est ton idole ?

« Sans détour, je dirai mon père ! Pour l’homme qu’il est et pour les valeurs qu’il m’a enseignées. Maintenant si je dois m’exprimer sur ma préférence rallystique, je dirais que j’apprécie beaucoup Daniel Elena. Non pas parce qu’il est nonuple champion du monde, pas du tout, mais pour la personnalité qu’il dégage. Grâce à lui, les gens savent que Sébastien Loeb n’était pas tout seul pour l’obtention de toutes ses victoires. Je me trouve plusieurs points communs avec lui. Tous les deux, nous n’avons pas la langue dans la poche, on aime la pétanque, le pastis et la déconnade sans oublier que nos petits kilos superflus font de nous des « lests » naturels pour les voitures (rires). »

Quel est ton programme pour la suite ?

« Le prochain rendez-vous est agendé au week-end du 3 & 4 septembre pour la 3e manche du Championnat Suisse, sur les routes du très exigent Rallye du Mont-Blanc. Le plateau annoncé est juste incroyable ! L’objectif ne changera pas du reste de la saison, il faudra rallier l’arrivée samedi soir ! La suite dépendra bien évidemment du résultat de ce rallye et du budget. Mais nous serons sans doute au départ du Rallye International du Valais en octobre. »

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