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GP de Monaco historique : exploit d'Anthony Sinopoli !

          Treize ans après sa dernière compétition, Anthony Sinopoli monte sur le podium du Grand Prix Historique de Monaco, en série A, catégorie « Voitures de Grand Prix d’avant-guerre », au volant d’une Maserati 6CM/4CM de 1936 ! Le week-end dernier, 12-13 mai, le Grand Prix historique de Monaco a attiré des milliers de spectateurs et 180 voitures oldtimer. Parmi les participants, Anthony Sinopoli, pilote au palmarès brillant et champion de Suisse de Formule 3 2005, qui avait raccroché le casque il y a 13 ans déjà. Même si on peut dire que, la passion de la compétition et des voitures italiennes, Anthony Sinopoli est « tombé dedans quand il était petit », il a signé un véritable exploit au volant d’une vénérable Dame née il y a 82 printemps du côté de Modena, et appartenant à l’un de ses amis, Sébastien Bottinelli. La Maserati 6CM prenait déjà le départ de courses prestigieuses à une époque où la Formule 1 n’existait pas encore. Seules 27, fabriquées entre 1936 et 1940, sont sorties de la manufacture Maserati et il n’en resterait que 13 actuellement. Bien que la belle italienne était un modèle de compétition plutôt précurseur à l’époque, notamment au niveau de sa suspension, il n’en reste pas moins que piloter un bolide de près de 4 mètres de long pesant 700 kg, dont le 4 cylindres équipé d’un compresseur développe quelques 175 chevaux, pouvant atteindre les 210 km/h, tout ceci naturellement sans aucune assistance ni élément de sécurité, et avec des freins à tambour, est un art plutôt compliqué, voire périlleux. Mais ce qu’il y a de merveilleux avec les anciennes, c’est que ça vibre, ça trépide… ça vit ! Sport-Auto.ch a donc tenu à revenir sur la course d’Anthony Sinopoli, qui a aimablement répondu à nos questions.    Sport-Auto.ch : Comment t’es-tu retrouvé au départ du Grand Prix de Monaco Historique, le week-end dernier ? 

Anthony Sinopoli : Le propriétaire m’a fait la proposition en janvier. La 6CM, Monaco… j’ai tout de suite accepté !
Sport-Auto.ch : Et du côté de ta famille, comment a-t-elle accueilli cette perspective ?
Anthony Sinopoli : Mon père m’a dit : « Une course avec elle ? c’est trop dangereux ! » Puis il a travaillé dessus depuis janvier pour la préparer.
  Sport-Auto.ch : De plus, si j’ai bien compris, c’était pour toi une première en compétition avec la voiture et une première sur le circuit de Monaco ? Comment appréhendais-tu cela ?
Anthony Sinopoli : Oui, première avec la voiture, et première fois à Monaco. Et je pensais aussi être un peu rouillé (rires) mais je n’ai pas eu peur. Ceci dit, une fois dans la remontée du Casino, à fond, j’étais à environ 150 km/h et la voiture a commencé à glisser… et là j’ai eu une pensée « c’est quand même dangereux »… mais après, on est dans la course et on n’y pense pas.
Sport-Auto.ch : Et comment pilote-t-on un oldtimer, quelles sont les sensations de pilotage sur une mécanique de plus de 80 ans ?
Anthony Sinopoli : Le levier de vitesses est à gauche, avec un grand débattement ; je me cognais l’avant-bras contre le volant à chaque passage. Ce qui m’a étonné, le plus, c’est le châssis : l’auto est hyper saine, on la sent partir, elle n’est pas fausse. Ce sont de bonnes sensations. Le plus dur, c’est le volant : quand l’auto commence à glisser, pour contre-braquer, comme le volant est grand, cela demande de grands mouvements et on a une certaine latence. Et les freins aussi : ce n’est jamais la même chose. C’est ça le plus dur, après avoir conduit une voiture moderne. Au niveau des réglages, on n’a rien touché, je me suis habitué à la voiture. 
[caption id="attachment_61609" align="alignright" width="300"] Anthony Sinopoli lors de la prise de contact avec sa belle/bête de course sur le circuit de Bresse[/caption] Que redoutais-tu le plus avant la course ? (la concurrence ? les caprices de ta voiture ?)
Anthony Sinopoli : A notre arrivée sur le circuit, les gens étaient admiratifs, mais ils me disaient : « Tu ne vas pas pouvoir faire grand chose », ou encore : « Ouhlala, bonne chance ». Je n’étais pas très confiant. Et tout ne s’est pas bien passé, ça avait déjà été compliqué pour le passeport technique, et sur place, les vérifications techniques se sont éternisées, si bien que avons reçu la vignette une demi-heure avant la course !
Sport-Auto.ch : Quels sont tes pires et meilleurs souvenirs de course ?
Anthony Sinopoli : A la fin, alors que j’étais troisième, et que ma pédale de freins devenait de plus en plus molle, j’ai décidé d’assurer le dernier tour, car je n’avais presque plus de freins. Et puis, on nous relance pour un tour de plus, sans que l’on ne comprenne pourquoi… la voiture ne freine presque plus (on comprendra plus tard qu’une durite avait une fuite à un endroit peu visible)… puis à un moment, à l’attaque, je pars en tête-à-queue et je la reprends avant de taper le rail… et je me retrouve classé quatrième ! Il a fallu aller parlementer avec le jury qui finalement, reconnaîtra son erreur et me classera troisième. Un grand moment pour toute l’équipe !
On notera encore que les deux ERA (pour « English Racing Automobiles), qui devançaient la Maserati d’Anthony Sinopoli au classement, disposaient de plus de 100 chevaux de plus. Reverra-t-on Anthony Sinopoli en compétition ? En historique ? L’avenir nous le dira… affaire à suivre ! Crédits photos : Communiqué Maserati + coll. Anthony Sinopoli]]>

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